[REPRISE] La Nouvelle-Aquitaine propose une expérimentation avec suivi scientifique, pour la réouverture des lieux culturels

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Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Eric Correia, conseiller régional en charge de l’économie créative, ont tenu une conférence de presse ce jeudi 4 février 2021 à la Rock School Barbey à Bordeaux.

Elle s’est également tenue en présence d’Éric Roux, directeur de La Rock School Barbey et co-président du Réseau des Indépendants de la Musique, Mathieu Dassieu, directeur du label Baco Music et président de la Fédération nationale des labels et distributeurs indépendants, Joël Brouch, directeur de l’Office Artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine, Carole Le Rendu, directrice de l’Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique (ITEMM) et docteur en sciences de gestion.

Cette conférence de presse visait à :

  • présenter l’expérimentation de protocoles sanitaire et scientifique en vue de la réouverture des salles, lieux culturels et festivals, en partenariat avec l’Institut technologique européen des métiers de la musique (ITEMM),
  • et demander la mise en place d’un groupe de travail pour une meilleure exposition des artistes et des labels indépendants dans le paysage radiophonique et audiovisuel public.

Ces deux demandes ont fait l’objet d’un courrier envoyé à Jean Castex, Premier ministre, Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, et de Sibyle Veil, présidente-directrice générale de Radio France.

Le RIM est fier d’être partenaire, depuis le mois de juillet 2020, de l’ITEMM (Institut technologique Européen des Métiers de la Musique) pour l’expérimentation de l’outil nommé « OPÉRA » (Outil Probabiliste pour l’Évaluation du Risque par Aérosols) consistant à développer ce simulateur pour permettre aux gestionnaires de lieux culturels d’évaluer, au travers de 30 paramètres, la probabilité de transmission par aérosols de la CoVid-19 auprès des personnes présentes dans leur lieu : salle de concert, cinéma, musée, théâtre… Parmis ces 30 paramètres figurent par exemple la jauge, la configuration de la scène, la durée du spectacle, le système de ventilation…

Cette proposition d’expérimentation s’appuie sur le partenariat du Conseil régional avec l’ITEMM et permet de mobiliser l’outil OPÉRA (Outil Probabiliste pour l’Évaluation du Risque par Aérosols) développé depuis la rentrée 2020. Ce modèle travaille sur la propagation par aérosols et s’applique bien sur des situations avec usages de masques.

En effet, l’ITEMM développe depuis plusieurs semaines, via son Pôle d’Innovation, ce projet nommé OPÉRA. Il s’agit d’un programme de recherche en vue de la reprise des activités du spectacle vivant dont l’objectif est de nourrir un dialogue robuste et objectivé, entre toutes les parties prenantes nécessaires aux décisions de réouverture des lieux. OPÉRA permettra également d’orienter les décisions vers des stratégies locales, spécifiques à chaque configuration de lieux, en vue du meilleur rapport risque/viabilité-faisabilité/localisation.

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La proposition de la Région Nouvelle-Aquitaine au gouvernement est donc de conjuguer le modèle OPÉRA avec l’ensemble des mesures et protocoles déjà définis avec les autorités sanitaires, et de mettre alors en place un groupe de travail, en lien avec le conseil scientifique régional, l’ITEMM et les agences et réseaux culturels.

Ce protocole expérimental singulier permettrait :

  • d’intégrer le projet OPÉRA avec d’autres propositions telles que la modélisation
    des flux de personnes, traceurs de dépôts de virus sur points contacts (poignées, interrupteurs…), logistique associée aux configurations (files d’attentes, sièges…), protocoles de désinfection de salles,
  • de proposer un regard spécifique sur les espaces de circulation,
  • de déterminer des configurations types : nombre de personnes par type de lieux et durées préconisées, espaces et modalités des flux entrants et sortants, présentant par
    comparaison avec l’actuel, moins de risques.

Deux types d’approches seraient alors développés en lien avec l’ITEMM :

  • un premier niveau d’évaluation et de comparaison pour un lot important de salles (au moins 300), par le simulateur,
  • un niveau qualitatif, permettant sur un nombre plus réduit de salles (une dizaine de salles sur plusieurs villes test) d’affiner et d’optimiser sur les lieux des villes concernées, les différentes configurations possibles en durée, jauge du public, impacts sur le spectacle, l’accueil, les scénarios de circulation, le tout défini avec d’autres contributeurs du groupe de travail.

Comprendre le modèle « OPÉRA » :

Ce modèle permet d’évaluer, au travers de 30 paramètres, la probabilité de transmission par aérosols, de la Covid-19 auprès de tous les types de population présents dans les lieux culturels et de leurs activités spécifiques (cinéma, spectacle, musée). Certains des 30 paramètres (circulation du virus, port du masque, règlementations VMC renouvellement d’air, jauge des lieux, durée des spectacles…) sont ainsi mis à jour, en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, dans le modèle.

Collecte des données techniques et épidémiologiques (en lien avec l’ARS et le Conseil scientifique) :

L’autre objectif de ce partenariat Région/ITEMM est de pouvoir travailler avec différentes salles de spectacle, toutes esthétiques confondues, lieux d’accueil du public (salles de répétition, studios, salle de cours…) pour collecter, sur le territoire régional, les 5 caractéristiques techniques nécessaires pour évaluer le risque associé à chaque situation et chaque configuration.

 

Mise en ligne d’un simulateur de calcul de risque – renforcement des protocoles sanitaires :

Un simulateur pour les gestionnaires de salles et les décideurs publics, sera ainsi disponible afin que chacun puisse évaluer le risque relatif à la configuration des lieux et de la forme du spectacle. Les opérateurs pourront décider de faire varier des paramètres clés afin de diminuer le risque en accord avec les attentes des pouvoirs publics sanitaires et leurs propres contraintes : durée d’un spectacle, jauge public, stratégie de renouvellement de l’air, espaces et modalités de circulation du public (entracte, espaces conviviaux, entrée/sortie durant le déroulement, camping pour les festivals…).

Déjà 300 candidats volontaires

Plus de 300 lieux culturels et collectivités se sont aujourd’hui portés volontaires pour tester le dispositif, ce qui démontre la forte attente des acteurs pour la reprise d’activité. Si le gouvernement donne son accord, le dispositif d’expérimentation pourrait être mis en place dans 12 lieux tests sur chacun des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine.

Oeuvrer pour une meilleure exposition des artistes et des labels indépendants dans le paysage radiophonique et audiovisuel public.

Autre requête à l’ordre du jour de cette conférence de presse : demander la mise en place d’un groupe de travail pour une meilleure exposition des artistes et des labels indépendants dans le paysage radiophonique et audiovisuel public.

Cette demande a également fait l’objet de courriers envoyés à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, Delphine Ernotte-Cunci, présidente de France Télévisions, et Sibyle Veil, présidente-directrice générale de Radio France.

En effet, le récent rapport du réseau international d’audit EY, publié le 29 janvier dernier, et commandé par les organisations de défense des droits des auteurs et des créateurs de l’Union européenne, révèle les chiffres de la crise de la Covid-19 pour le secteur culturel. Sans surprise, rien qu’en termes de chiffre d’affaires, le milieu, regroupant la télévision, le cinéma, la radio, la musique, l’édition, les jeux vidéo, les arts de la scène et les arts visuels, a plongé de 31,2 % par rapport à 2019. Le spectacle vivant (- 90 % entre 2019 et 2020) et la musique (- 76 %), en quasi arrêt depuis près de 11 mois, sont au bord de l’asphyxie économique malgré l’engagement massif de l’État et des collectivités, avec les dispositifs transversaux et sectoriels d’accompagnement économique du monde de la culture.

Cette « invisibilité » de la création sans possibilité de diffusion, conjugué au manque de perspective pèse lourd sur le moral des artistes-compositeurs- interprètes, et empêche toute projection vers l’avenir. De plus, la prolongation de l’intermittence jusqu’en août 2021 est une décision précieuse, mais qui ne peut masquer la situation dramatique notamment des musiciens artistes-interprètes qui perçoivent une rémunération notoirement faible pour la diffusion de leurs enregistrements sur les plateformes de streaming alors que ces dernières profitent largement de la crise sanitaire.

Afin de compenser ces effets négatifs, il semble à la Région plus que jamais nécessaire de travailler à un renforcement de l’exposition de la diversité de la création musicale, théâtrale, chorégraphique dans les médias, notamment de service public.

Si le Conseil régional se félicite des initiatives communes avec Radio France et France Télévision pour mobiliser radio et télévision de service public afin de mieux exposer le spectacle vivant et la création contemporaine, il y a toutefois un hiatus entre le discours et la réalité de la représentation de la diversité dans les médias. En effet, dans le cadre du Contrat de filière Musique initié en 2015 avec le CNV et l’État, co-construit avec le RIM (Réseau des Indépendants de la Musique) et la FÉLIN (Fédération Nationale des Labels et Distributeurs indépendants), et l’expertise de l’agence OARA (Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine) sur le spectacle-vivant, le Conseil régional mène une réflexion sur la place des labels indépendants et des artistes dans les médias audiovisuels nationaux publics et privés.

L’analyse des données collectées met clairement en évidence une sous-représentation des artistes signés par des labels indépendants (TPE producteur et éditeur phonographique indépendant sans lien capitalistique avec une « majors companies » ni aucun contrat de distribution avec une « majors companies ») dans les médias de service public.

A titre d’exemple :

  • Sur les 82 titres en rotation sur la playlist France Inter (semaine du 13 janvier 2021), les labels indépendants en représentent seulement 5.
  • Si France Bleu met en avant l’actualité culturelle locale et les scènes régionales dans ses programmes, malheureusement sa playlist est composée en quasi-totalité de titres issus de majors du disque.
  • En 2019-2020, seulement 16% des labels indépendants ont obtenu une chronique dans une émission de France Télévision principalement sur un programme de France 3 région, dont 3 sur l’émission musicale « Basique » diffusée sur France 2. Dans le paysage musical, Radio France propose chaque année 50 journées spéciales, plus de 1 000 titres diffusés par jour, 1 000 concerts enregistrés et diffusés et le soutien de plus de 800 évènements musicaux. Elle bénéficie d’un pouvoir de prescription auprès du grand public et joue un rôle majeur dans l’accompagnement des nouveaux talents.
  • En 2019 et en 2020, 60% des labels indépendants ont présenté au moins 1 titre aux commissions de programmation des antennes de Radio France. 40% ont obtenu une entrée en playlist pour au moins 1 titre et ils sont seulement 16,3% à en avoir plus de 5, principalement sur FIP, mais aussi en rotation sur France Inter et RFI.

2021 marque certes un nouvel élan de l’engagement de Radio France vers le secteur musical puisque la Maison de la radio change de nom pour devenir la « Maison de la radio et de la musique » et annonce de nouveaux programmes pour promouvoir la diversité musicale sur ses antennes. Et France Télévisions lance « Culturebox » sur la TNT, autant de bonnes nouvelles qui seraient complètes si une meilleure exposition des artistes implantés en région et celles des labels indépendants dans le paysage radiophonique et audiovisuel public était envisageable.

C’est la raison pour laquelle la Région Nouvelle-Aquitaine œuvre pour la mise en place d’un groupe de travail avec Radio France et France Télévisions pour améliorer la présence des artistes et des labels de nos territoires.

La presse en parle

La Montagne

« La Nouvelle-Aquitaine veut tenter une expérimentation unique au monde pour permettre la réouverture des salles de spectacle.

Voilà une initiative qui pourrait mettre du baume au cœur des professionnels de la culture, de Guéret à Saint-Jean-de-Luz. Comme ailleurs. La région Nouvelle-Aquitaine souhaite lancer dès que possible une expérimentation de protocoles sanitaire et scientifique en vue de rouvrir des scènes culturelles et festivals. Elle n’attend que le feu vert du ministère de la Culture. »

Le Nouvel Obs’

« La Nouvelle-Aquitaine veut tester un protocole sanitaire pour rouvrir les lieux culturels
Le président de la région Alain Rousset a présenté une proposition d’expérimentation qui s’appuie sur un programme d’intelligence artificielle, basé sur « 30 paramètres ». »

Rue 89 Bordeaux

« La Nouvelle-Aquitaine veut tester un protocole sanitaire pour rouvrir les lieux culturels
La Région a présenté une expérimentation de protocole sanitaire soumise au ministère de la culture en vue de la réouverture des lieux culturels. En cas de feu vert, un concert test pourrait avoir lieu dans chacun des 12 départements de Nouvelle-Aquitaine.
« 

La Nouvelle République

« Le projet est ambitieux. Alors que Marseille et Paris s’apprêtent à accueillir des concerts-tests avec près de 1.000 spectateurs qui seront suivis par les scientifiques de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), la Région Nouvelle-Aquitaine souhaite tenter une autre forme d’expérimentation scientifique, avec le même but : pouvoir enfin rouvrir les salles de spectacles, les musées et les cinémas… »

[RESSOURCE] Lien Orientation Informations Culture

loic lien d'information orientation culture

LOIC : Lien d’orientation et d’informations pour les acteurs culturels de la Nouvelle-Aquitaine

Projet Pluri-partenarial Ministère de la Culture / Région Nouvelle-Aquitaine / Département de la Gironde / Ville de Bordeaux

Agec & CO avec l’appui de L’A. Agence culturelle Nouvelle-Aquitaine

Devant l’ampleur de la crise sanitaire, l’État (Drac Nouvelle-Aquitaine), la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Gironde et la Ville de Bordeaux – ont choisi de regrouper leurs efforts afin de permettre la mise en place d’un dispositif d’orientation et d’informations s’adressant à l’ensemble du secteur culturel : structures, opérateurs, artistes, intermittents qui, face à une situation exceptionnellement complexe, se retrouvent en grande fragilité.

Les collectivités réunies ont fait appel à l’association CO – Pôle Culture & Richesses humaines pour la mise en place d’une équipe apte à répondre aux attentes du secteur.

Cette plateforme souhaite fournir les informations nécessaires en temps de crise tout en proposant un suivi personnalisé pour aider les acteurs dans leurs démarches ou éclairer leurs interrogations. Elle permet de réunir l’ensemble des informations liées à la crise sanitaire et aux dispositifs temporaires mis en place.

Elle se présente comme un premier niveau de réponse avant des démarches plus structurantes. Naturellement ce dispositif se conçoit en complémentarité totale en particulier avec L’A. déjà très active et très sollicitée comme avec les autres agences régionales et départementales (OARA, ALCA , IDDAC)  ainsi que les réseaux professionnels.

Les réseaux professionnels ont, pour leur part joué un rôle décisif dans l’accompagnement de leurs adhérents dans cette situation inédite. Ils se sont fait le relais des aides proposées dans le cadre des différents outils de relance et ont explicité, lorsque nécessaire, les textes ou procédures souvent complexes. Par ailleurs de nombreux dispositifs d’aides financières ont été mis en place par les différentes collectivités, spécifiquement en réponse à la crise sanitaire.

La très grande précarité des structures culturelles provoquée par la crise sanitaire, en particulier pour les petites structures qui ne disposent pas en interne de ressources suffisantes ou qui ont des difficultés à trouver information ou subsides d’urgence, mais également celles qui frappent les artistes, les auteurs, les traducteurs a incité les collectivités à donner une réponse concertée et collective.

A partir du 27 janvier 2021, cette plateforme web sera activée accompagnée d’une équipe projet, visant à optimiser le recours aux divers systèmes d’aides existants. Cette plateforme permet notamment l’accès aux Informations et ressources publiées dans le cadre de la crise sanitaire (Annonces gouvernementales, Textes règlementaires, Dispositifs d’aides des collectivités territoriales, Établissements publics et Organismes de Gestion Collective, FAQ…).

Par ailleurs, pour les personnes et structures les plus fragilisées ou pour les questions les plus techniques, un accompagnement personnalisé auprès d’accompagnants spécialisés sera possible par le biais de la plateforme avec un espace dédié à chacun.

Cette cellule d’informations et d’accompagnement vient en complémentarité et de manière concertée avec les actions d’ores et déjà activées par certains réseaux et institutions régionales au bénéfice de l’ensemble des champs de la création et des industries culturelles. Ce dispositif est conçu comme une expérimentation dans le cadre de la crise sanitaire.

Voir : Vos interlocuteurs en région

Cette plateforme a été mise en place avec le concours de Annabelle Oliveira et l’association CO – Pôle Culture et Richesses humaines qui en assurent la construction et le développement.

Lancement de l’enquête flash #2 Culture vs Covid-19

Le RIM se mobilise depuis bientôt un an, au côté de l’UFISC, ses organisations membres et plusieurs organisations, réseaux, fédérations, auprès des structures artistiques et culturelles et de l’ensemble de nos concitoyen·ne·s pour faire face à l’extension et à l’impact de l’épidémie de COVID-19.

En avril dernier, cette Mobilisation et Coopération Art et Culture contre la COVID-19 lançait une grande enquête nationale sur l’impact de la crise sanitaire sur les acteur∙rice∙s artistiques et culturel∙le∙s et les mesures et accompagnements pour y faire face (dont les résultats sont consultables en ligne).

Nous souhaitons aujourd’hui approfondir collectivement, à l’aune de cette première enquête et de l’année écoulée, notre connaissance commune des difficultés et des problématiques que vous rencontrez aujourd’hui.

C’est pourquoi nous participons à la diffusion et à la réalisation de cette seconde enquête flash, de rayonnement national et adressée à l’ensemble du champ culturel.

Aussi, nous vous invitons à prendre quinzaine de minutes pour répondre au questionnaire en ligne accessible au lien ci-dessous :

 Alors que l’année 2020 vient de s’achever, nous souhaitons désormais disposer d’indicateurs précis permettant la comparaison entre les exercices réalisés 2019 et 2020 des structures, afin de mesurer l’impact réel de la crise sur l’économie et l’emploi dans le secteur des arts et de la culture.

Les renseignements que vous nous donnerez permettront ainsi d’affiner nos arguments auprès des pouvoirs publics – gouvernement et collectivités – concernant les aides et dispositifs à poursuivre, à renforcer ou à réinventer pour maintenir notre secteur en activité à travers des remontées objectives et de terrain. Ils nous permettront également de poursuivre et de renforcer notre accompagnement au plus près des réalités de chacun∙e !

Pour toute question ou information complémentaire concernant cette enquête, vous pouvez nous contacter directement ou envoyer un message à : enquetecovid19@ufisc.org

Nous vous remercions vivement pour votre implication !

[CONTRIBUEZ] Questionnaire STARTER : spectacles et tournées d’artistes écoresponsables

Afin de recenser les retours d’expérience et les bonnes pratiques existantes sur l’accueil éco-responsable des artistes, les différents partenaires du projet STARTER* (Spectacles et Tournées d’ARTistes Eco-Responsables) sollicitent leurs membres via ce questionnaire. Le recueil de ces informations permettra de définir les priorités de ce groupe de travail, de dresser un panorama d’expérimentations déjà mises en œuvre et de créer une base de données d’initiatives pensée comme une boîte à outils efficace, pratique et partagée.

ATTENTION : les questions concernent spécifiquement l’accueil des artistes (riders, fiches techniques, tables de régie/catering…) et non les démarches éco-responsables globales des organisations.

Les partenaires du projet STARTER se sont engagés à ne pas exploiter les informations récoltées à des fins commerciales ou marketing. 

Nous vous remercions pour votre contribution attendue avant le 31 mars 2021. (durée estimée entre 15 et 20 minutes).

*Liste des partenaires du projet STARTER : Artistes citoyens en tournée / COFEES – Collectif des Festivals Eco-Responsables et Solidaires en région Sud / Conseil québécois des événements écoresponsables / Elémen’terre / FEDELIMA – Fédération de lieux de musiques actuelles / France Festivals / Grand Bureau / Le Collectif des festivals / REDITEC / REEVE – Réseau des Eco-Evénements en Pays de la Loire / RIF – Réseau des musiques actuelles en Île-de-France / Le Pôle de coopération pour les musiques actuelles en Pays de la Loire / Le Réseau des Indépendants de la Musique / Le SMA – Syndicat des Musiques Actuelles

[Foire aux questions : pour quelles activités mon établissement peut-il recevoir du public ?]

cover FAQ recevoir du public covid

[Questions / Réponses : pour quelles activités mon établissement peut-il recevoir du public ?]

En cette rentrée, vous êtes nombreux à vous interroger pour savoir pour quelles activités il est possible de recevoir du public dans vos établissements. Le SMA a compilé pour vous les questions les plus fréquentes de sa permanence juridique. Leur référence juridique est le décret du 29 octobre 2020, qui est régulièrement modifié.

Il est aussi possible que votre préfecture ait pris des mesures complémentaires sur certains points. Renseignez vous sur leur site et les réseaux sociaux. Les réponses ci-dessous ne tiennent pas compte des variantes locales.

Le ministère de la Culture a livré au SMA ses interprétations du décret :

 

1. Doit-on toujours salarier strictement tous les musiciens qui viennent pour une résidence, un rendez-vous conseil ou une répétition accompagnée par exemple ? 

Non, mais attention au respect du droit du travail. Selon le décret (article 45), il est possible d’accueillir dans les ERP de type L (dont les salles de concert) « l’activité des artistes professionnels », sans plus de précisions. Le décret ne prévoit pas d’obligation de salarier les artistes pour les accueillir si le droit du travail ne vous y oblige pas (pas de lien de subordination entre la salle et les artistes). S’ils ne sont pas salariés, la question qui se pose est celle du justificatif, s’ils circulent en horaire de couvre-feu.

 

2. Peut-on accueillir une réunion de notre Conseil d’administration ? 

Oui. L’article 28 du décret liste plusieurs activités pour lesquelles n’importe quel ERP peut accueillir du public. « les réunions des personnes morales ayant un caractère obligatoire » font partie de cette liste.

 

3. Peut-on accueillir les cours du Conservatoire dans nos locaux (salle de concert, ERP type L) ? 

Non. Le décret autorise l’accueil du public en fonction du type d’ERP et en fonction de l’activité. Dans les salles de spectacles, si on suit la lettre du décret, il est uniquement possible d’accueillir des personnes « pour l’activité des artistes professionnels » et la liste des activités prévues à l’article 28. « L’organisation d’épreuves de concours et d’examens » font partie de cette liste mais pas la formation. Nous avons interrogé le ministère de la Culture sur ce point et ils considèrent qu’ils n’est pas possible d’accueillir du public à quelque titre que ce soit dans les salles de concert.

 

4. Peut-on accueillir des pros, sur invitation, pour une sortie de résidence ?

Oui. Selon une note d’information du ministère de la Culture reçue en novembre (toujours d’actualité sur ce point) : « L’ouverture aux seuls professionnels des sorties de résidence, filages ou répétitions générales est possible. Elle doit cependant rester exceptionnelle, limitée aux seuls professionnels concernés par la production ou la diffusion du spectacle, et dans le respect strict des gestes barrières ».
Voir aussi le question/réponse du ministère de la culture

5. Peut-on accueillir des élèves pour la répétition d’une création avec des artistes professionnels qui sera ensuite (quand on pourra rouvrir) diffusée dans des conditions professionnelles ? 

Oui. Selon une note d’information du ministère de la Culture reçue en novembre (toujours d’actualité sur ce point) : « En ce qui concerne la participation des amateurs aux activités artistiques, elle n’est possible que dans les cas où ces amateurs font pleinement partie d’un spectacle professionnel ayant vocation à tourner, et non dans le cadre d’un projet d’action culturelle, même si celui-ci était censé donner lieu à représentation. ».
Voir aussi le question/réponse du ministère de la culture

6. Est-il possible d’organiser des spectacles pour scolaires dans une salle de concert (ERP type L) ? 

Non. Selon l’article 45 du décret, pour les ERP de type L, seules les salles à usage multiple (autrement dit, les salles polyvalentes) peuvent accueillir des groupes scolaires et périscolaires et les activités encadrées pour les enfants. Cela exclut les salles de spectacle, qui ne sont ouvertes que pour l’activité des artistes professionnels et les activités listées à l’article 28 du décret.

Selon une note d’information du ministère de la Culture reçue en novembre (toujours d’actualité sur ce point) : « En ce qui concerne les activités d’EAC, elles demeurent possibles dans les établissements scolaires et les lieux d’accueil de la petite enfance. En revanche, elles ne sont pas possibles dans les CTS ou dans les ERP de type L (à l’exception des salles de fêtes, salles polyvalentes, salles de quartier) pour les groupes scolaires et périscolaires. »

 

7. Est-il possible de prévoir des cours en présentiel durant le couvre-feu ? Les professeurs et les élèves peuvent-ils se déplacer jusqu’à leur domicile à l’issue de ces cours ?

Oui. Contrairement à d’autres catégories d’établissements (par exemple les magasins ou les bibliothèques), les ERP de type R ne sont pas soumis à l’obligation de fermer entre 20h et 6h. 

Les professeurs et les élèves peuvent se déplacer en période de couvre-feu car ils sont dans l’exercice de leur activité professionnelle ou de leur formation (article 4). En cas de contrôle ils devront être en mesure de présenter une attestation et un justificatif.

 

8. Les cours pour les adultes sont-ils possibles en présentiel et en individuel ?

Cela dépend du cursus. Le 6° de l’article 36 du décret prévoit que, quand la formation ne peut pas être assurée à distance: 

– Les établissements d’enseignement artistique peuvent ouvrir pour accueillir les pratiquants professionnels et les formations délivrant un diplôme professionnalisant ;

– Les seuls établissements d’enseignement artistique publics (conservatoires) peuvent ouvrir pour les élèves inscrits dans les CHAM, les séries du bac STMD, les troisième cycle et les cycles de préparation à l’enseignement supérieur. Dans ce cadre, ils peuvent accueillir des élèves de tout âge et même pour l’art lyrique ;

– Les conservatoires et les autres établissements d’enseignement artistique peuvent accueillir les élèves des autres cycles et cursus mais uniquement les mineurs et pas pour l’art lyrique à comprendre stricto sensu comme le chant d’opéra). Voir aussi le question réponse en lien. Retenez bien que « Les pratiques artistiques de loisir ne sont pas autorisées ». 

À noter également, qu’il est possible d’accueillir les stagiaires pour les besoins de la formation professionnelle, lorsqu’elle ne peut être effectuée à distance. Il y a par ailleurs des dispositions spécifiques pour les établissements d’enseignement supérieur artistique (CNSMD notamment), qui peuvent accueillir les étudiants « pour les formations et travaux pratiques qui ne peuvent être réalisés à distance compte tenu de leur caractère pratique ».

 

Source : SMA, le 14/01/2021

[VIDÉO] Les droits culturels en 3 minutes

Le CESER a réalisé cette courte vidéo pour expliquer les droits culturels, en toute simplicité.

« Chacun et chacune a le droit en toute liberté, de choisir et de partager ses appartenances, ses affinités et ses pratiques culturelles dans le respect des autres, de créer et d’être créatif, d’accéder et de participer à la vie culturelle dans toutes ses formes… »

En Nouvelle-Aquitaine, 30 000 associations culturelles œuvrent pour le respect de ces droits culturels, pour toutes et tous. Plus de 400 000 personnes prennent part à la vie culturelle du territoire !

IN AND OUT OF THE LIGHT – The Apartments

 

  • Album : IN AND OUT THE LIGHTS
  • Artiste : THE APARTMENTS
  • Date de sortie : 18/09/2020
  • Label : TALITRES

Écrire que The Apartments entretient une relation particulière avec le public français serait un euphémisme.

En 2015, Peter Milton Walsh, la plume et la voix du groupe australien, mettait fin à 18 ans d’attente en dévoilant sur le label Microcultures, No Song, No Spell, No Madrigal. Un album de deuil et d’adieu, déchirant à bien des égards, empreint surtout d’une beauté et d’une pudeur ineffables.

Bien avant, au mitant des années 80, un groupe d’étudiants organisait à Tours l’un des premiers concerts français de la formation. Hommage leur soit ici rendu. Les diamants noirs des Australiens sont devenus depuis de véritables compagnons de route. En 2009, le journaliste Emmanuel Tellier convint Walsh de remonter sur scène. L’histoire bégaye, parfois pour le plus grand bonheur de nombre d’entre nous.

L’enregistrement de In and Out of the Light, le septième album studio de The Apartments, débute à Sydney mi-2019 où résident Peter Milton Walsh et Eliot Fish (basse), et se parachève en début d’année, quelques jours avant le début du confinement en Australie. Entre temps en France (Natasha Penot et Antoine Chaperon) ou à Londres (Nick Allum), diverses pièces instrumentales furent enregistrées, pour finalement rejoindre les compositions.

Au fil de ces 8 titres, on accompagne des personnages qui, à la suite d’une perte ou d’un changement brutal, partent à la recherche de nouvelles voies et de nouvelles espérances. « They drove on through the fading light. I’ll never leave you, that’s what I said, I’ll never leave you » chante Peter Milton Walsh sur le titre final de ce nouvel opus. Tout est là. Éternelle mélancolie, éternelle élégance.

Peter Milton Walsh forme le groupe The Apartments à Brisbane en 1978, collabore avec The Go-Betweens en tant que guitariste alors qu’ils signent avec le label Beserkley Records, avant de quitter l’Australie pour rejoindre New York puis Londres quelques années plus tard. Il intègre la maison de disques anglaise Rough Trade et publie son premier album studio en 1985 « The Evening Visits … and Stays For Years ». New Rose publie « drift » en 1992 (réédité par Talitres en CD en 2010 puis en format vinyle fin 2017).

Le groupe sera en tournée européenne début 2021.

[CONFINEMENT] Les points de ventes culturels indépendants s’organisent

 

 

 

 

 

 

Les nouvelles mesures gouvernementales de confinement sont un nouveau coup dur pour la culture indépendante. La polémique autour des activités de librairie qui a abouti à la fermeture des rayons culturels des grande surfaces pousse le secteur indépendant à mettre en place des fonctionnement alternatifs afin de survivre à cette nouvelle période de confinement.

Les libraires indépendants sur le pied de guerre

L’année 2020 aura été un véritable fléau pour les acteurs de la culture indépendantes, notamment pour les points de vente qui voient leur activité normale cesser pour la deuxième fois. La filière des libraires, sous le feu des projecteurs depuis les annonces gouvernementales, tend à s’organiser pour offrir à sa clientèle des circuits d’achats alternatifs avec le modèle du click-and-collect qui se démocratise.

Le click-and-collect consiste à donner la possibilité aux clients de réserver des livres en ligne avant d’aller les récupérer directement sur les points de vente. Cette organisation a plusieurs avantages pour les libraires, notamment la capacité de gérer les stocks en temps réel.

Les disquaires indépendants résistent en ligne

Le disque indépendant est également frappé de plein fouet par la nouvelle période de confinement. Les acteurs du secteur utilisent leur versant numérique afin de continuer leur activité malgré des circonstances aggravantes de leur situation déjà délicate après une année 2020 mouvementée. Que ce soit en click-and-collect ou en vente par correspondance, le secteur des disquaires indépendants fait preuve de résilience. Le Club Action des Labels et des Disquaires Indépendants Français (CALIF) recense les boutiques qui proposent ces services en ligne.

Privilégions les circuits alternatifs

Le contexte mortifère pour l’ensemble des commerces de proximité ouvre un boulevard aux grands groupes de distribution et aux géants américains du numériques. Dans cette perspective, le RIM s’engage aux côtés des commerces culturels indépendants dans leur combat pour survivre à la seconde période de confinement national décidée le 28 octobre par Emmanuel Macron. Lorsque cela est possible, les circuits de proximité sont à privilégier pour accéder aux biens culturels, que cela soit par le système de click-and-connect ou en entrant directement en relation avec les commerces par mail ou par téléphone.

Les librairies indépendantes de Nouvelle-Aquitaine mettent à disposition leurs ressources afin de faciliter l’accès aux livres sur le territoire.

[PERSPECTIVE] Massive Attack sort un film sur l’impact écologique de l’industrie musicale

 

 

 

 

 

 

Dans un contexte à la fois délétère pour les acteurs de l’industrie musicale et propice à la prospective sur le futur de son organisation, le groupe britannique Massive Attack a publié un documentaire de 8 minutes pour faire part de ses réflexions sur l’impact écologique de l’activité de l’industrie musicale.

Une décarbonisation trop apathique

Massive Attack s’était rapproché en fin d’année 2019 Tyndall Centre for Climate Change Research de Manchester pour identifier les pratiques à adopter dans l’optique de réduire l’impact de l’industrie musicale sur l’environnement. Le projet aurait dû aboutir à un « concert modèle » à Liverpool en octobre 2020, projet avorté du fait de la crise sanitaire. Le film réalisé par Anthony Tombling Jr. constitue une alternative à la restitution en live et en attendant que les concerts puissent de nouveau être organisés.

Les conclusions formulées par le documentaire se rapprochent d’autres réflexions émises dans le cadre des Journées du Management Culturel de 2019 ou encore de la tribune de Simo Cell parue le 22 juin 2020 dans Libération. L’industrie musicale commence à se mettre sur la voie de la prise de conscience de son impact écologique et un consensus semble émerger quant aux problématiques prioritaires  :

  • les transports : dans une filière nécessairement portée vers la musique en live pour dégager du revenu, la responsabilisation doit venir dans le choix des modes de transport et dans l’organisation des dates de tournée.
  • la restauration : problématique qui transcende largement le seul cas de la filière musicale mais qui constitue néanmoins une partie substantielle du problème notamment dans le cadre des festivals.
  • le matériel : la consommation énergétique et la question de la réemployabilité des décors doivent intégrer le coeur de la réflexion sur la diminution de l’impact écologique des activités de la filière musicale.

Après avoir sorti un EP sur la thématique des défaillances de l’industrie musicale en matière écologique, Massive Attack continue de se positionner en fer de lance pour la responsabilisation du secteur.

Des axes d’évolutions prioritaires

TRANSCIENCE OF LIFE – Elysian Fields

 

  • Album : TRANSCIENCE OF LIFE
  • Artiste : ELYSIAN FIELDS
  • Date de sortie : 22/09/2020
  • Label : MICROCULTURES

Transience of Life, album concept tiré du vénérable roman chinois Dream of the Red Chamber, place l’auditeur dans un paysage onirique à l’atmosphère électro-acoustique, ponctuée du rock noir mélodique caractéristique du groupe. Les morceaux dépeignent les scènes hantées d’un conte de fées abordant le destin et la perte. C’est aussi un document social dont les thèmes du bouleversement et de la perte d’autonomie résonnent encore à notre époque.

Le roman du 18ème siècle de l’auteur Cao Xueqin, peu connu aujourd’hui des lecteurs de l’Ouest, est une épopée nationale, qui, dans la littérature chinoise, tient un rôle comparable à celui de Shakespeare dans le monde occidental. Son intrigue basée sur un couple de jeunes aristocrates dont la relation amoureuse est condamnée ne peut d’ailleurs que faire penser à Roméo et Juliette. En dépit de cette ressemblance, Dream of the Red Chamber est bien plus singulier dans ces thématiques. Sexualité, servitude, pouvoir, destin et surnaturel s’écharpent dans un environnement doublement étranger : parce qu’il est aux confins du monde et parce qu’on car on y voyage dans un temps ou le déclin de la dynastie Qing était réel.

Le metteur en scène Jim Findlay a demandé à Jennifer Charles and Oren Bloedow de composer une musique inspirée des poèmes que Cao Xueqin a écrits pour son roman. Alors que le duo new-yorkais travaillait sur ce projet, il se rendit compte de la proximité de celui-ci avec sa propre esthétique. L’humeur naïve et les thèmes de l’amour, de la désillusion, du souci et du chagrin se marient parfaitement avec la sensibilité du groupe. L’idée de la fugacité de toutes choses est depuis longtemps un sujet central dans l’oeuvre d’Elysian Fields, et, dans ces vers anciens, le groupe a trouvé l’âme soeur.

Ayant terminé cette collaboration, Jennifer et Oren décidèrent de continuer leur travail sur d’autres poèmes de Xueqin pour le plaisir. Par la suite, ils invitèrent le poète Lu Chen a co-écrire une chanson. Un dernier morceau a été trouvé dans l’oeuvre de Warren Zevon, dont le titre « Indifference of Heaven » semble presque tiré des mêmes pages. Le producteur et collaborateur de longue date d’Elysian Fields, Thomas Bartlett, pilota les sessions d’enregistrement, incorporant brillamment les performances du batteur Sam Levin et du virtuose de Piri / Saengkwang Gamin Kang.

L’ALBATROS – Phaon

 

  • Album : L’ALBATROS
  • Artiste : PHAON
  • Date de sortie : 02/10/2020
  • Label : LIMOUZ’ART

Après « Triptyque », 3 titres sortis en novembre 2018, le groupe affirme sa sonorité. Un deuxième album est à venir pour octobre 2020. « L’Albatros », enregistré au Garage Hermétique (Nantes) dévoile une signature singulière ; une production léchée, aux mélodies addictives ; une pop aventureuse se mêlant à des paroles toujours plus équivoques.

En français dans les textes, Phaon jongle avec les sons, les textures. Des mélodies lumineuses se mêlent à des mots sombres, aux multiples sens.

A THOUSAND DOORS, JUST ONE KEY – Feldup

 

  • Album : A THOUSAND DOORS, JUST ONE KEY
  • Artiste : FELDUP
  • Date de sortie : 23/09/2020
  • Label : TALITRES

Félix Dupuis (aka Feldup) vient tout juste d’avoir 18 ans, et la précocité du musicien peut en surprendre et en émouvoir plus d’un.

Originaire de Franche-Comté, résidant désormais proche de Paris pour suivre des études de son, il s’approprie la toile dès son plus jeune âge. Le vaste réseau devient un outil lui permettant d’acquérir des compétences, d’exercer de nouvelles aptitudes, d’allier pédagogie et récréation. Au fil d’interconnexions digitales, il crée une chaîne YouTube, qui comporte désormais plus de 150k abonnés. Il y développe un univers de « jeu en réalité alternée  » ou « Alternate Reality Game » (ARG), concept considéré comme une immersion narrative utilisant le monde réel comme support de création d’un scénario fictif.

Écrit, composé et enregistré sur une période de 9 mois « A Thousand Doors, Just One Key » est bien plus qu’un coup d’essai. Au préalable, le musicien autodidacte avait enregistré non loin de 9 albums : autant de recherches, d’expérimentations, de remises en question et d’appropriation des outils qui lui étaient proposés. Si ce disque ne doit, en aucun cas, être apparenté à la résultante d’un processus de création en période de confinement, force est de constater que la situation actuelle y résonne étrangement.

Très sensible aux timbres et aux textures sonores, Feldup admet que la couleur joue un rôle essentiel dans sa musique. Mais malgré cet amour de la couleur, ces sonorités brutes gorgées d’arrière-plans mélancoliques révèlent des tonalités en noir et blanc où l’expressivité des sentiments est peu à peu distillée. Les paroles, de leur côté, prennent le parti de l’authenticité brute, dans l’expression du désarroi comme dans les élans d’espoir.

Les compositions de Feldup sont des hymnes et des célébrations solitaires qui ne demandent qu’à s’ouvrir au monde. Les guitares perçantes du single « Falling Apart », son rythme syncopé, son ambiance foutraque en sont une merveilleuse illustration. Le titre est une ode au déséquilibre, comme si la seule réaction au pessimisme était une danse exutoire.

Au-delà d’être assumées, les influences du jeune musicien sont ici revendiquées. Chacun les reconnaitra. Au fil de ces titres, on perçoit l’hommage rendu à ses illustres ainés. Et cet hommage, cette reconnaissance sont les signes tangibles d’une étonnante maturité.