[RESSOURCE] RDV du Fil : La relation label / tourneur dans un projet musical

A l’occasion du plateau Vicious Circle Records (Lysistrata, It It Anita et The Psychotic Monks) au Krakatoa le 27 novembre prochain, le Krakatoa, en partenariat avec le CIAM Bordeaux, vous propose une rencontre avec Charles Féraud (Jerkov Musiques) et Philippe Couderc (Vicious Circle) autour de la relation Tourneur / Label dans le développement d’un projet musical.

RDV Du Fil : La relation label / tourneur dans un projet musical

Mercredi 27 novembre – 17h / 19h

CIAM, 35 Rue Leyteire. 33000 Bordeaux.

Infos et réservations

[INTERVIEW] JC présente Microcultures : production musicale à la carte

Microcultures Records, label indépendant basé à Poitiers, créé par Jean-Charles Dufeu en 2010 propose une nouvelle version de son site internet, plateforme destinée aux artistes voulant s’auto-produire dans de bonnes conditions. L’occasion pour le RIM d’aller faire un tour chez Microcultures, de revenir sur les activités du label et de conjecturer sur l’avenir du disque…

Cet article a été réalisé par Hugo, volontaire en service civique au RIM.

RIM : Bonjour Jean-Charles, peux-tu nous définir Microcultures en quelques mots ?

Jean-Charles Dufeu : C’est une structure de production musicale composée d’un label indépendant et d’une structure d’accompagnement. Cette dernière propose un service à la carte aux artistes auto-produits qui ont des besoins un peu spécifiques auxquels on peut répondre en production exécutive.

RIM : Comment la structure s’est-elle créée ?

JCD : Elle a été créée fin 2010 par deux associés (le deuxième associé ne fait plus partie de la société), je venais de quitter Amazon pour qui j’ai travaillé 4 ans, pour monter Microcultures. Cela s’est fait de façon classique et rudimentaire avec les moyens du bord, on a investi chacun 10 000 € à l’époque, un capital assez modeste mais qui nous permettait de lancer l’activité. Une activité de production, de label indépendant mais avec un système de financement participatif, c’était à l’époque assez nouveau en France et cela s’est largement développé depuis. Ce système-là était un moyen pour nous de financer nos projets, on testait à la fois le marché de la musique et de la production ainsi que le crowdfunding qui était nouveau pour tout le monde y compris pour nous.

RIM : Le crowdfunfing a été un peu le fer de lance du projet…

JCD : Ce fut un outil important dans le fonctionnement, qui nous semblait intéressant, que ce soit pour des raisons économiques afin d’équilibrer un budget fragile ou pour des questions de communication, de nouveaux usages, de communauté, de marketing… Cette double identité musique et crowdfunding fut assez déterminante pour nous. Les gens nous identifient un peu au deux encore aujourd’hui même si on prend peu à peu nos distances avec ce système.

La proximité, l’activité, la bienveillance institutionnelle et le financement… Ce sont plutôt de bonnes nouvelles et des facteurs de développement que je n’anticipais pas.

RIM : Le déménagement depuis Paris vers Poitiers et dans la région Nouvelle Aquitaine a-t-il permis de trouver un cadre propice au développement de la structure ?

JCD : Eh bien oui. Ce n’était pas un déménagement pour raison professionnelles mais personnelles, sans attentes particulières car je ne connaissais ni Poitiers ni la région, j’y allais en toute naïveté, mais ça a été une bonne surprise. Cela fait deux ans maintenant que je suis ici et que Microcultures à déménagé son siège social. Les points positifs :

  • La bienveillance et l’accueil du réseau des acteurs locaux (autres labels, structures d’accompagnement, le RIM…). Il y a un tissu très favorable aux rencontres, les gens ici se connaissent tous dans le milieu de la culture vu que c’est une petite ville. À Paris on a un peu ce phénomène là mais il y a une forme de concurrence/compétition. Ce n’est pas le cas à Poitiers et c’est très agréable, on rencontre très vite les gens, ça va vite de prendre un café, de faire connaissance… Ce qu’à Paris, on ose peut être moins faire. Même dans d’autres secteurs hors de la culture, on retrouve ce côté là.
  • La deuxième bonne surprise est que l’ex Poitou-Charentes était une région ayant l’habitude d’investir dans la culture. On le ressent à l’échelle du label, il y a des financements qui existent et qui sont abordables mais surtout des gens dont c’est le métier sont là pour nous rappeler que ces financements existent, ce n’est pas le cas à Paris.
  • Troisième point, la scène musicale est très active dans la région. C’est quand même agréable d’arriver dans une ville où l’on sent qu’il se passe quelque chose. À l’échelle des artistes, il y a pas mal de dispositifs qui existent, un tissu porteur (festivals, initiatives, événements) une activité que l’on ressent tout de suite… C’est assez plaisant tout ça, la proximité, l’activité, la bienveillance institutionnelle et le financement… C’est plutôt de bonnes nouvelles et ce sont des facteurs de développement que je n’anticipais pas. Je ne suis pas venu ici par opportunisme mais je suis agréablement surpris, c’est sans regret.

RIM : Votre travail s’articule entres deux axes principaux : la production de disques et l’accompagnement d’artistes : peux-tu décrire en détail le processus suivi pour mener à bien ces deux missions ?

JCD : Il y a deux branches assez distinctes dans le modèle économique mais les deux sont très liées. Ce qui va distinguer notre position de producteur de notre position d’accompagnateur c’est la relation que l’on va avoir avec les artistes.

  • En tant que producteur/label, notre position implique une prise de risque, un investissement financier, opérationnel, de temps, d’énergie, émotionnel car on investit une relation avec l’artiste. Ce sera récompensée ou non, que ce soit financièrement ou sous d’autres formes (en terme de notoriété, marque ou réseau). On est  dans le même bateau que l’artiste, ça ne marchera pour nous que si ça marche pour lui. On est sur un engagement contractuel, nous sommes éditeurs et l’artiste nous cède ses droits pour plusieurs années. Le plus souvent, on s’engage sur cette partie avec des artistes avec qui on a un historique, parce qu’on à déjà eu une première expérience en production exécutive.

En tant que producteur / label, on est dans le même bateau que l’artiste, ça ne marchera pour nous que si ça marche pour lui.

  • L’accompagnement, ou production exécutive, en fait c’est très similaire. Notre boulot c’est de sortir un disque dans les meilleures dispositions possibles, coordonner la promotion, la distribution, la fabrication, de conseiller, d’encadrer, de manager… En production exécutive on agit en tant que prestataire : juridiquement, on n’a pas de lien contractuel avec notre artiste. Il s’accorde avec nous sur la prestation qu’il veut viser, elle est cadrée mais elle lui assure toute sa liberté artistique, sa liberté de décision. C’est lui qui a le « final cut » sur les décisions stratégiques, nous allons avoir un rôle de consultant, de manager. L’artiste a pleine propriété de ses œuvres et disques, de son répertoire… On est dans un rôle de prestation où nous allons faire en sorte que cela se passe le mieux car notre rémunération va en dépendre, c’est une relation cadrée par un devis, une relation commerciale où on répond à un besoin d’un artiste, on l’identifie, on le chiffre… Par exemple si l’artiste à besoin de faire presser 500 disques digipack avec livret 12 pages on va faire un devis pour ça, il donne son accord ou non, puis nous nous rémunérons généralement en prenant une commission de gestion.

En production exécutive, on agit en tant que prestataire : juridiquement, on n’a pas de lien contractuel avec notre artiste

                 Jean-Charles Dufeu dans les locaux de son label

RIM : Vous êtes répartis sur trois sites de travail (Bruxelles, Paris et Poitiers), peux-tu nous présenter l’équipe ? Comment vous organisez vous au quotidien ?

JCD : On avait mis ça sur l’ancien site internet mais c’est plus du marketing… J’ai un associé à Bruxelles qui peut initier des projets là bas. Il n’intervient pas pour la structure au quotidien mais de façon plus ponctuelle. En revanche sa présence est réelle. Pour le cas de Paris c’est moins usurpé car j’y ai tout d’abord passé 15 ans dans le cadre de Microcultures mais on a aussi une intervenante à Paris qui travaille au quotidien pour nous et avec qui on est en contact très régulièrement. Au quotidien on est essentiellement trois :

Margot Beck à Paris en freelance depuis trois ans pour nous, il y a une vraie relation partenariale, elle s’occupe de toutes les demandes de subventions pour la structure ou les artistes, de la comptabilité, de la gestion et de l’administration dans sa globalité et elle fait occasionnellement de l’accompagnement d’artistes sur les questions de financement participatif.

Judicaël Dacosta est plus positionné sur la gestion du label et prestation de service sur toute la partie production exécutive. Sur les questions de fabrication il gère les devis, les coûts, les questions techniques relatives à la fabrication, au BAT (Bon à tirer avant de fabriquer le disque, c’est l’aperçu du résultat avant l’impression), aux validations graphiques… Il connaît très bien les questions de distribution et ses compétences lui permettent d’avoir une bonne expertise budgétaire…

– Et moi je coordonne le tout, je suis à la direction artistique du label en relation avec tous les artistes signés, je choisis les disques diffusés ou non.

RIM : Votre principe de production de disques repose sur le financement participatif, pourquoi ce choix en particulier ? Comment vois-tu l’évolution de ce modèle sur le long terme ?

JCD : Ce n’est pas le seul schéma du modèle économique, ça fait partie de notre ADN et notre identité initiale, j’y suis toujours très attaché. Cela fait partie du modèle car c’est un excellent outil, c’est flexible, modulaire, on en fait ce que l’on veut, il n’y a aucune contrainte de timing, financièrement les artistes ou partenaires de projets peuvent se fixer les objectifs qu’ils souhaitent. C’est un outil qui a une valeur ajoutée incroyable quand il est bien maîtrisé. Mais il y a à boire et à manger, il y a eu pas mal de dérapages où le financement participatif était utilisé à tord et à travers.

Comme tout nouveau système on passe par plusieurs phases :

  •  Première phase : Celle des débuts, tout le monde est très enthousiaste et dithyrambique. 
  • Deuxième phase : Après un certain temps d’adaptation, on met en avant les limites et on dénigre l’outil.
  • Troisième phase : Au bout de plusieurs années, on est plus objectif sur le système. On en vient à peser le pour et le contre et à mieux l’utiliser.

En France on se situe à la fin de la phase deux. Personnellement, je pense que le financement participatif est bien en terme de communication et de production. Mais d’un autre côté on voit des artistes qui se cassent les dents dessus, ils sont sur un vecteur de communication où ils sont culpabilisants ou absents. Le crowdfunding n’est ni bon ni mauvais en soit, ça peut être un super outil.

Quand le financement participatif est bien utilisé, cela peut être un superbe outil

 

RIM : Jusqu’à tout récemment, votre site internet, une plateforme de diffusion et de promotion pour les artistes de votre label est en V3. La nouvelle version du site est sortie, quelles nouveautés apporte-t-elle ?

JCD : La nouvelle version du site est la plateforme la plus satisfaisante pour nous mais également la plus simple techniquement et en terme d’usage.
Elle synthétise ce qu’on fait depuis deux ou trois ans sans communiquer dessus, c’est un site de service vraiment à disposition des artistes qui va proposer nos prestations sur l’ensemble de la chaîne de production et qui va présenter l’ensemble des activités sur lesquelles on pourra se positionner.

Le crowdfunding sera une des portes d’entrée non obligatoire mais ce ne sera pas la seule. C’est un pur site de ressources et d’informations, de premiers conseils pour auto produire son disque, les questions à poser, les erreurs à éviter et évidemment une porte d’entrée qui pourra nous permettre de nous positionner sur les besoins exprimés par les artistes.

C’est une innovation d’usage et pas du tout une innovation technique, qui d’ailleurs a été largement soutenu par la région Nouvelle Aquitaine. Notre site est en fait une vitrine, un flyer en ligne qui permet d’accéder à nos services qui proposent une solution, une alternative entre auto production et le label. C’est un peu la troisième voie entre la veille industrie classique – où la recherche du label était indispensable – et la voie de l’auto production complètement DIY (Do It Yourself) où l’artiste fait tout lui même. A mon sens, l’artiste ne peut pas absolument tout gérer tout seul, on ne peut pas être bon partout. Nous pouvons prendre le relais sans pour autant être label et prendre des droits sur les chansons.

RIM : Judicaël Dacosta, prestataire de Microcultures, possède également un autre label «Only Lovers Records», vos deux labels sont adhérents au RIM. Travaillez-vous en collaboration avec d’autres structures/adhérents du réseau ?

JCD : Oui ça peut être le cas mais à mon goût on ne le fait pas assez. On a monté une soirée avec le Confort Moderne, on avait fait une soirée avec le Plan B qui n’existe plus malheureusement… Maintenant qu’on va avoir un outil clair, on sait quoi en faire et comment l’utiliser, c’est vraiment quelque chose qu’on a envie de développer. On veut se faire connaître au sein du réseau et communiquer sur notre outil qui aurait l’option d’être utilisé par d’autres labels. On a un peu travaillé de façon informelle avec Talitres à Bordeaux, on espère qu’on pourra le formaliser avec notre nouvelle mouture de site…

En fait on n’a pas vraiment pour l’instant de logique de partenariat très formalisé, chose que l’on aimerait bien faire par exemple avec Poitiers Jeunes ou le Confort Moderne, avec des studios, avec des salles de concerts de la région… il y a plein de choses à faire. Il y a aussi d’autres plateformes, je pense notamment à Purple Base à Bordeaux qui propose des services aux artistes, du booking… C’est aussi quelqu’un avec on pourrait collaborer. Il y a plein de synergies possibles, depuis qu’on est arrivé on a pas encore fait beaucoup de communication, on était plutôt dans une période de remise en question dont on est en train de sortir avec ce nouvel outil. On pourra aborder ces questions de partenariats, de collaborations désormais.

RIM : Comment vois-tu le futur de la scène indépendante, de la musique enregistrée ainsi que du support physique ?

JCD : On est obligé d’y réfléchir, parce que quand on voit les relevés de ventes, quand on discute avec les distributeurs, avec les attachés de presse, ces questions là affleurent tout de suite. Alors évidemment les signaux ne sont pas forcements très encourageants notamment pour les distributeurs, le corps de métier le plus affecté par la crise du disque, mais mon opinion est que les règles sont en train de changer. Le CD est un support en train de terminer sa course, il y a aussi une forme de nostalgie par rapport à ça…

RIM : Le support physique semble être devenu une sorte d’objet de collection…

JCD : Oui il y a aussi cette forme de bibliothèque, les gens ne sont pas forcément prêts à jeter leur livres même si ils ont des liseuses… Le streaming, le téléchargement, c’est quelque chose qui peut être très excitant aussi, on en est qu’aux premières années. Il y a plein de choses à explorer, pour tirer son épingle du jeu il faut commencer à se soucier très sérieusement de ces problématiques là, chose que nous ne faisons pas assez à Microcultures, ou du moins trop peu, mais certains distributeurs historiques du marché ne le font pas du tout.

Le numérique doit être une des priorités de réflexion, mais à côté de ça de nouvelles choses sont apparues comme le crownfunding.  Il y a aussi des perspectives de développement qui vont un peu changer, on va vendre peut être un peu moins de disques dans 5 ans, mais un travail sur la musique à l’image, les playlists, le streaming peut compenser. On ne peut pas regretter cette évolution, on ne reviendra pas à l’âge d’or du CD, du support physique… Il faut accepter l’idée que ça devient un marché de niche, pour collectionneur, mais ça reste un marché ! Il faut l’aborder comme tel en privilégiant peut être des objets un peu collectors, une peu luxueux… Nous devons réussir à recréer de la valeur.

Ma vision du marché à venir n’est ni optimiste, ni pessimiste, il va y avoir plein de changements. Nous ne maîtrisons pas encore ce qu’il va se passer, il faut être à l’affût, faire preuve d’adaptabilité, se montrer assez réactifs, ne pas s’accrocher aux vieux standards car ce n’est pas comme ça que ça va marcher. Quelque chose est en train de se dessiner, peut être que la distribution dans 5 ans ou 10 ans n’aura plus rien à voir avec celle d’aujourd’hui.

 

Questions Bonus

 

RIM : Quel est le premier album de musique que tu as acheté ?

JCD : Le premier album que j’ai acheté avec mes économies était « Off The Ground » de « Paul McCartney »

RIM : Quel projet d’une autre structure te fait rêver ?

JCD : Plusieurs projets portés par des jeunes structures sont excitants, parmi ceux dont j’aime le principe, il y a « Groover », qui est une plateforme de promotion pour les artistes et attachés de presse.

RIM : Peux-tu nous citer ton souvenir le plus marquant dans le milieu musical ?

JCD : Mon premier concert de rock, j’y suis allé avec mon grand frère sans les parents, c’était Jeff Buckley, c’est un peu étonnant car sa notoriété à explosé après sa mort, j’avais écouté son album à sa sortie… J’avais 14 ans et c’était un concert assez marquant, ça a été assez fondateur, 80 % des choses que j’écoute sont liées à mon adolescence.

RIM : Ton dernier coup de cœur musical ?

JCD : « Queen of the Meadow » dont l’album est sorti fin octobre, un très beau disque, belle découverte sur les derniers mois. Sur l’année je dirais « Laish », un vrai coup de cœur. Sinon mon coup de foudre de ces deux dernières années, c’est un groupe du label, ce qui est plutôt rassurant ! C’est un groupe Français : « Nesles » et son album « Permafrost ». C’est mon album fétiche de 2017, un album coup de foudre de ces 24 derniers mois.

RIM : Un son à nous faire écouter ?

JCD : Vous pouvez piocher dans toute cette sélection, mais je dirais « Empty Room » de « Queen of the Meadow ».

 

 

 

Interview réalisée le 29/11/18.

[COMPOSIT-MUSIC] Une compil contre le cancer : appel aux musiciens de Gironde !

Le label indépendant Composit-Music lance (pour la 18ème édition) un appel aux artistes et musiciens de Gironde pour la réalisation d’une compilation destinée à lutter contre le cancer (récolte de fonds, sensibilisation, soutien aux malades…) !

Les artistes qui auront participé se produiront sur scène lors d’un grand concert de sortie de cette Compil VS Cancer, le 29 mars 2019 à la salle du Bois Fleur à Lormont ! Infos et candidatures ci-dessous !

Compil VS Cancer

Depuis 2007, le label indépendant Composit-music fédère des artistes musiciens pour réaliser des productions dont tous les bénéfices des ventes sont principalement reversés à la Ligue Contre le Cancer.
L’opération « Compil VS Cancer » a trois missions principales :
  • Récolter des fonds sans adopter le principe du don mais par le biais d’une contrepartie
  • Sensibiliser un public plus jeune à la problématique du cancer notamment à certaines précautions du quotidien dans une démarche préventive via des stands d’informations présents sur nos événementiels
  • Soutenir la scène indépendante du territoire régional. Depuis un an, le projet s’est ouvert à de nouvelles collaborations avec d’autres associations luttant aussi contre le cancer tout en concédant une fidélité à la ligue qui reste notre partenaire historique.

Les musiciens de Gironde pour les malades de Gironde

Pour réaliser cette compilation, Composit-Music lance un appel aux musiciens et artistes de Gironde et les invite à s’investir dans ce beau projet de solidarité.
Pour candidater, il vous suffit de faire parvenir les éléments suivants :

  • Un fichier audio en format « *.wav » ou « *.aif » si possible non masterisé. (et non compressé,  type Mp3 svp). Un seul titre par candidature sera autorisé, lequel ne devra pas excéder une durée de 5 minutes.
  • Une photo du groupe ou de l’artiste au format «*.jpeg » de préférence 300 Dpi.
  • Cette fiche de renseignement complétée et renommée au nom du groupe ou artiste si envoie en numérique

À l’adresse : composit.music@gmail.com.

Date limite : le 1er novembre 2018.

> Dossier de candidature <

Concert VS Cancer

Le 29 mars 2019 au Bois Fleuri (Lormont)

Les artistes et musiciens qui auront participé à cette compil se produiront le 29 mars 2019 sur la scène de la salle du Bois Fleuri à Lormont lors d’un grand concert organisé à l’occasion de la sortie de la compil !

(RE)lire l’interview de Laurent Beaumont, président de Composit-Music

Réalisée en annonce du dernier concert de sortie de la  » Compil VS Cancer » en mars 2018, sur Aquitaine Online.

« Laurent Beaumont, Président du Label Composit-Music, nous présente cette 17ième édition

La célébration du dixième anniversaire de la compil vs cancer, est source de sentiments ambivalents. D’une part, les souvenirs des sonorités de plus de 200 artistes fédérés, et le soutien d’un public de plus en plus fidèle, depuis le premier concert vs cancer de 2002, d’autre part un douloureux constat : le cancer reste la première cause de mortalité en France.

Concert vs Cancer 2018

Certes, les progrès de la recherche en oncologie, dont la Ligue contre le cancer est le 1er financeur privé en France grâce aux dons collectés, sont réels, pour autant, il s’agit de prendre conscience qu’il nous faut poursuivre la mobilisation.

Outre la dimension festive des Concerts vs Cancer et la possibilité de faire découvrir un grand nombre d’artistes de notre région, ce temps donne aussi à réfléchir sur des questions de promotion des dépistages et de prévention qui ne consistent généralement qu’à modifier certaines habitudes ou comportements du quotidien.

Ce ne sont pas les seules raisons pour lesquelles le Label Composit-Music et moi-même sommes attachés à reverser le bénéfice de nos actions à la Ligue. Dans un système de santé conduisant le patient à être soigné de plus en plus à domicile, l’aide aux malades assurée par le dispositif Apeseo et l’Espace Ligue à Bordeaux Nansouty est un accompagnement complémentaire, source de bien-être et de confort dans une moment de vie souvent complexe.

Les opérations Concert vs Cancer depuis 2002 et Compil vs Cancer depuis 2007, ont rapporté un peu plus de 45 000 euros et ont contribué à l’ensemble des missions de la Ligue.

Le combat contre le cancer est l’affaire de tous et la Compil vs Cancer doit s’inscrire aussi comme un médiateur parmi la multitude d’associations luttant contre ce fléau et qui ont encore du mal à mutualiser leurs actions de façon optimale. C’est pourquoi, dans cette volonté de fédération, nous accueillons dans cette édition deux artistes de l’association Princesse Manon au sein de notre collectif artistique.

Pour conclure, je voudrais remercier tous les artistes qui nous ont fait confiance dans ce projet et ont donnés de leur art. Un grand merci aussi à l’ensemble des bénévoles investis dans ce projet auprès du Label Composit-Music. Inscrits dans la continuité ou plus temporairement, tous ont permis que nous avancions depuis aussi longtemps.

Enfin, mes dernières pensées vont vers ceux qui, au sein notre équipe, nous ont rappelé par leur départ combien ce que nous faisons a du sens et en particulier Carmen Sevilla, trésorière du Label de 2006 à 2016. Que ces notes vous parviennent là où vous êtes ! »

Source : Aquitaine Online

[RESSOURCE] La sortie de disque de A à Z

Même si la formation et l’expérience – même empirique – restent incontournables, certains ouvrages font référence en matière d’activité discographique, afin de bien mettre le pied à l’étrier :

  • Je monte mon label de Jean-Noël Bigotti, aux éditions Irma,
  • ou encore Réussir le développement d’un projet musical professionnel de Laurent Cabrillat, édité par Milk Music

Avant de se lancer, ou bien au tout début de l’aventure, la Fédération des Labels Indépendants Nationale (Félin) publiait également un mini-dossier fort utile sur les 10 points du jeune label.

Dans ce paysage de ressources, il fallait également penser à réunir en un coup d’œil quelques repères pour cadrer le suivi de projets. Pour tous les cas de figure, le RIM propose ici une méthodologie permettant de voir de manière synthétique le déroulé d’une production de A à Z. Que ce soit pour une sortie express liée à une tournée, une référence dans les tuyaux depuis trop longtemps, ou juste pour prendre le temps de bien s’organiser et optimiser sa stratégie pour le meilleur impact possible : retrouvez ci-dessous une conduite de projet disque. Adaptable à loisir, elle peut faire office de feuille de route à imprimer, rayer, ou faire évoluer selon ses propres fonctionnements !

[INTW] Laborie Jazz, lauréat des appels à projets 2017

En 2017, trois appels à projets ont été lancés dans le cadre du Contrat de Filière Musiques Actuelles et Variétés en Nouvelle-Aquitaine : « développement des coopérations professionnelles », « soutien aux labels structurants », « développement numérique et nouveaux usages ».

Quelques mois après leur sélection, nous nous sommes interrogés : que sont devenus les projets lauréats? Où en sont-ils de leur déploiement?

Nous sommes allés à la rencontre de Jean-Michel Leygonie, directeur du label Laborie Jazz, dans leurs locaux de Limoges.

L’occasion de revenir sur la genèse du label, et de faire un point sur les deux projets lauréats des appels à projets « développement numérique et nouveaux usages » et « soutien aux labels structurants ».

 

 

 

RIM : Bonjour Jean-Michel. Avant toute chose, pouvons-nous revenir sur l’histoire du label Laborie Jazz ?

Le label Laborie a été officiellement créé en avril 2006. Il existait, auparavant, en région Limousin, une fondation qui s’appelait « La Fondation Laborie en Limousin ». Dans cette fondation, une activité musicale reposant sur la musique baroque existait depuis de nombreuses années, avec l’ensemble baroque de Limoges, qui faisait partie du schéma directeur du Ministère de la Culture sur les ensembles classiques et baroques nationaux. À la suite des années Lang, il y a eu un système d’aides mis en place pour ces grands ensembles et la Région Limousin a été aidée et soutenue par le Ministère pour la création d’un ensemble baroque en Limousin, qui a alors été fléché financièrement.

Un lieu avait fait l’objet d’une acquisition en 1996, Laborie en Limousin, à 10km de Limoges. Assez rapidement, la structure associative qui portait cet ensemble a souhaité s’ouvrir à d’autres répertoires musicaux. J’étais personnellement identifié dans la région sur le jazz, ayant dirigé le festival Jazz en Limousin de 1989 à 1996. La présidence et la direction de ce lieu ont fait appel à moi pour le volet jazz, chose que j’ai acceptée en 2002. Nous avons simplement copié à l’époque ce qui se faisait dans le champ baroque.

En 2006, nous avons décidé de créer un label discographique à deux départements : Laborie Classique et Laborie Jazz. Laborie Classique était dirigé artistiquement par le chef d’orchestre de l’ensemble baroque de Limoges, Christophe Coin. Pour la partie Jazz, j’ai porté un projet qui reposait uniquement sur la signature de jeunes compositeurs français ou internationaux. On excluait déjà du projet tout ce qui relevait du domaine de l’interprétation. Naïve, notre distributeur, n’avait à l’époque que ses propres productions jazz, et a rapidement cherché à miser sur un label français qui rentrait sur le marché.

Entre 2006 et 2015, le label s’est clairement identifié au niveau européen et même international, par l’obtention de récompenses et de prix, notamment aux Victoires de la Musique, aux Django D’Or, plusieurs récompenses à l’académie Charles Cros. On a très rapidement obtenu un focus sur des artistes comme Yaron Herman, Emilien Parisien et Anne Paceo. Ils avaient à l’époque entre 20 et 25 ans, ils en ont aujourd’hui 10 de plus. Ils sont porteurs de tout un tas de jeunes artistes qui s’engouffrent dans leur mode de carrière. On a franchi différentes étapes avec eux, et lorsque le label s’est arrêté, ces artistes ont continué à me faire confiance et ont attendu quelques mois le temps qu’on remette une structuration en place autour du projet.

Je suis désormais président et directeur du label à 100%, devenu, depuis, une SAS.

Laborie Jazz sortira le mois prochain son 50e album. Jusqu’au mois d’avril, nous ne ferons que des productions, pour ensuite commencer à faire des licences. Le label a porté intégralement les coûts de production des 50 albums, même à l’époque de la fondation Laborie. J’ai pu développer l’activité par les sociétés civiles du secteur (ADAMI, SPEDIDAM, FCM, MFA…) et par les ventes d’album. Je bénéficiais de certains avantages, notamment celui de disposer d’un lieu pour l’organisation des concerts, mais l’activité du label n’a bénéficié à l’époque d’aucun financement du Ministère ou de la Région.

Depuis 2016 et la fusion des régions, nous nous sommes rendus compte que des dispositifs existaient sur le territoire, notamment ceux liés aux labels phonographiques. J’ai pu rencontrer Frédéric Vilcocq (Conseiller Culture et Économie Créative à la Région Nouvelle-Aquitaine) concernant ces dispositifs et les programmes ont pu s’enchaîner. D’abord l’aide à l’édition phonographique, puis, par le biais de l’adhésion au RIM (Réseau des Indépendants de la Musique), les deux appels à projets qui font l’objet de cette discussion.

2017 fut une période de sortie d’actionnariat, même si 4 albums ont vu le jour. Cette année on est sur un grosse dizaine de sorties et, concrètement, on n’a pas le choix si on veut survivre aux 3 années qui viennent : le temps que le streaming se structure pour financer les artistes et les professionnels du secteur, et éviter que les majors ne cannibalisent le secteur.

Peux-tu nous expliquer ta démarche et les actions en cours concernant l’appel à projets « Numérique et nouveaux usages » ?

Avant tout, il faut savoir que nous sommes aujourd’hui distribués dans 16 pays.

Il y a 4 ou 5 ans, j’ai souhaité réfléchir à l’élaboration d’un partenariat en Chine. J’ai sollicité une collaboratrice chinoise qui vit actuellement au Canada, et qui a deux sociétés : une liée au jazz et à la production, et l’autre à l’événementiel politique en Chine pour le Canada. Elle est depuis un certain nombre d’années très intéressée par notre activité et la qualité de nos productions et de nos artistes.

L’an dernier, nous avons été le premier label indépendant français à signer un accord de distribution physique et numérique avec la Chine, avec une société qui s’appelle Starsing Music, l’un des premiers opérateurs chinois de distribution musicale.

Aujourd’hui, notre outil de communication principal est notre site internet. On y trouve toutes les informations concernant nos artistes, le label, les supports médias, l’accès à l’achat des disques, les téléchargements, etc. C’est un site qu’on a sorti au début de l’année 2016 et qu’on a soigné.

Très rapidement, il y avait une incohérence entre la présence du label à l’export et le fait que ce site ne soit qu’en français. Le volume d’informations du site rendait complexe le fait de le traduire intégralement. On avait commencé un travail avec un stagiaire trilingue, mais on a mis ça de côté en gardant à l’esprit que ça restait un de nos gros chantiers.

Dans le même temps, notre intégration au marché chinois a avancé. J’ai pu aller en Chine en 2016 pour voir comment ça se passait sur place. Ça n’était pas ma première fois sur le territoire chinois, mais j’ai été vraiment surpris par l’avance qu’ils ont sur la France concernant les moyens d’écoute, le lien entre musique et smartphone, leur approche du streaming… Pour moi nous sommes encore bien loin derrière eux.

On pourrait se demander pourquoi si peu de labels occidentaux ont signé un contrat de distribution avec la Chine, mais la raison est assez simple : parce-que les catalogues trop conséquents sont négociés sur des centaines de milliers d’euros. Laborie a 50 albums au catalogue, 7 actuellement distribués physiquement. On ne représente donc pas grand chose, mais ça nous permet de grandement faciliter les négociations.

Il me semble essentiel aujourd’hui que notre espace français puisse être accessible au public chinois, et donc, entièrement traduit.

Dès la remise de l’appel à projets à l’automne, on s’est mis sur la traduction du site en anglais. Il est donc entièrement bilingue depuis début février. Toutes les actualités sont traduites, et dès début avril, l’intégralité du site sera également accessible en chinois.

Pour les années à venir, l’objectif est aussi de mettre nos supports en traduction chinoise. Aujourd’hui, on jouit de la distribution numérique et bientôt physique de tous nos supports, et comme le veut le principe de la manufacture chinoise, les supports sont directement fabriqués là-bas.

Dans cette logique d’échange, un artiste du label partira en tournée en Chine tous les 6 mois. Actuellement, on prépare celle de Paul Lay, qui se produira sur plusieurs semaines au mois de mai. Très rapidement, quand nous avons évoqué l’évolution et l’explosion du marché chinois, nous avons saisi la chance de gagner énormément de temps, notamment dans le dialogue et les négociations. On a mené un gros chantier sur la mise en place des dates et les conditions, notamment financières, qui sont souvent un peu faibles là-bas. On tente donc d’amener l’éthique du marché musical français. Sans le binôme avec un acteur local, on aurait eu énormément de mal à obtenir nos conditions. Au-delà de la distribution, c’est donc une aubaine de pouvoir profiter d’une présence sur le territoire pour représenter le label.

Par ailleurs, nous avons aussi pour ambition de repérer dès que possible un ou une jeune artiste sur le territoire chinois pour le/la signer sur le label. Forcément, ça sortira avant tout en Chine, mais l’objectif est avant tout de conserver l’identité du label, fondée sur la découverte.

Peux-tu nous expliquer ta démarche et les actions en cours concernant l’appel à projets « labels structurants » ?

J’ai toujours eu en tête de pouvoir soutenir les jeunes compositeurs de ma région. La particularité du Limousin est qu’il est pauvre en jeunes compositeurs Jazz et musiques improvisées. Ça s’explique par le fait que le conservatoire régional ne comporte pas de département jazz. Tout va avec depuis 15 ans malheureusement. Les régions qui ne sont pas rentrées dans le virage des départements jazz au conservatoire sont dans un état de désert complet.

Laborie a pu signer deux artistes compositeurs locaux. L’un s’appelle Vincent Mondy, un clarinettiste limougeaud et un autre qui est un accordéoniste de Brive. Deux albums dont nous sommes très fiers sont parus sur le label. Ça démontre tout de même le peu de signatures que nous avons pu concrétiser en 10 ans. L’ouverture sur la Nouvelle-Aquitaine fait que je m’ouvre aussi à un territoire beaucoup plus vaste et dans lequel il y a plein d’acteurs. Le fait que Laborie puisse être aujourd’hui en résonance avec sa région nous offre l’opportunité de repérer et concrétiser des projets avec des artistes locaux.

On vient également de signer une jeune saxophoniste de Limoges qui s’appelle Silvia Ribeiro Ferreira, et dont le disque sort au mois de septembre, et un jeune guitariste que l’on a enregistré en décembre, qui est originaire d’Oloron… On redémarre une action très active vis-à-vis de ces musiciens régionaux, et ils sont persuadés, tout comme nous, que le label peut être un vrai tremplin dans leur jeune carrière.

On commence à organiser des concerts pour ces artistes-là. Comme les agences de booking sont surchargées et qu’on ne peut pas se permettre de risquer un quelconque accord avec l’une d’entre elles, on a monté un département « spectacle vivant » en 2018.

L’ouverture sur la Nouvelle-Aquitaine a-t-elle permis de favoriser des rapprochements avec des structures culturelles ?

Oui c’est le cas. Nous avons monté un partenariat avec Action Jazz qui nous paraissait naturel compte-tenu de leur activité et de leur implication sur le territoire.

Aussi naturellement s’est illustrée une collaboration avec le Rocher de Palmer. J’avais côtoyé Patrick Duval au moment de Musiques de Nuit en 1996. Même s’il me connaissait depuis un moment, nous aurions eu du mal à trouver une entente sur le long terme. Aujourd’hui, on n’a pas poussé la chose jusqu’à envisager un partenariat systématique, mais Palmer recevra nos artistes très régulièrement. Ça fait 3 fois que l’opération a lieu, et même si le système demande à être peaufiné, nous en sommes très heureux.

Nous collaborons aussi avec l’OARA. J’avais rencontré Joël Brouch il y a 3 ou 4 ans, dans un contexte lié au centre culturel de Brive. Dans la foulée, il nous a accueilli pour discuter de nos projets. Aujourd’hui ça débouche sur deux semaines de résidence au mois de mars. Deux artistes y seront présentes, Silvia Ribeiro Ferreira et Anne Paceo.

À l’inverse de beaucoup de limousins qui se demandent aujourd’hui à quelle sauce ils vont être mangés, l’ouverture sur la Nouvelle-Aquitaine a été une vraie bouffée d’oxygène pour nous. Jusqu’à la période de la fusion des régions, je me suis interdit de prendre du temps pour regarder plus loin que l’activité stricte du label. Mais quand on partage un territoire, et des axes de travail communs avec des partenaires, la région en étant un important, il m’est apparu évident et naturel le fait de tisser du lien professionnel fort.

La Nouvelle-Aquitaine a facilité notre dialogue avec les instances publiques et nous a déjà ouvert de nombreuses portes, et continuera de nous en ouvrir j’en suis sûr.