[PERSPECTIVE] Massive Attack sort un film sur l’impact écologique de l’industrie musicale

 

 

 

 

 

 

Dans un contexte à la fois délétère pour les acteurs de l’industrie musicale et propice à la prospective sur le futur de son organisation, le groupe britannique Massive Attack a publié un documentaire de 8 minutes pour faire part de ses réflexions sur l’impact écologique de l’activité de l’industrie musicale.

Une décarbonisation trop apathique

Massive Attack s’était rapproché en fin d’année 2019 Tyndall Centre for Climate Change Research de Manchester pour identifier les pratiques à adopter dans l’optique de réduire l’impact de l’industrie musicale sur l’environnement. Le projet aurait dû aboutir à un « concert modèle » à Liverpool en octobre 2020, projet avorté du fait de la crise sanitaire. Le film réalisé par Anthony Tombling Jr. constitue une alternative à la restitution en live et en attendant que les concerts puissent de nouveau être organisés.

Les conclusions formulées par le documentaire se rapprochent d’autres réflexions émises dans le cadre des Journées du Management Culturel de 2019 ou encore de la tribune de Simo Cell parue le 22 juin 2020 dans Libération. L’industrie musicale commence à se mettre sur la voie de la prise de conscience de son impact écologique et un consensus semble émerger quant aux problématiques prioritaires  :

  • les transports : dans une filière nécessairement portée vers la musique en live pour dégager du revenu, la responsabilisation doit venir dans le choix des modes de transport et dans l’organisation des dates de tournée.
  • la restauration : problématique qui transcende largement le seul cas de la filière musicale mais qui constitue néanmoins une partie substantielle du problème notamment dans le cadre des festivals.
  • le matériel : la consommation énergétique et la question de la réemployabilité des décors doivent intégrer le coeur de la réflexion sur la diminution de l’impact écologique des activités de la filière musicale.

Après avoir sorti un EP sur la thématique des défaillances de l’industrie musicale en matière écologique, Massive Attack continue de se positionner en fer de lance pour la responsabilisation du secteur.

Des axes d’évolutions prioritaires

[ENVIRONNEMENT] Drastic On Plastic: une nouvelle vague de festivals prend les devants!


Le dispositif Drastic on Plastic officiellement lancé en France

Officiellement lancé lors des BIS, les Biennales Internationales du Spectacle, le 22 janvier 2020. Le guide et le site internet drastic-on-plastic.front été dévoilés. Drastic on Plastic est un dispositif qui vise à accompagner les festivals français vers la réduction et la suppression du plastique jetable dans la production de leur événement, ceci dans une démarche collective et de mise en commun des pratiques à l’échelle nationale. Ce dispositif, inspiré de l’initiative lancée aux Royaume-Uni en 2018 par l’AIF (Association of Independent Festivals) et la RAW Foundation, est porté en France par le collectif R2D2.


+ de 60 festivals déjà engagés

Plus de 60 festivals français ont d’ores et déjà signé la charte et le dispositif reste ouvert à tous les festivals qui le souhaitent, quelle que soit leur taille, leur configuration ou leur avancement dans la démarche zéro plastique : Panoramas, Festival Inglorious, Scènes de Rue, Be Bop, Marsatac, Château Perché… Côté Nouvelle-Aquitaine, 16 festivals ont signé la charte et initient une première phase d’accompagnement par le RIM : Bordeaux Open Air et Slowfest ont été les premiers signataires, rapidement suivis de So Good Festival, Coconut Festival, Musiques Métisses, Free Music Festival, Blues Passion, Stéréoparc, Musicalarue, Medoc Sun Ska, Invasion de Lucanes, Hoop Festival, Notes en Vert, Festival des Ploucs, Chantons sous les Pins, Little Festival


Bordeaux Open Air

Depuis 2016 l’équipe du Bordeaux Open Air travaille à proposer des événements gratuits autour de la musique électronique, et participe grandement à l’animation musicale de la ville. Des open air ouverts et accessibles à tous, avec pour chaque édition un focus sur une ville étrangère et un artiste ambassadeur qui invite le reste du line-up (New York, Munich, Budapest, Sao Paulo, Johannesburg, Melbourne…). L’occasion de découvrir des artistes internationaux et faire la fête en plein air gratuitement ! Camille et Gaston ont pour l’occasion répondu à quelques questions.



Slowfest

L’équipe du Slowfest expérimente de nouveaux modes plus écologiques et moins énergivores de création et de diffusion des musiques actuelles : concerts sans amplification ou sur sono solaire, tournées d’artistes à vélo, micro-festival en autonomie énergétique… Le collectif regroupe une vingtaine de membres, artistes, techniciens du spectacle et des énergies renouvelables, amateurs de bon son et de « low-tech », et ensemble ils proposent une multitude d’évènements énergétiquement autonomes, de leur Caravane des Possibles (festival itinérant à vélo) à leurs Full Moon Sessions et Slowfest annuel. Festivaliers en quête de formules plus durables, ces rassemblements sont pour vous !



Avant de rejoindre le dispositif Drastic on Plastic, qu’avez-vous déjà mis en place (ou tenté) sur vos évènements pour les rendre plus respectueux de l’environnement ?

Bordeaux Open Air : Depuis la création du festival, nous tendons à mettre en place plusieurs actions afin de réduire notre impact écologique : location de gobelets génériques, utilisation de toilettes sèches, tri & valorisation de nos déchets, distribution gratuite de cendriers de poche à notre public, mise à disposition de point d’eau potable… Depuis la saison dernière (2019) nous sommes devenus un festival zéro déchets dans le sens où nous n’en produisons plus aucun grâce à l’utilisation de fûts pour toutes nos boissons (bière, vin, limonade, citronnade), distribution de gourdes à nos artistes, réutilisation de nos signalétiques passées… Chaque année, nous choisissons un point à améliorer et nous cherchons des solutions, le prochain : la consommation énergétiques de nos véhicules.


Slowfest : Nous avons toujours été très engagés dans la démarche de réduction des déchets et de l’utilisation 0 du plastique. Depuis les débuts, lors de nos événements nous essayons toujours de trouver des solutions pour ne pas utiliser de plastique. Nous communiquons systématiquement en amont de nos événements aux artistes d’apporter leurs propres gourdes afin d’éviter l’usage de bouteilles en plastique. Pour éliminer totalement l’usage de bouteilles à usage unique, nous projetons très prochainement d’investir dans des gourdes en métal pour le premier cercle des membres de l’association. Lors des repas organisés pendant nos événements, nous privilégions la vaisselle lavable ou alors compostable et privilégions d’employer un traiteur local qui travaille en collaboration avec les acteurs de son territoire.


Qu’est ce qui vous a poussé à rejoindre le projet DoP ?

BOA : Beaucoup de points du projet DoP sont déjà acquis par notre festival mais nous souhaiterions aller plus loin et surtout donner l’exemple à d’autres qui pensent peut être que cela ne les concerne pas ou rendra leur organisation plus difficile. Nous sommes aujourd’hui fiers d’être identifiés parmi les premiers signataires et ainsi pouvoir répondre aux questions que se posent nos homologues.


S : Rejoindre l’initiative afin d’éliminer totalement l’utilisation du plastique est parue une évidence pour tous les membres de l’association puis la réduction des déchets et l’utilisation 0 du plastique figuraient déjà dans nos priorités.


Projetez-vous à terme de dépasser ces engagements ? Si oui, comment ?

BOA : Oui bien sur, DoP porte sur l’usage du plastique que nous régulons déjà énormément. Notre objectif est de l’arrêter totalement mais notre vision va également plus loin et nous pensons maintenant à d’autres sujet comme notre empreinte carbone.


S : Bien entendu. Par exemple nous participons à des événements de nettoyage avec des associations comme Surfrider Foundation ou les Marcheurs-cueilleurs.


Pensez-vous que la programmation a un impact réel sur l’environnement ?

BOA : Je pense que ce sont plutôt les artistes & les festivals en eux-mêmes qui ont un impact sur l’environnement. Aujourd’hui les artistes sont de plus en plus nombreux à accepter les changements de catering / accueil ou même à les demander d’eux même. Certains réfléchissent à l’utilisation d’énergies vertes pour leur tournée et les festivals eux-même travaillent sur ces sujets en mutualisant leurs compétences.


S : Ce qui pèse le plus dans l’empreinte carbone d’un événement ce sont les émissions générées par le transport du public. En développant des événements qui ciblent principalement le public (et les artistes) locaux, on réduit directement les émissions générées. La question de la capacité d’accueil de l’événement est également centrale : plus on déplace de monde, plus on émet de CO² !



Quelle est votre chanson ou morceau écolo/vert/organique préféré?

BOA : Comme je n’arrive pas à choisir, je vais rester dans le thème évoqué au-dessus et vous citer un groupe qui a toujours été sensible à l’environnement : Massive Attack



S : Le Slowfest Orchestra bien sûr !



 

[DRASTIC ON PLASTIC] 60 festivals s’engagent vers le zéro plastique

Le dispositif Drastic on Plastic est officiellement lancé en France.
60 festivals sont déjà signataires.

Drastic on Plastic est un dispositif qui vise à accompagner les festivals français vers la réduction et la suppression du plastique jetable dans la production de leur événement, ceci dans une démarche collective et de mise en commun des pratiques à l’échelle nationale. Ce dispositif, inspiré de l’initiative lancée aux Royaume-Uni en 2018 par l’AIF (Association of Independent Festivals) et la RAW Foundation, est porté en France par le collectif R2D2.

Drastic on Plastic a été officiellement lancé lors des BIS, les Biennales Internationales du Spectacle, le 22 janvier 2020. Le guide et le site internet drastic-on-plastic.fr ont été dévoilés.

60 festivals déjà engagés

60 festivals français ont d’ores et déjà signé la charte et le dispositif reste ouvert à tous les festivals qui le souhaitent, quelle que soit leur taille, leur configuration ou leur avancement dans la démarche zéro plastique :

Bretagne : Maintenant, Quartiers d’été, Don Jigi fest, La P’Art Belle, EMGAV, Les pieds dans la vase, festival DésARTiculé, Les Trans, Horizons Open Sea, Kann al loar Bro Leon, Festival photo de la Gacilly, Festival Temps Fête, Belle Ile On Air, O jardins pestaculaires, Motocultor festival, Les Bordées de cancale, Le Grand Soufflet, Travelling, Les Tombées de la nuit, Panoramas. Grand Est : Festival Inglorious, Scènes de Rue. Occitanie : Ecaussystème, Wild Summer, « Festin de Pierres », « Les Siestes Electroniques », Convivencia, Printival, Boby Lapointe, Natural Games, Festival de Thau, Le Weekend des Curiosités, Langues de voix, Agit’al, sol, Le Conqu’en Oc, Lo Boleg’al Sol, Le Régal sound, L’Etik Arts, Kultur’Elles. Pays de la Loire : Les zeclectiques, Terra incognita, Au Foin de La Rue, La nuit de l’erdre, dub camp Festival, Un singe en été, Les Escales, Le chainon Manquant, Be Bop, Festival des idées vertes, Les 3 éléphants. Sud / Paca : Green Fest, Festival Avignon le Off, Marsatac, Les Suds à Arles, Festival d’Avignon, Festival Zik Zac. Auvergne Rhône Alpes : Château Perché, Woodstower Nouvelle-Aquitaine : Slowfest, Bordeaux Open Air.

Côté Nouvelle-Aquitaine, deux festivals ont signé la charte et initient une première phase d’accompagnement par le RIM : Bordeaux Open Air et Slowfest.

Cartographie des festivals engagés : 

Voir en plein écran

Drastic On Plastic : festivals accompagnés : les premières signatures durant les BIS_2020

Comment rejoindre le dispositif Drastic on Plastic ?

Les festivals qui souhaitent s’engager dans ce dispositif doivent contacter la structure membre du réseau R2D2 de leur région ou de la région voisine. Après signature de la charte d’engagement, le festival participera à un atelier collectif pour lancer le travail sur son festival et bénéficiera de retours d’expériences, d’outils méthodologiques, du Guide des festivals zéro plastique, de ressources, de conseils, de mise en réseau…
Le dispositif Drastic on Plastic bénéficie du soutien du Ministère de la Culture via la DRAC Pays-de-la-Loire, de l’ADEME, des Biennales Internationales du Spectacle et du Centre National de la Musique.

Le collectif R2D2 est la réunion informelle des réseaux régionaux d’accompagnement au développement durable des événements : COFEES en région PACA, le Collectif des festivals en Bretagne, Elémen’terre en Occitanie, Eco-Manifestations Alsace et EMeRGE en région Grand-Est, Grand Bureau en Auvergne-Rhône-Alpes, le Pôle et le REEVE en Pays de la Loire, le RIM en Nouvelle-Aquitaine.

 

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Envie d’en savoir plus, et / ou de rejoindre la démarche ?

https://drastic-on-plastic.fr

• Le Collectif des festivals / 02 99 31 70 87 •