[ENTRETIEN] Gilles Castagnac • Mémoires du CIR et de l’IRMA

LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE !

ENTRETIEN 3/4

GILLES CASTAGNAC

DIRECTEUR DES MÉMOIRES DU CIR ET DE L’IRMA DE 1996 À 2020

miminettes micro interview

Cette interview s’inscrit dans le projet porté par le RIM :

« LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE ! »

4 témoignages autour des enjeux de transmission de la mémoire du secteur et de ses projets

« L’imagination, c’est de la mémoire fermentée. » Milan Kundera

Près de 45 ans après l’apparition du terme « Musiques Actuelles » et des années de structuration continue du secteur et des politiques publiques qui l’accompagnent, les enjeux de renouvellement, d’inclusion et de transmission apparaissent extrêmement forts au sein de ses structures. La mémoire du secteur (et de ses projets) constitue l’une des clés pour conserver la capacité d’impulser continuellement de nouvelles dynamiques collectives et les valeurs d’indépendance, d’éducation populaire et de défense de la diversité qui lui ont permis de se développer.

Afin d’aborder ce sujet et la manière dont il interroge ou peut servir les pratiques des acteurs des Musiques Actuelles, nous avons choisi d’interroger quatre personnes, qui ont travaillé sur ces enjeux de mémoire (conservation, valorisation, patrimonialisation, …) ou bien les ont traversés tout au long de leur carrière, « en faisant ».

Entretiens réalisés par Emma Roche, en Service Civique au RIM, en début 2025

Stéphanie Coulais - Crédit photo Doume

GILLES CASTAGNAC

Personnalité historique des Mémoires du CIR et de l’IRMA, directeur général de 1996 à 2020, journaliste et l’un des principaux dirigeants du secteur associatif de l’industrie musical français, Gilles Castagnac nous présente la structure et ses enjeux.

Pouvez-vous nous présenter les Mémoires du CIR et de l’IRMA ? (Les personnes, le collectif, les moyens) ?

C’est une initiative qui remonte à la fin de l’IRMA, qui a un moment donné, considère que son actif et sa mémoire doivent être conservés, et donc préconise la création d’une association (MCI) pour organiser cette mémorisation, et notamment la conservation de toute la documentation qui avait été réunie durant les 30 années qu’ont durée l’IRMA. Ce sont des docs relativement uniques et surtout classés qui ont fait la preuve de leur utilité (puisqu’ils étaient utilisés au quotidien par les acteurs). Donc, déjà il y a une base documentaire qui faisait (car on a encore fait du tri) quelque chose comme trente mètres cubes, si je ne dis pas de bêtises. Et à partir de là, la vocation de cette association qui est montée par des bénévoles, c’est toute opération possible qui peut aller dans le sens de l’outillage de la mémoire par et pour les acteurs. Et je dis bien « par les acteurs », c’est a dire qu’il il y a une démarche volontariste dans le sens où il s’agit de ne pas se faire voler son histoire par d’autres, d’où l’importance des témoignages par exemple. Ça prend des tas de formes, il y a des tas d’opérations qui ont pu être faites, notamment des frises chronologiques, qui sont peut-être ce qu’il y a de plus visible dans ce qu’on a fait. Sur la Nouvelle-Aquitaine, mais on l’a fait aussi au niveau national qui sont en complément, ou d’autres qu’on a faites avec la FEDELIMA, sur les politiques publiques, etc.

C’est aussi à un moment donné, de pouvoir recréer un peu de matière sur des évènements qui ont été important. Je ne sais pas si « L’agence des lieux musicaux » t’évoque quelque chose, mais les trois quarts des SMAC ont à un moment donné été aidées par cette structure, qui a existé dans les années quatre-ving-dix ou quatre-vingt-quinze pour faire court, et qui fait qu’aujourd’hui on a sur l’ensemble du territoire des salles qui fonctionnent et sont adaptées. Et donc la genèse de cette agence qui est quelque chose de quand même assez atypique dans les politiques culturelles, ça a été une initiative où à un moment donné, le ministère a mis à disposition du personnel pour les collectivités territoriales (un accompagnement sur le fait de faire émerger un projet commun, qui soit entendable et relativement particulier). La genèse de l’agence c’est quelque chose qu’on a complètement oublié, on a pu faire des plateaux pour faire intervenir les acteurs de l’époque, pourquoi ils ont pris les décisions, comment ils fonctionnaient, etc. Il y a plein d’initiatives possibles, et aussi une volonté de mutualisation. On est à une période où la question de la mémoire commence à intéresser puisqu’il y a toute une génération qui est en mesure de se retourner vers son passé. Mais où même au-delà de ça, il y a un syndrome d’initiatives qui existe (toutes formes confondues, universitaires ou autre) et elles sont très peu fédérées, ou très peu à se nourrir les unes les autres, ou à se constituer a un moment donné une logique culturelle. Et donc cette volonté de mettre en réseau, de partager ça, fait aussi partie de l’ADN de MCI.

Je ne sais pas combien il y a d’adhérents aujourd’hui, mais il y a de toute façon une équipe d’une dizaine de personnes qui sont « au quotidien » à son activité, il y a un peu plus de monde qui est concerné. On a eu des locaux a un moment donné à Montreuil, on va en reprendre prochainement (mais bon, tout ça c’est des points importants donc c’est pas tout les jours évidents et pas forcément simple à entretenir). Et puis, on répond à des appels d’offres, d’où le fait qu’on ait répondu à un appel d’offre « Cultures Collectées » sur la région Aquitaine, et qu’ont ait monté ce projet « Musiques Actuelles et Nouvelle-Aquitaine, toute une histoire », qu’on mène depuis maintenant deux ans, qui a abouti à la frise et qui va bientôt produire des podcasts qu’on est en train de réaliser.

Donc, vous êtes encore sur ce travail (Musiques Actuelles et Nouvelle-Aquitaine, tout une histoire) ?

Oui. C’est un échéancier à trois ans, on est un peu en retard. Ça nous a permis de voir qu’il y a énormément d’initiatives sur la Nouvelle-Aquitaine, mais qui sont très ponctuelles, ce qui fait que chacun fait un petit peu son truc dans son coin à un moment donné, mais qu’en fait il y a assez peu de valorisation des uns avec les autres. Par exemple, justement, dans le cadre de « Cultures Collectées », un documentaire fait par LMA sur sa création qui est super intéressant, puis il y a aussi eu des velléités de constituer des lieux de mémorisation de la scène dans différents départements où, l’air de rien, les gens ont commencé à amasser des docs, il y a eu des appels à projets, ils envoient des affiches, et puis à un moment donné il y a une dynamique qui fait que ça s’assemble, puis la dynamique s’éteint, et ça disparaît. Et donc voilà, on est un peu sur quelque chose qui manque d’une pérennité.

Pour vos actions sur le long terme, et les sujets de travail du moment, vous parliez de ce projet sur la Nouvelle-Aquitaine.
Avez-vous d’autres projets actuels ? 

Oui, le projet à long terme, c’est de créer une « Mnémothèque ». Donc un lieu qui soit vivant d’accueil pour les chercheurs, pour héberger des expos, organiser des débats, entretenir cette documentation, ce type de choses. Mais pareil, cela demande des moyens.

Globalement, à quels enjeux et besoins répond le MCI ?

Sans même parler de patrimoine, ne serait-ce qu’en parlant de mémoire, il n’y a quasiment rien. C’est pas une attitude habituelle dans le secteur, sauf que maintenant, il est suffisamment âgé et mûr pour se le poser. Non pas qu’il faille le faire, c’est simplement que les acteurs et les actrices eux-mêmes sont en situation de commencer à le faire. Ceux des musiques traditionnelles depuis très longtemps, car c’est d’une certaine manière leur vocation, mais les autres aussi. Et en fait, quand tu racontes ces histoires, tu comprends beaucoup mieux le présent. C’est aussi ça le truc, c’est de transmettre les valeurs qui ont animés les gens, ce qu’il en reste, pourquoi ils ont fait ça, comment, etc.

Qui sont les membres du MCI ? Leurs parcours sont-ils en commun ou en lien avec le secteur des Musiques Actuelles ?

La présidente est Marie-José Sallaber, qui a été la directrice adjointe de l’IRMA, le trésorier est Fabrice Borit qui a longtemps animé le CIR Auvergne et qui est aujourd’hui au CNM (Centre National de la Musique) et s’occupe des territoires. Le secrétaire est Jean-Noël Bigotti, qui était encore récemment le coordinateur de la FRACAMA, et qui avait une double casquette puisqu’il était en même temps sur une structure liée à l’emploi culturel, et qui est maintenant beaucoup plus sur cette partie là. C’est ce type de personnes qu’on peut retrouver au sein de l’association. Il y a aussi des universitaires.

En fait, comme vous disiez, il y a pas mal de profils différents qui participent.

Oui, c’est plus facile, ce sont des gens qui se connaissent ou se sont connus à des époques parce qu’ils ont bossé ensemble, ils ont été sur les mêmes sujets, etc.

Quels sont les moyens et outils de la structure ?

Quand l’IRMA a disparu, elle a affectée une subvention un peu testamentaire à la structure, ce qui a permis de démarrer. Sinon, ce sont les cotisations, les dons, les réponses aux appels d’offre qui font que certains projets sont aidés, et ça permet leur réalisation.

« […] il y a un syndrome d’initiatives qui existe (toutes formes confondues, universitaires ou autre) et elles sont très peu fédérées, ou très peu à se nourrir les unes les autres, ou à se constituer a un moment donné une logique culturelle. Et donc cette volonté de mettre en réseau, de partager ça, fait aussi partie de l’ADN de MCI. »

Par rapport aux projets du MCI en général : quels sont ses besoins ?
Il y en a-t-il de construire de nouveaux liens avec les projets des Musiques Actuelles ?

Ce n’est pas tant un besoin pour nous que pour le secteur lui-même. Nous, notre volonté, c’est d’amener des outils pour que cette transmission mémorielle puisse se faire par les acteurs eux-même. Donc là, ce qu’on fait en Nouvelle-Aquitaine, a vocation à être transmis aux acteurs pour qu’il prolongent l’histoire. On a débroussaillé un truc, on l’a mis en place, ne serait-ce que de répertorier un certain nombre de documentaires qui ont été faits sur la région sur ces questions là, une fois que la base de données est constituée, elle est commune, tout le monde peut s’y référer, la compléter et tutti quanti.

Donc, ce serait un peu plus ces porteurs de projets qui auraient besoin d’aide que vous ?

C’est pas tant un besoin d’aide que de mettre en place des outils qui peuvent à un moment durer dans le temps. C’est toujours la même chose : c’est-à-dire que, il peut y avoir des velléités et des initiatives, et chacun fait un truc une fois dans son coin et puis il y en a un autre qui fait la même chose un peu plus loin ou à un moment donné, tu regardes l’ensemble de ces volontés et tu les mets ensemble. Et là, tu obtiens beaucoup plus de résultats. On va dire que cette logique là, aujourd’hui, peut s’appliquer aux questions patrimoniales dans le domaine des musiques populaires.

Quel genre de contribution vous intéresse particulièrement dans le réseau ?

Pour les frises, on est allées interviewer des gens. Pour les faire, on connaît et on identifie relativement facilement parce que on y a participé, on a été appliqués, on dresse assez rapidement une liste de 150 acteurs et actrices de la région (en commençant dans les années soixante) qui eux-mêmes nous disent « mais n’oubliez pas X ou Y » parce que il a été important, il a fait ceci, il a fait cela… donc là, tu te construis une base de données d’acteurs reconnus, y compris des gens qui ont disparu. On les a interrogés de manière collective par un questionnaire, sur les évènements qui, selon eux, ont marqué l’histoire de la structuration des Musiques Actuelles en Nouvelle-Aquitaine. Et on a obtenu comme ça plus d’une cinquantaine de réponses assez étoffées. Et ensuite, on est retournés vers les gens pour leur faire préciser les choses en sachant qu’on en connaissait déjà un certain nombre. La frise soixante-quatorze items, avec cette volonté au passage d’essayer de balayer tout les sujets. C’est à dire qu’il y a peut-être des choses qui peuvent apparaître plus anecdotiques que d’autres, mais par rapport à la question qu’elles soulèvent, elles sont relativement symboliques. Donc évidemment, tout le monde va penser à l’ouverture des lieux, mais il n’y a pas que ça. Ça va beaucoup plus loin que simplement l’ouverture des lieux, mais c’est vrai que c’est ce qu’il y a de plus visible.

Est-ce qu’il y a encore aujourd’hui des personnes qui contribuent et complètent ces frises en ligne ?

Oui, ce n’est pas très quotidien, mais l’idée c’est de la rendre malléable, donc il y a les réactions pour les compléter, les alimenter et en faire d’autres. En plus, il pourrait y en avoir dans toutes les régions, il peut y en avoir dans tous les thèmes… la FEDELIMA a pris l’initiative après notre collaboration sur les politiques culturelles d’essayer d’en faire une sur tous leurs lieux. Je ne sais pas où ils en sont, on m’a dit que c’est un boulot beaucoup plus important que ce qu’ils pensaient au départ : qu’est ce qui permet de caractériser l’ouverture d’un lieu ? Est-ce que c’est sa date d’inauguration, son premier concert ? Cela soulève à chaque fois pleins de débats qui font que ce n’est pas si simple de créer un truc.

Comment envisagez-vous que les acteurs se saisissent de ce travail de patrimonialisation, et comment pouvez-vous aider ces projets ?

Il y a deux choses : ce que eux font déjà eux-mêmes, et ils en font plein. C’est à dire qu’il n’y a pas aujourd’hui une grande ville de France avec une scène importante, qui n’aie pas sa page Facebook de souvenirs, où chacun va poster par exemple une affiche de tel concert à tel endroit, ça il y a en a partout, mais il y a aussi des initiatives de type « PINK » (Punk Is Not Dead), des recherches universitaires sur le mouvement punk en France. Elles se caractérisent à chaque fois par des éléments symboliques. Quand les Béruriers Noirs mettent leur archives à la Bibliothèque Nationale, c’est quand même assez significatif d’une volonté de ce milieu de faire valoir sa mémoire. Donc il y a ça, et puis nous ce qu’on produit, on veut que ce soit partageable avec d’autres.

Comment envisagez vous la durabilité de ce travail au sein de MCI ?

Si c’est la durabilité de notre travail à nous en tant qu’animateurs du truc, c’est très aléatoire. Le bénévolat fait que ça durera ce que ça durera en fonction des disponibilités de chacun, de ceux qui nous rejoignent etc.… donc ça tourne et ça peut disparaître à tout moment. Quant à ce qu’on produit, c’est de faire des choses qui peuvent rester, être disponibles en tant que ressources. L’un des principaux lieux d’archivage dont on connaît la nature pérenne, (parce que contrairement a ce qu’on peut penser, le net n’a pas de mémoire, enfin très peu), c’est Wikipédia. On est en phase de collaboration avec la fondation Wikipédia, parce que à un moment donné, dans sa définition même, le projet Wiki contient le fait de dire que ce qu’on construit doit pouvoir survivre quelles que soient les évolutions technologiques. Et ça, c’est un grand pari. Si tu prends justement dans la musique, tout ce qui était de l’ordre de l’analogique a disparu par rapport au numérique, si ce n’est pas numérisé. Là il y a peut-être des besoins de numérisation, mais au-delà de ça, de formalisation dans les endroits de mémoires. Donc travailler avec la BNF est une autre chose, travailler avec le comité d’histoire du ministère de la culture est peut-être une autre perspective, etc.
C’est vrai que nous, ce sur quoi on travaille, pour parler de MCI, ce n’est pas forcément prioritairement l’aspect artistique au sens « enregistrement », même si notre volonté sera d’être en relation avec ces initiatives. Mais en grande partie, notre savoir-faire porte sur l’analyse de la structuration, des organisations. C’est là-dessus qu’on peut produire de la manière la plus originale et légitime venons de nous des choses qui sont appelées à rester.

« Nous, notre volonté, c’est d’amener des outils pour que cette transmission mémorielle puisse se faire par les acteurs eux-même. »

Est-ce qu’il y un sujet que nous n’avons pas abordé qui vous tienne à cœur d’évoquer ?
Avez-vous un message à faire passer aux acteurs de la musique en région ?

Absolument. Nous ce qu’on fait sur le projet Nouvelle-Aquitaine (et on l’a présenté à des Route du RIM pour ça) c’est bien de constituer des outils dont l’objectif est qu’il soit ensuite repris par les acteurs de la région. Dont on constate qu’ils construisent des trucs, mais il manque certainement une volonté de continuité et de coordination de tout ça. Une fois qu’on a fini notre projet, on va partir sur d’autres choses. On aura mis à disposition un certain nombre de trucs, et je pense que le RIM devrait se poser effectivement la question d’encourager d’une manière ou d’une autre cette patrimonialisation, sachant en plus qu’en terme d’opportunité de subvention d’aides, c’est un secteur qui pour l’instant, n’a pas encore été défriché, et qui va peut-être moins être dévitalisé que les autres en terme d’argent. Donc il y a certainement moyen de construire quelque chose de ce côté-là.

Vous dites qu’il y a des projets en Nouvelle-Aquitaine auxquels il manque des éléments, à quels genres de projets faites-vous référence ?

Par exemple il y a des initiatives qui ont duré un an, et ça s’est perdu. C’est très dommage, on a été rechercher des trucs, on les a retrouvés, mais ils sont mis nulle part. Il ne s’agit pas de tout refaire… quand je parle des documentaires, simplement la liste des 10-15 documentaires faits sur la région y compris sur le Poitou-Charentes, ce qui a été fait sur les bars musicaux par exemple (« Au bar et cætera »). c’est génial. Mais je ne pense pas qu’il aie été diffusé encore dernièrement, alors qu’il y a des sous qui ont été mis. Est-ce qu’on ne peut pas imaginer qu’il y ait sur le site du RIM un truc tout simple qui serait le répertoire de toutes les initiatives ? Simplement, on sait que c’est là, et puis chacun rajoute quelque chose. Et en fait, si tu veux, pour te décrire la clé de tout ce que je suis en train de te raconter, c’est ce qu’il s’est passé il y a quarante ans quand on a créé « L’officiel de la Musique », qui était l’annuaire des acteurs, l’action centrale du CIR et de l’IRMA c’était de faire en sorte de mettre à un endroit ce que les gens mettaient des années et des années à chercher à droite à gauche. Et c’est pareil pour les chercheurs, répertorier tout ce qui est en terme de recherche universitaire sur toutes ces thématiques là, on peut avoir les outils communs, faire gagner du temps à tout le monde.

Cette interview s’inscrit dans le projet porté par le RIM :

« LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE ! »

4 témoignages autour des enjeux de transmission de la mémoire du secteur et de ses projets

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[ENTRETIEN] Stéphanie Coulais • Le CERDO

LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE !

ENTRETIEN 1/4

STÉPHANIE COULAIS

CODIRECTRICE DE L’UPCP-MÉTIVE, EN CHARGE DU CENTRE D’ÉTUDES,
DE RECHERCHE ET DE DOCUMENTATION SUR L’ORALITÉ (CERDO), PARTHENAY

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Cette interview s’inscrit dans le projet porté par le RIM :

« LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE ! »

4 témoignages autour des enjeux de transmission de la mémoire du secteur et de ses projets

« L’imagination, c’est de la mémoire fermentée. » Milan Kundera

Près de 45 ans après l’apparition du terme « Musiques Actuelles » et des années de structuration continue du secteur et des politiques publiques qui l’accompagnent, les enjeux de renouvellement, d’inclusion et de transmission apparaissent extrêmement forts au sein de ses structures. La mémoire du secteur (et de ses projets) constitue l’une des clés pour conserver la capacité d’impulser continuellement de nouvelles dynamiques collectives et les valeurs d’indépendance, d’éducation populaire et de défense de la diversité qui lui ont permis de se développer.

Afin d’aborder ce sujet et la manière dont il interroge ou peut servir les pratiques des acteurs des Musiques Actuelles, nous avons choisi d’interroger quatre personnes, qui ont travaillé sur ces enjeux de mémoire (conservation, valorisation, patrimonialisation, …) ou bien les ont traversés tout au long de leur carrière, « en faisant ».

Entretiens réalisés par Emma Roche, en Service Civique au RIM, en début 2025

Stéphanie Coulais - Crédit photo Doume

STÉPHANIE COULAIS

Stéphanie Coulais occupe le poste de Codirectrice à l’UPCP-Métive, en charge du Centre d’Études, de Recherche et de Documentation sur l’Oralité (CERDO) à Parthenay.

Le CERDO est l’un des projets de l’UPCP-Métive : pouvez-vous d’abord nous expliquer ce qu’est l’UPCP ?

L’UPCP-Métive est une association qui s’est crée en 1969 dans l’idée de la nécessité de la sauvegarde, la transmission et la valorisation de la culture orale, rurale et régionale. Circonscrire le territoire : c’est lié à un territoire culturel qui correspond à l’ancien Poitou (la Vendée, les Deux-sèvres, la Vienne et les Charentes). Ces cinq départements qui constituent l’ensemble culturel relatif à la culture Poitevine-Saintongeaise. C’est aussi lié à la langue régionale, c’est comme ça qu’on définit les limites de ce territoire-là. Fin des années soixante, des gens se disent que c’est extrêmement important de sauvegarder cette mémoire-là, cette culture qui est amenée a disparaître si on n’en prend pas soin et si on ne se soucie pas de la transmettre. Ça s’est fait d’abord au sein d’associations réparties sur tout le territoire, qui se sont approprié les chants, les musiques, les savoir-faire et toutes les connaissances liées aux connaissances et pratiques orales du territoire. Pour approfondir tout ça, ils sont allés à la rencontre des habitants du territoire pour leur demander quels sont ou quels ont été leurs modes de vie, leurs connaissances sur telle ou telle thématique. Et pour en garder une trace, ils ont réalisé des enregistrements. C’est l’apparition des enregistreurs portatifs, analogiques, cassettes, bandes… c’est aussi le développement des films, caméras Super 8 et autres formats, donc ça devenait un peu plus facile de fixer cette mémoire-là qui, avant, n’avait pas été tant que ça prise en compte, ou en tout cas dévalorisée.

Cette démarche-là est au centre de ce qu’est l’UPCP-Métive aujourd’hui. Là, on parle de gens qui se sont réunis en association, se sont structurés pour faire ces démarches de sauvegarde et de transmission. Ce faisant, ils se sont organisé et ont oeuvré dans un esprit d’éducation populaire. Des choses d’envergure se sont créées : des spectacles, des choses qui ont pu tourner jusqu’à l’étranger, des échanges avec des groupes et des pays étrangers… Donc au sein de cette UPCP naissante dans les premières années, il y a pu avoir cette démarche-là où des gens se sont professionnalisés ou ont acquis une expérience qui leur a donné une légitimité artistique, de création, d’interprétation, de recherche technique. Ça a donné naissance à beaucoup de professionnalisation dans le domaine de la régie technique, son, lumière etc. L’UPCP s’est structurée, elle s’est d’abord trouvée dans le sud Deux-Sèvres, dans un lieu appelé « Les Ruralies », en lien avec un musée lié à la ruralité et le machinisme agricole, sur une aire d’autoroute. Elle est ensuite arrivée en 1993 à Parthenay sur la volonté de la municipalité de l’époque, et en dégageant beaucoup de fonds européens du Ministère, de la Région, de la Ville aussi, pour que l’UPCP soit accueillie à Parthenay en tant que tête de réseau d’un ensemble d’associations réparties sur tout le territoire. Cela dit, bien que ce soit une union – même si aujourd’hui l’UPCP est identifiée à Parthenay – il s’agit bien d’un réseau d’associations réparti sur les cinq départements.

Donc aujourd’hui, l’UPCP, c’est en même temps des actions dans le domaine de la création-diffusion, avec la mise en place d’un festival qui existe depuis trente-sept ans (le festival De Bouche à Oreille qui a lieu chaque année, hormis exceptionnellement l’année dernière et l’année du Covid). C’est un festival d’inspiration traditionnelle mais qui met en avant des esthétiques diverses. C’est un lieu de rencontre de toutes ces esthétiques qui s’appuient sur les musiques, chants et danses de tradition orale. C’est l’une des vitrines les plus visibles. Il y a également une saison qui se déroule à Parthenay et ça peut être avec les associations du réseau. On est en train d’écrire notre projet actuellement et cette saison on va d’ailleurs essayer de le construire de plus en plus avec les acteurs du réseau, donc de moins se trouver sur Parthenay. Cette saison se construit avec d’autres réseaux associatifs, mais aussi d’autres acteurs culturels. Ça peut être Diff’art à Parthenay, l’association « Ah », Le Nombril du Monde à Pougne-Hérisson pour les plus proches localement, mais pas que. On accueille aussi beaucoup de résidences d’artistes : on a un lieu qui est propice à cela, puisqu’on a une salle de spectacle qui permet de faire des sorties de résidence et un équipement dans lequel se trouve aussi le CERDO où les artistes en résidence peuvent venir chercher de la matière pour leurs créations.

Un autre volet important, c’est la transmission qui inclut la formation et l’éducation artistique et culturelle. Nous portons une formation de formateurs qui peut s’adresser à la danse traditionnelle, alors que dans ce domaine, il n’y a pas de lieu d’enseignement reconnu avec diplôme à la clé qui permet d’avoir une reconnaissance de compétences de transmission en danse traditionnelle. Ce n’est pas le cas pour la musique : là il y a des lieux qui le sont. Là, on va mettre une formation en place autour de la « musique verte ». C’est tout ce que l’on peut fabriquer comme matériel à partir d’éléments végétaux, que l’on trouve autour de soi. Cela peut être autour de la langue régionale, également, qui se développe de plus en plus. On est en lien avec l’Université de Poitiers à ce sujet. En éducation artistique et culturelle : on a un catalogue que l’on a réactualisé pour l’année scolaire. On occupe un lieu qui est la « Maison des Cultures de Pays », qui est un bâtiment municipal mis à disposition par la ville de Parthenay et qu’on partage avec le Musée d’Arts et d’Histoire de Parthenay. Avec la ville, nous avons en charge la co-gestion de ce lieu. Je parlais d’une salle de spectacles : elle est équipée au niveau éclairages et lumières et permet d’avoir des propositions de spectacles, de résidences… Ce lieu est également occupé par d’autres acteurs culturels du territoire. Nous avons la gestion au niveau de la régie, notre régisseur est mis à disposition des différents usagers de cet espace-là.

En quoi consiste le CERDO aujourd’hui ?

Le CERDO est le centre de ressources de l’UPCP-Métive (Centre d’Etudes, de Recherches et de Documentation sur l’Oralité), et nous accueillons l’ensemble des fonds qui ont été réalisés par les associations du réseau, ou par l’UPCP en tant que telle.

Ces fonds d’archives sont composés d’enregistrements sonores, audiovisuels, de documentation papier, d’iconographie… et cela depuis la fin des années soixante, ce qui nous amène à mettre en place un travail de numérisation pour les documents de cette époque-là, puisqu’ils sont enregistrés sur des supports qui nécessitent d’être numérisés si on veut pouvoir les consulter aujourd’hui. Nous organisons la gestion de ces documents, la numérisation et le traitement documentaire, qui consiste à prendre connaissance de façon très fine de ces documents : c’est à dire les écouter, les regarder, les décrire de façon très fine, pour pouvoir ensuite accéder au contenu et savoir dire quels sont les contenus et les thématiques que l’on va pouvoir trouver sur tel ou tel document.

Les répertoires de musiques, chants, danses, contes traditionnels constituent 70% du contenu. Dans ce qui reste, on va trouver des témoignages sur des savoir-faire, sur des métiers, des coutumes, des mythes, des légendes, des choses très pragmatiques de la vie quotidienne dans le monde rural, la cuisine, l’éducation, la vie des femmes, les rapports entre les femmes, les hommes, les différentes catégories sociales… Cela aborde tout un tas de sujets qui peuvent toucher aussi les sciences humaines et sociales et de manière transversale la question de la langue. Ces témoignages peuvent être emprunts de langue régionale que l’on nomme le « Parlanjhe » ou « Poitevin Saintongeais », ou « Patois » (mais qui n’est pas un terme très valorisant, c’est pour ça que l’on ne l’utilise pas beaucoup). Par rapport au CERDO et toute cette chaîne documentaire que j’ai décrite de la numérisation et de la valorisation, nous ne sommes pas seuls à l’avoir travaillée et mise en place : ça s’est fait depuis plusieurs décennies. Quand rien n’existait dans ce domaine, on a travaillé avec d’autres acteurs répartis sur tout le territoire. Nous sommes une petite dizaine d’acteurs sur le territoire. Nous sommes aussi en lien avec la Bibliothèque Nationale de France.

Tout ça pour dire que le travail qu’on mène, ce n’est pas une méthode qu’on applique au CERDO de façon isolée. C’est quelque chose qui est réfléchi et construit avec d’autres acteurs du territoire et qui a une valeur auprès de ces autres acteurs, notamment des institutions telles que la BNF (Bibliothèque Nationale de France).

En terme de valorisation, ce qu’on décrit, on le met en ligne via notre base de données (cerdo.fr). C’est une base de données sur laquelle on peut faire des recherches brutes, où l’on va retrouver les enquêtes ethnographiques dont j’ai déjà parlé. C’est brut, dans le sens où il y a toutes les caractéristiques de ces enquêtes : ça peut être des hésitations, des enregistrements de qualité plus ou moins bonnes, des personnes qui font appel à leur mémoire et qui ont du mal à la retrouver, ce sont des personnes âgées, dont parfois des musiciens. Les doigts sont un peu rouillés, les instruments pas toujours accordés… C’est une matière qui est brute, que l’on organise en outil, de sorte à pouvoir la proposer facilement en accès à nos usagers.

Comment s’inscrit le CERDO dans le projet plus global de l’UPCP-Métive ?

Quelque part, le CERDO est aujourd’hui au cœur des activités de l’UPCP. Il va nourrir la création artistique, les supports utilisés par les formateurs en musique et danse traditionnelle, qu’il s’agisse de formateurs qui se trouvent en école de musique ou en conservatoire, dans des ateliers organisés par nos associations du réseau ou même en dehors. À Poitiers par exemple, il y a des cours d’accordéon diatonique ou d’instruments traditionnels qui sont donnés indépendamment de l’UPCP. Donc c‘est au cœur des missions principales de l’UPCP-Métive, dans le sens ou ça nourrit la transmission et la valorisation. Ça permet aussi de nourrir les actions qui émanent directement du CERDO, à savoir les dossiers thématiques en ligne, mais également les expositions ou des colloques qu’on met en place, sur des thématiques variées.

Comment le fonds documentaire s’est-il constitué et structuré au CERDO ?

Je peux peut-être préciser une chose : l’UPCP existe depuis 1969. Elle est arrivée à Parthenay en 1993 et le CERDO est arrivé plus tard, en 1994, parce que les premières collectes ethnographiques, lorsqu’elles ont été réalisées, n’ont pas été constituées dans l’idée de créer un fonds documentaire à proprement parler. Les gens sont allés enregistrer les « anciens » pour récolter leur savoir et le réutiliser immédiatement. L’idée, c’était d’apprendre une musique, par exemple un air. On va le récolter auprès d’un ancien, on l’apprend tout de suite pour le réinjecter dans un spectacle ou dans des répertoires qu’on s’enseigne et qu’on joue les uns avec les autres, mais pas du tout dans l’idée de se dire « on va faire un centre de ressources et les gens iront ensuite puiser dans ce centre de ressources ». D’ailleurs, concernant les premières collectes qui ont été faites, souvent, une fois le dépouillement effectué (c’est à dire que les notes ont été relevées et que les gens ont mémorisé les airs), les gens réenregistraient par dessus d’autres enquêtes, ce qui aujourd’hui est un scandale absolu quand on parle d’enquête ethnographique. Il n’y avait pas cette idée de dire que les collectes finiraient dans un centre de ressources documentaires.

C’est ensuite, une fois que l’ampleur de la documentation qui a été réalisée a été perçue, que les gens de l’UPCP se sont dit qu’il fallait créer un outil qui rassemble toute cette matière au sein de l’association. C’est là que le CERDO s’est créé.

Et donc, quelles sont les premières ressources que vous avez rassemblées pour commencer ?

Ce sont les enquêtes ethnographiques qui ont été réalisées auprès des habitants du territoire sur leur savoir en général. Je parle d’une chose qui revient souvent. La méthode pour aller à la rencontre de ces gens s’est beaucoup faite au cours de stages « OSTOP». Acronyme qui veut dire « Opération Sauvetage de la Tradition Orale Paysanne ».
Le fait même de parler d’ « opération de sauvetage » ça donne un peu l’envergure de la démarche : il y a une notion d’urgence et une mort certaine qui opérera si rien n’est fait. Donc l’idée, c’était de créer ces stages souvent qui se déroulaient durant les vacances de février, encadrés par l’UPCP et des gens aguerris à l’ethnographie.

Il y avait notamment un ethnologue régional, Michel Valière, qui est l’un des deux fondateurs de l’UPCP-Métive (UPCP, à l’époque) avec André Pacher. Ensemble, ils ont formé des équipes de jeunes qui allaient sur tout le territoire, accueillies à chaque fois par des associations locales. Pendant une semaine, les groupes se déployaient et allaient à la rencontre des habitants, pour les enregistrer et réaliser ces enquêtes ethnographiques. Souvent, cela se terminait par une veillée dans la commune la plus grosse du canton, où on rassemblait les différentes personnes qui avaient été enregistrées. Le tout donnait lieu donnait finalement lieu à d’autres enregistrements. C’est à ce moment-là, en général, qu’on filmait pour en agrder des traces. Voilà comment cela se déroulait. Ça donnait encore lieu à d’autres enregistrements. C’est à dire que les stages permettaient de découvrir en quelque sorte ce qu’on appelle des « informateurs ». Ensuite, des gens un petit peu plus aguerris retournaient les voir pour continuer les enquêtes et obtenir un maximum d’informations.

Comment la création du CERDO a-t-elle été reçue ?

Photo CERDO Parthenay par S. Coulais

Je ne peux que supposer car je n’étais pas là à ce moment-là, mais je pense qu’elle a été reçue comme un soulagement. Les associations et les gens (car il y a eu des enquêtes faites par des particuliers) n’avaient pas pour but de garder les enquêtes qu’ils réalisaient. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, c’était vraiment dans l’idée d’avoir une trace, pour ensuite s’approprier les répertoires et les réinjecter dans leur activité. Or, le fait d’avoir des cassettes, des bandes, des photos, ça générait une documentation qu’ils n’avaient pas forcément les moyens de gérer correctement. Ça leur permettait de se décharger de cette responsabilité-là et d’avoir un lieu avec, à la fois, l’espace pour, les compétences et du personnel salarié (car ce sont des bénévoles, dans les associations du réseau) pour s’occuper de ces enregistrements. Je pense donc qu’elle n’a pu être que chaleureusement accueillie.

L’approvisionnement en nouvelle documentation est-il continuel ou périodique ?
L’UPCP est-elle en recherche permanente de nouveaux documents ?

Alors effectivement, on est plus du tout sur le même processus de collecte aujourd’hui. Car ce dont je parlais avec les opérations de sauvetage, c’est vraiment quelque chose qui se faisait en masse et de façon systématique, surtout. D’une part, parce qu’on ne cherche plus la même chose et qu’on n’a plus les mêmes ressources sur le territoire en terme d’anthropologie. Là aussi, on n’a plus forcément les informateurs qui pourraient nous livrer des chansons des répertoires de musiques traditionnelles.
En revanche, on fait des collectes avec les projets qu’on anime.
Par exemple, nous avons depuis quelques temps mis en place un projet, qui est une mallette pédagogique numérique de la culture Poitevine-Saintongeaise. Le premier volet est sur la langue/culture Poitevine-Saintongeaise sur laquelle mon collègue médiateur a travaillé, a rassemblé de la documentation et des ressources pour créer un outil qui soit actuel, dans les usages de transmission de la langue. Pour ce faire, il est allé à la rencontre de locuteurs et les a enregistrés. On est ici à la fois sur un processus de collecte et de valorisation.. On peut dire quand même qu’il y a des enquêtes qui continuent à être menées, toujours avec un projet en ligne de mire. C’est la condition aujourd’hui : c’est à dire qu’on ne fait pas de la collecte pour la collecte, on le fait parce qu’il y a un projet derrière.

Je précise aussi que les collectes anciennes ont été faites par des associations ou des particuliers. Ils étaient bénévoles. L’UPCP, avec son équipe permanente n’a jamais eu pour mission de réaliser des collectes. Elle a pour mission de s’en occuper, de les sauvegarder et de les valoriser. Aujourd’hui quand l’UPCP en tant que telle fait de la collecte, c’est toujours en lien avec un projet actuel. Mais on a pour ambition, cela pourrait rentrer dans la formation de formateurs, de continuer la formation au collectage (on a déjà fait ça l’année dernière avec un stage d’initiation au collectage) pour que les gens dans les associations du réseau ou sur le territoire puissent avoir des moyens en terme de connaissance. On peut aussi mettre à disposition du matériel pour que les gens aillent réaliser des collectes.

« On considère que la culture régionale, orale, le patrimoine culturel immatériel est un bien commun et collectif. On se doit de le protéger et de le transmettre pour continuer à le faire vivre. »

Par rapport à ce travail de valorisation de fonds, et à son utilité : quelles sont les raisons de sa création ?

On considère que la culture régionale, orale, le patrimoine culturel immatériel est un bien commun et collectif. On se doit de le protéger et de le transmettre pour continuer à le faire vivre. On considère que les droits liés à sa propre culture sont des droits qui n’ont pas à être remis en question et qu’on se doit de participer à la transmission de la culture régionale, parce que c’est indispensable de savoir d’où on vient pour savoir où on va. C’est indispensable, on continue à le dire, de connaître ses racines, les particularités et connaissances d’un territoire. C’est quelque chose qui favorise l’ouverture aux autres cultures que l’on côtoie. C’est nécessaire pour éviter le repli sur soi, tout ce qui est identitaire, la crainte et la peur des autres engendrées par la méconnaissance. Se connaître soi-même ou reprendre contact avec les cultures de la région, cela peut permettre d’avoir une assise favorable à l’ouverture aux autres cultures. C’est la contribution de l’UPCP dans ce sens-là et c’est ce pourquoi on est accompagnés. On est financés et soutenus par le Ministère de la Culture, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département des Deux-Sèvres, la Communauté de Commune de Parthenay-Gâtine et la Ville de Parthenay.

Qu’implique l’intégration de nouvelles ressources et de nouveaux documents au centre de documentation ?

Cela implique, très trivialement, d’avoir des espaces de stockage. Surtout qu’aujourd’hui on travaille beaucoup avec l’image – c’était moins le cas avant – mais aussi du temps nécessaire à la description du contenu. Je ne l’ai pas précisé, mais pour les enquêtes faites autrefois, on est très loin d’avoir décrit et numérisé la totalité des fonds. C’est encore quelque-chose qu’on doit faire et qui est d’ailleurs problématique car on a peu de moyens alloués à ça. Nos moyens sont essentiellement tournés vers la valorisation, qui passe par la transmission, la diffusion artistique… mais on a très peu de moyens pour la numérisation, le traitement documentaire et la mise à disposition des archives, qu’elles soient passées ou actuelles.

Rencontrez-vous des enjeux liés à la conservation et des difficultés aujourd’hui sur l’archivage ?

Oui. Pour ce qui concerne les archives anciennes (celles sur supports analogiques), ce sont des supports qui se dégradent, qui ne sont pas pérennes. L’enjeu aujourd’hui, c’est de tout numériser avant qu’on ne puisse plus lire les signaux qui sont enregistrés sur ces supports anciens. Or, notamment en terme d’audiovisuel, on sait que c’est le cas, on a déjà des documents qu’on ne peut plus lire. Notamment, on a des choses qui sont enregistrées sur vidéo demi-pouce, un support qui date du début des années quatre-vingt dix et ça, aujourd’hui, c’est illisible. Donc, l’enjeu est là : de pouvoir numériser, transférer des supports anciens. Je précise que pour le son, on a un atelier de numérisation ici, qui nous permet de transférer la plupart des supports, en revanche, ce n’est pas le cas pour l’audiovisuel. Il faut alors qu’on fasse appel à un prestataire extérieur et c’est un coût, à chaque fois qu’on veut numériser de l’audiovisuel.

Voyez-vous des enjeux délaissés à l’UPCP ?

Numériser des supports anciens, car nous ne sommes pas financés pour ça. On peut dire que ça a été délaissé puisqu’avant, nous percevions une aide financière de la Bibliothèque Nationale de France. Cela passait par la FAMDT (Fédération des Actrices et acteurs de Musique et Danse Traditionnelle), une fédération à laquelle on adhère au niveau national. Cette fédération était en lien avec la BNF et nous redistribuait à la fois le travail et les ressources financières pour numériser et décrire nos fonds. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Je dirais « délaissé » ou en tout cas « pas pris en compte ». Prenons l’exemple du FFestival de Bouche à Oreille qui existe depuis de nombreuses années : il a été enregistré, mais on n’a pas de travail qui permet de numériser ces enregistrements, ni de les valoriser. Aujourd’hui, systématiquement, le festival est enregistré à partir de la table de la régie, on a ça dans un coin, mais ce n’est pas visible.

Ce travail peut-il être inspirant pour les autres esthétiques des Musiques Actuelles ?

J’imagine que ça peut être la même chose sur ce que je viens d’évoquer, j’imagine qu’ils créent des archives lors de la réalisation de leurs évènements, en enregistrant ou en faisant des photos ou des vidéos. Parce que nous, on a un système d’archivage, c’est à dire qu’on a une sauvegarde en plusieurs exemplaires de nos contenus, on a mené une réflexion, mais je ne suis pas sûre que d’autres acteurs du domaine des Musiques Actuelles aient ce système-là en place. Je ne sais pas comment ils font, mais j’imagine que lorsqu’ils font un spectacle, ils le filment, l’enregistrent et mettent cela sur un disque dur, voire sur un deuxième pour sauvegarder, mais ça ne va pas au-delà. Ça, en soi, ce n’est pas une sauvegarde pérenne et elle est rarement exploitée.

Quelles sont les compétences particulières nécessaires à votre activité ?

Au CERDO, on est « trois et demi ». Moi, je suis co-directrice en charge du CERDO et je coordonne les activités qui sont spécifiquement sur ce secteur ainsi que celui de la formation et de la transmission. On a une documentaliste spécialisée (ce qui est aussi ma formation au départ). Ça permet d’amener des compétences en terme de gestion de la chaîne documentaire depuis la sauvegarde des originaux jusqu’à la valorisation et la mise en ligne. Ça passe aussi par des connaissances en terme de gestion de base de données et également de leur mise en place. On a changé d’outil l’année dernière et j’ai une collègue qui a vraiment dû « mettre les mains dans le cambouis » pour travailler avec le prestataire et adapter la base de données et l’outil à nos besoins, qui sont très différents d’une base de données de médiathèque, par exemple. Voilà pour Sandra, nous avons aussi Gilles qui est en mi-temps sur de la numérisation d’archives audiovisuelles, plutôt sonores, sur quelques supports audiovisuels (vidéo, précisément) et iconographiques (là aussi supports anciens, diapositives, négatifs, supports papier)… donc des compétences de technicien opérateur de numérisation. Et puis Yacoub, qui est médiateur documentaire. A travers les thématiques qu’on dégage ensemble, il met en valeur les ressources du CERDO en créant des outils adaptés.

« Peut-être qu’on pourrait apporter (aux autres esthétiques musicales) certaines de nos compétences sur une réflexion à engager sur la sauvegarde à engager des archives aujourd’hui. »

Est-ce que l’UPCP créé des nouvelles sources, en terme d’archives ?

Oui, en lien avec ce que je disais tout à l’heure quand on réalise des collectes en lien avec les projets actuels, ce sont des nouvelles sources. C’est le cas quand on enregistre et filme nos évènements et actions (concerts, spectacles, conférences). Par exemple, on a fait une formation en danse avec des formateurs, elle était filmée et chacun d’entre eux a amené ses propres ressources (qu’elles soient sonores ou audiovisuelles) donc on continue à alimenter les sources.

Le CERDO est essentiellement fondé sur les collectes ethnographiques, leur sauvegarde et valorisation, mais peut aussi avoir la préoccupation de l’archivage des musiques qui se créent aujourd’hui et se produisent aujourd’hui. Hors, ce n’est pas réellement réfléchi, on en parle, mais il n’y a pas d’action concrète de notre coté. On produit des choses : l’UPCP a aussi des activités liées au spectacle vivant et a la création artistique mais ça, ce n’est pas aussi systématiquement filmé que nos archives et on ne s’en occupe pas, concrètement. Nous n’avons pas de politique de sauvegarde et de traitement de ces nouvelles archives, qu’on créé aujourd’hui.

Je me dis que le travail que le RIM mène à travers ces entretiens peut être une occasion pour nous de participer à cette patrimonialisation-là. On a un savoir-faire et des homologues sur la France, avec qui on travaille pour ce qui est de la production, mais il n’y a pas de réflexion qui aboutit à des actions concrètes, définies et avancées.

Cette interview s’inscrit dans le projet porté par le RIM :

 » LES MUSIQUES ACTUELLES ONT DE LA MÉMOIRE ! »

4 témoignages autour des enjeux de transmission de la mémoire du secteur et de ses projets

Retrouvez les autres interviews en cliquant sur les boutons suivants :

[L’ACCORDEUR] Un.e chargé.e de communication et du développement de la vie associative

UN•E Chargé•e de communication et de vie associative  

L’ACCORDEUR (33)

 L’Accordeur

L’association L’Accordeur a pour objet de favoriser l’accès à la culture pour tous et le développement des pratiques artistiques en milieu rural.

Elle gère depuis 2012 un lieu libournais dédié aux musiques actuelles, qui propose une cinquantaine de concerts et spectacles par saison dans une salle de 450 places, l’accompagnement d’artistes amateurs et en développement via un pôle ressources, des résidences etc…, des studios de répétitions et d’enregistrement ; une école de musique de type Rockschool et de très nombreux projets d’actions culturelles qui touchent chaque année près de 2000 bénéficiaires : scolaires, publics spécifiques, habitants… Ancré dans des valeurs d’Éducation Populaire et d’Économie Sociale et Solidaire, notre projet vise à rendre accessible à tous la découverte culturelle et artistique et à générer du lien, de l’ouverture et de la mixité auprès de nos différents publics.

L’Accordeur, c’est aujourd’hui une équipe de 6 permanent·e·s, à laquelle viennent s’ajouter professeur·e·s et intervenant·e·s artistiques ponctuels. C’est aussi un Conseil d’Administration et des bénévoles fortement impliqué·e·s dans le projet.

Descriptif du poste

Sous l’autorité de la Direction et du Conseil d’administration, la personne chargée de la communication et du développement de la vie associative aura en charge les activités suivantes :

COMMUNICATION

  • Mise en place de la stratégie de communication globale de la structure
  • Animation et gestion du site web et des réseaux sociaux
  • Création et diffusion de supports de communication : visuels, vidéos, flyers, insertions publicitaires, documents physiques et électroniques
  • Rédaction et suivi de la réalisation des plaquettes trimestrielles en lien avec les graphistes et relations avec les prestataires (imprimeurs, distributeurs…)
  • Rédaction et envoi des newsletters, e-mailings, mailings…
  • Suivi et mise en avant des différentes activités de la structure (résidences, actions culturelles, concerts, enregistrement, école de musique…)
  • Suivi et développement des partenariats
  • Relations presse et média
  • Coordination de la stratégie promotionnelle des concerts en lien avec les équipes artistiques (actions sur les réseaux sociaux, réception des affiches et coordination de leur diffusion, partenariats avec des structures du territoire, navettes…)

BILLETTERIE – ACCUEIL DES PUBLICS

  • Tenue de la billetterie et accueil du public lors des spectacles et des projets de médiation
  • Coordination et gestion des outils et partenaires de billetterie tout au long de la saison
  • Participation au développement des publics et à leur fidélisation

VIE ASSOCIATIVE

  • Coordination et accueil des bénévoles sur les spectacles, résidences et autres événements
  • Organisation et développement des temps associatifs (temps d’échanges bénévoles, Assemblée Générale, commissions, formations, projets participatifs…)
  • Coordination de la démarche RSO de la structure, en lien avec la direction
  • Gestion des adhésions

Profil recherché

COMPÉTENCES 

  • Formation dans le secteur de la communication
  • Expérience exigée à un poste similaire
  • Maîtrise de l’outil informatique : des logiciels PAO (suite Adobe), des outils d’administration et création web (Mailchimp, WordPress, e-mailings, HTML…), des logiciels de bureautique (Office)
  • Maîtrise en vidéo et photo (retouche, montage)
  • Maîtrise des réseaux sociaux et de leur administration
  • Aisance rédactionnelle et bonne orthographe
  • Connaissance des procédures et règlementations de billetterie

SAVOIR-ÊTRE 

  • Intérêt pour les musiques actuelles, l’éducation populaire et les valeurs portées par l’Économie Sociale et Solidaire
  • Goût pour le travail en équipe, bon relationnel et ouverture aux autres, dynamisme
  • Organisation, sérieux, méthode, capacité à gérer le stress et à définir des priorités
  • Autonomie, capacité à s’adapter, analyser et prendre des initiatives, créativité, curiosité
  • Savoir être polyvalent et ouvert au développement de nouvelles compétences

Modalités du poste

  • CDI temps plein annualisé, période d’essai de 2 mois – Poste à pourvoir dès que possible
  • Rémunération : Groupe 5 de la Convention Collective Nationale des Entreprises Artistiques et Culturelles Lieu d’activité : Saint Denis de Pile (33)
  • Possibilité de télétravail partiel
  • Disponibilité impérative les soirées et weekends de spectacles

👉 Adresser votre candidature avant le 10/10/2025, par mail, à noric.laruelle@laccordeurlasalle.com ou par courrier au 17 route de Paris 33910 St Denis de Pile.

Entretiens à partir du 15/10/2025

[PARTI COLLECTIF] Chargé•e de diffusion

CHARGɕE DE DIFFUSION

LE PARTI COLLECTIF (33)

Le Parti Collectif

Le parti Collectif est un collectif artistique de Nouvelle-Aquitaine qui évolue depuis 2013 dans le champ du spectacle vivant entre musique et théâtre. Il est composé d’une dizaine de partisan·es qui s’aventurent sur les routes de la création artistique et s’inventent un fonctionnement où les ressources sont mutualisées. Plus qu’une compagnie, c’est un collectif protéiforme, qui cherche à mettre en commun les savoirs et envies de ses membres, en mutualisant les besoins et les outils techniques et administratifs nécessaires à leur mise en œuvre.

Aujourd’hui le collectif produit des spectacles, des groupes de musique, et des projets atypiques sur l’ensemble du territoire, de son socle Girondin, à sa région Nouvelle-Aquitaine, jusqu’au national, notamment sous son beau chapiteau rouge !

Le Bal Chaloupé

Le Bal Chaloupé est un groupe de musique live fondé en 2016 au sein du parti Collectif porté par six musiciens. Il propose des concerts festifs, dansants et se questionnent sur l’idée du bal aujourd’hui.

Ils composent et se produisent autour d’un répertoire de compositions avec comme préoccupation centrale la danse. Celle qui jaillit librement, qui rassemble, où les regards se croisent, celle qui donne à imaginer. Les influences des six musiciens se portent sur des musiques avec des fortes identités rythmiques, de la biguine, du merengue, tambora, tsapiky, afrobeat mêlées à des sonorités électroniques. Après 10 ans, le Bal Chaloupé prépare un nouveau spectacle pour un troisième opus en 2026.

Fort d’une présence affirmée sur les scènes de la Nouvelle-Aquitaine et d’une dynamique de création continue, le groupe prépare son troisième opus (album et nouveau spectacle) pour 2026. Pour accompagner cette nouvelle étape, nous cherchons à consolider et amplifier notre stratégie de diffusion sur le territoire national et à l’international.

Le poste

En étroite collaboration avec l’équipe artistique et le pôle production du parti Collectif, vous serez le moteur du développement et du rayonnement du groupe Le Bal Chaloupé.

Votre mission principale sera de promouvoir les spectacles du groupe auprès des professionnel·les (festivals, SMAC, scènes nationales, etc.) afin de construire les tournées à venir, avec un objectif majeur : préparer le lancement de la nouvelle création prévue pour 2026

Les missions

Développement et Prospection
– Identifier et prospecter de nouveaux partenaires de diffusion (SMAC, festivals, scènes nationales, lieux atypiques…) en France et à l’international.
– Animer et fidéliser le réseau de programmateurs et de partenaires existants.
– Assurer une veille active sur les opportunités de diffusion et gérer les demandes entrantes pour le groupe.
– Développer, qualifier et mettre à jour la base de données de contacts. Vente et Négociation
– Mener les négociations sur les conditions de vente des spectacles (cachets, conditions techniques, calendrier).
– Vérifier la faisabilité technique du spectacle en lien avec l’équipe technique.
– Établir et envoyer les devis et contrats de cession, en lien avec l’administration de production.
– Élaborer et suivre le budget de diffusion, en garantir la rentabilité et réaliser des bilans réguliers.

Organisation et Suivi des tournées
– Organiser la logistique complète des tournées : plannings, transports, hébergements.
– Rédiger et transmettre les feuilles de route détaillées à l’ensemble de l’équipe.
– Assurer le lien avec les lieux d’accueil en amont des dates.
– Accompagner ponctuellement le groupe sur des dates stratégiques ou des rendez-vous professionnels.

Coordination et Stratégie
– Participer aux réunions de production du groupe pour définir la stratégie de diffusion.
– Collaborer avec le/la chargé·e de production, notamment sur les demandes de subventions liées à la diffusion (aide à la tournée, etc.).
– Assurer un reporting régulier de votre activité.

Profil recherché

Compétences et expériences requises
– Expérience significative en diffusion dans le secteur des musiques actuelles / musiques du monde.
– Excellente connaissance des réseaux de diffusion nationaux (festivals, SMAC, etc.).
– Maîtrise des techniques de vente, de négociation et du suivi budgétaire.
– Aisance rédactionnelle et orale.
– Connaissance de l’environnement juridique et conventionnel du spectacle vivant (CCNEAC)

Qualités personnelles
– Excellent relationnel, sens de l’écoute et force de conviction.
– Grande autonomie, sens de l’organisation et de l’anticipation.
– Dynamisme, proactivité et capacité d’adaptation.
– Réel intérêt pour le projet artistique du Bal Chaloupé et les esthétiques défendues.

Les plus :
– Un réseau existant en France et/ou à l’international.
– Maîtrise de l’anglais et/ou de l’espagnol professionnel.
– Connaissance de l’environnement Google Workspace (Sheets, Docs).
– Habiter en Gironde / Nouvelle-Aquitaine

Modalités du poste

Type de contrat : CDDU ou CDI à temps partiel (à discuter selon profil).
Volume horaire : Base de 12h/semaine, modulable selon l’activité.
Prise de fonction : Début octobre 2025. Une période d’essai payée est prévue.
Rémunération : Selon la grille de la CCNEAC (Groupe 6 et échelon à déterminer selon l’expérience).
Avantages : Affiliation au FNAS.
Lieu de travail : Télétravail partiel possible. Poste basé en Gironde / Nouvelle-Aquitaine souhaité pour faciliter les liens avec l’équipe.
Pour postuler, merci d’envoyer votre CV et une lettre de motivation à l’adresse suivante :
candidature@particollectif.fr
Objet du mail : Candidature Chargé·e de diffusion – [Votre Nom]
Date limite de candidature : 30 septembre 2025

FABRICA FEMINA

FABRICA FEMINA, rencontres pour la valorisation, la diffusion et la mise en réseau des créatrices

FABRICA FEMINA soutient les compositrices et les artistes des champs des musiques de création amplifiée (neo classique, alternatif, new contemporary) ainsi que les poétesses et autrices.

Du 3 au 5 octobre 2025, la seconde édition de Fabrica Femina donne rendez-vous à toutes et tous pour un week end de rencontres artistiques et professionnelles (concerts, lectures, master class et tables rondes) à Angoulême et Ligné (Charente).

En partenariat avec La Nef, Les femmes s’en mêlent, le CNM, la SPEDIDAM et la participation du RIM.

Programme complet et inscriptions sur le site de La Madeleine