Tous debout contre la mise à genoux de la musique

Le RIM s’associe aux 1500 structures et artistes et signe une lettre ouverte au gouvernement pour demander des perspectives claires et cohérentes en vue de la réouverture des salles de concerts.

La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid 19 que nous traversons depuis plusieurs mois impacte très violemment l’ensemble de l’écosystème culturel.Les interdictions de regroupements et mesures de distanciation nécessaires ont des conséquences évidentes et très concrètes pour l’ensemble de la filière du spectacle vivant, et par capillarité sur l’intégralité des entreprises culturelles reliées à cette filière.La filière des concerts de musiques dites actuelles présente quelques particularités ayant tendance à accentuer la crise évoquée : forte dépendance de la billetterie, faible niveau relatif de financement public, forte proportion de publics debout et en mouvement, habitudes de consommation plus volatiles, etc.

Aujourd’hui, nous avons besoin de visibilité en vue de la reprise de notre activité, c’est pourquoi nous adressons la lettre ouverte au gouvernement. Elle est signée par plusieurs centaines d’artistes, de structures et de professionnels des musiques actuelles qui ont souhaité parler d’une voix unie.

LIRE LA LETTRE OUVERTE

[SAUVER LA MUSIQUE] TPLM met en avant 10 priorités pour la filière musicale

En 2020, la musique va perdre 4,5 Mds€ sur les 10,2 Mds€ qu’elle devait générer : le spectacle vivant est le plus durement touché avec des effets en cascade sur l’ensemble de la chaine de valeur, de la diffusion à la création en passant par la production et l’édition musicale. L’interdépendance est l’essence même de notre filière. Et parce qu’il est encore temps de protéger les créateurs, de soutenir les structures et les entreprises qui les accompagnent, de sauver les 257 000 emplois qui font vivre la musique et de se battre pour que la diversité reste la priorité de tous, TPLM formule 10 propositions aux pouvoir publics.

RÉPONDRE À L’URGENCE DE LA CRISE

1 – Apporter davantage de clarté et d’anticipation dans les conditions de réouverture des salles de spectacle et d’autorisation des festivals, afin de répondre au besoin de visibilité de la filière musicale.
• Élaborer des aides publiques spécifiques pour compenser les surcoûts et les pertes en revenu liés aux mesures sanitaires qui seront imposées aux salles et aux manifestations.

2 – Mettre en place un accompagnement social et fiscal adapté à l’ampleur de la crise.
• Préciser le contenu des « quatre mois sans charges pour les artistes-auteurs » annoncés par le chef de l’État.
• Prolonger d’au moins 18 mois le dispositif d’activité partielle pour les entreprises de la musique.
• Faire jouer pleinement à l’assurance-chômage des intermittents du spectacle son rôle de filet de sécurité.
• Prendre des mesures vouées à préserver la trésorerie des entreprises, notamment en renforçant le crédit d’impôt phonographique (CIPP) et le crédit d’impôt pour le spectacle vivant (CISV), et en mettant en place un crédit d’impôt pour les éditeurs de musique.
• Défendre une TVA à 5,5 % sur les CD et les vinyles.

3 – Obtenir que les aides et subventions soient instruites, votées, validées et versées le plus rapidement possible, indépendamment de la réalisation ou non des actions aidées, et que la clause « de service fait » soit effectivement levée.

4 – Reconduire en 2021 la mesure permettant aux organismes de gestion collective (OGC) de consacrer une partie des « 25 % » de la copie privée à des mesures d’urgence.

5 – Ouvrir des discussions entre représentants des bailleurs et représentants des salles de spectacle sur les loyers correspondant tant à la période d’interdiction d’ouverture qu’à la période de réouverture en mode dégradé.

RECONSTRUIRE LA FILIÈRE

6 – Organiser un « Valois de la musique ».
• Bâtir avec l’État et les collectivités locales une véritable trajectoire pluriannuelle de relance de la filière, dotée de moyens correspondant à l’ampleur de la destruction de valeur à l’œuvre depuis la mi-mars.
• Créer un pacte d’investissement public en faveur de la création à la mesure de la place de ce secteur dans l’économie française.

7 – Faire bénéficier le Centre National de la Musique de ressource fiscale nouvelle, significative et pérenne (TOCE, GAFAN, etc.) dans le prolongement de l’annonce faite par le chef de l’Etat d’un abondement de 50 millions d’euros pour le CNM. Compte tenu de la destruction de valeur que subit la filière, l’établissement public a besoin de moyens adaptés à ses missions et à la relance. La fragilité du CNM est aggravée par le fait que son financement actuel repose en majeure partie sur la taxe fiscale sur les spectacles de variétés, dont le produit sera quasiment nul en 2020. Face à une telle situation, le CNM est dans l’incapacité de soutenir durablement la filière musicale.

8 – Transposer dès que possible les trois directives adoptées à Bruxelles l’année dernière (droit d’auteur, câble-satellite et services de médias audiovisuels) et qui posent notamment les bases d’une plus juste rémunération de tous les acteurs de la création au titre de l’activité des Gafas, singulièrement de YouTube.

9 – Exhorter radios, télévisions, plateformes et lieux de diffusion de musique lorsqu’ils rouvriront, à diffuser et programmer un maximum de titres de production française.
• Demander en outre aux pouvoirs publics, en particulier au Conseil supérieur de l’audiovisuel, de défendre avec force les quotas radio, qui s’avèrent encore plus vitaux en période de crise.

10 – Prendre des mesures de soutien à la demande de biens culturels produits en France.
• Conforter le programme de commande publique annoncé par le chef de l’État.
• Réorienter le Pass Culture vers les arts vivants et les productions locales.
• Acheter massivement des instruments de musique pour concrétiser l’objectif d’un orchestre dans chaque école.
• Conforter l’audiovisuel public, partenaire indispensable de la filière musicale.

ÉTUDE D’IMPACT DU COVID-19 SUR LA FILIÈRE MUSICALE :
4,5 MILLIARDS D’EUROS DE PERTES : LA DIVERSITÉ CULTURELLE FRAGILISÉE

Cette étude, réalisée par EY à la demande de l’association Tous Pour La Musique, répond aux objectifs suivants :

• Fournir une évaluation globale, et par marché, des pertes de la filière musicale sur l’année 2020 suite à la crise sanitaire et économique du C-19, en termes de perte de chiffres d’affaires, par rapport aux revenus prévisionnels qui auraient été ceux de la filière musicale en l’absence de C-19 en 2020 ;

• Proposer des éclairages qualitatifs sur les impacts artistiques, culturels, sociaux et territoriaux, au-delà des pertes économiques, afin de construire un narratif partagé des enjeux communs de la filière musicale.

Consulter l’étude EY

[CRISE SANITAIRE] Acteurs⋅rices culturel.les, artistes, trouvez des réponses à vos questions !

Dès le début de la crise sanitaire, une mobilisation collective d’une trentaine d’organisations du secteur culturel, dont le RIM fait partie, coordonnée par l’Ufisc, a vu le jour afin d’aider les structures culturelles et artistiques à traverser cette période si particulière.

De cette mobilisation vient de naître le Centre d’Assistance Mutualisé Art & Culture (CDAMAC), nouvel outil d’appui aux équipes artistiques et aux projets dans le cadre de la crise sanitaire et la gestion de ses conséquences.

Cette plateforme gratuitement accessible à tou.te.s, coordonnée par l’Ufisc et Opale/CRDLA Culture, a été conçue par des professionnels.les du secteur et sa dimension collective permet d’accéder à des informations vérifiées tout en contribuant au recensement des besoins des acteurs et actrices culturel.les.

Sur cette plateforme il est possible de :

> Consulter la FÀQ sur les problématiques récurrentes rencontrées (gestion sociale, soutien économique aux structures, conditions d’activité, reprise…)
> Consulter les fiches détaillant les différentes mesures et fonds de soutien (sur le plan national, local et international)
> Poser directement une question plus précise si aucune réponse n’a été trouvée en parcourant les ressources

Cet outil est une initiative expérimentale et a vocation à être complété dans les prochaines semaines. Il se veut complémentaire aux actions menées par un certain nombre d’acteurs sur les territoires.

https://cdamac.mcac.fr

« Quelle leçon d’humanité dans un monde meurtri ? » ⋅ signez le texte

Nous, personnes libres, êtres d’humanité d’égale dignité, ici en Nouvelle-Aquitaine, 
parce que nous lisons, suivons et parfois partageons les communiqués et les prises de position rédigés et signés par des personnalités ou des élu·e·s de la République,
parce que nous lisons, suivons et parfois partageons les communiqués et les prises de position rédigés et signés par des organisations, mouvements, fédérations, syndicats, réseaux,
parce que nous réaffirmons l’importance des droits humains fondamentaux,
parce que nous sommes libres de penser et de signer par nous-mêmes,
parce que nous pensons que la situation que nous traversons demande une prise de recul et un regard distancié,
parce que nous croyons en la discussion argumentée,
parce qu’aux tests technocratiques nous préférons les tests d’humanité,
parce que nous savons qu’une pensée complexe ne se résume pas en quelques signes,
parce que nous voulons faire encore mieux humanité ensemble,
nous nous reconnaissons dans ce texte « Quelle leçon d’humanité dans un monde meurtri ? » > en lien ici<  travaillé par un groupe de citoyen·ne·s en Nouvelle-Aquitaine autour de la question de la crise du Covid-19 et des droits humains fondamentaux.
Nous vous invitons à le signer via ce formulaire en ligne, en votre nom et avec ou sans titre ou qualité, et à le partager massivement.

[ENQUÊTE D’IMPACTS] COVID-19 & Musiques Actuelles en Nouvelle-Aquitaine

CONTEXTE

En réaction aux premières annonces d’annulation des manifestations de plus de 5000 personnes, puis de 1000 personnes, le RIM a décidé de lancer dès le 16 mars, jour de l’annonce officielle du confinement national, une enquête d’impacts du Covid-19 sur les acteurs de la filière Musiques Actuelles en Nouvelle-Aquitaine.

Cette enquête compile les données de 181 répondants : lieux de diffusion (salles de concerts, cafés-cultures…), festivals, producteurs de spectacles, éditeurs et producteurs phonographiques, écoles de musique, structures d’action culturelle, studios d’enregistrement, lieux de répétition, disquaires, médias musicaux…

Elle dresse un état des lieux des conséquences de la crise sanitaire sur une période donnée : du 16 mars au 1er avril 2020. Les chiffres qui en ressortent ne sauraient donc rendre compte de l’impact réel, et bien plus important, que la crise aura sur le secteur musical.

L’enquête est volontairement très simple, minimaliste, afin de pouvoir obtenir très rapidement des chiffres indicatifs et des retours qualitatifs pour favoriser notre accompagnement. Il faut donc plutôt appréhender ces chiffres comme des ordres de grandeur que comme des statistiques abouties et scientifiquement justes. Il conviendra donc de refaire une enquête plus précise en fin de crise pour mesurer les impacts a posteriori.

CHIFFRES CLÉS

181 répondants, 4097468€ de pertes financières, 883 emplois permanents impactés pour 492 équivalents temps plein, 2778 contrats intermittents impactés et 948 salariés en chômage partiel

LIRE L’ENQUÊTE

TÉLÉCHARGER L’ENQUÊTE

RELAYER L’ENQUÊTE – LE KIT