L’UPCP-Métive est une association qui s’est crée en 1969 dans l’idée de la nécessité de la sauvegarde, la transmission et la valorisation de la culture orale, rurale et régionale. Circonscrire le territoire : c’est lié à un territoire culturel qui correspond à l’ancien Poitou (la Vendée, les Deux-sèvres, la Vienne et les Charentes). Ces cinq départements qui constituent l’ensemble culturel relatif à la culture Poitevine-Saintongeaise. C’est aussi lié à la langue régionale, c’est comme ça qu’on définit les limites de ce territoire-là. Fin des années soixante, des gens se disent que c’est extrêmement important de sauvegarder cette mémoire-là, cette culture qui est amenée a disparaître si on n’en prend pas soin et si on ne se soucie pas de la transmettre. Ça s’est fait d’abord au sein d’associations réparties sur tout le territoire, qui se sont approprié les chants, les musiques, les savoir-faire et toutes les connaissances liées aux connaissances et pratiques orales du territoire. Pour approfondir tout ça, ils sont allés à la rencontre des habitants du territoire pour leur demander quels sont ou quels ont été leurs modes de vie, leurs connaissances sur telle ou telle thématique. Et pour en garder une trace, ils ont réalisé des enregistrements. C’est l’apparition des enregistreurs portatifs, analogiques, cassettes, bandes… c’est aussi le développement des films, caméras Super 8 et autres formats, donc ça devenait un peu plus facile de fixer cette mémoire-là qui, avant, n’avait pas été tant que ça prise en compte, ou en tout cas dévalorisée.
Cette démarche-là est au centre de ce qu’est l’UPCP-Métive aujourd’hui. Là, on parle de gens qui se sont réunis en association, se sont structurés pour faire ces démarches de sauvegarde et de transmission. Ce faisant, ils se sont organisé et ont oeuvré dans un esprit d’éducation populaire. Des choses d’envergure se sont créées : des spectacles, des choses qui ont pu tourner jusqu’à l’étranger, des échanges avec des groupes et des pays étrangers… Donc au sein de cette UPCP naissante dans les premières années, il y a pu avoir cette démarche-là où des gens se sont professionnalisés ou ont acquis une expérience qui leur a donné une légitimité artistique, de création, d’interprétation, de recherche technique. Ça a donné naissance à beaucoup de professionnalisation dans le domaine de la régie technique, son, lumière etc. L’UPCP s’est structurée, elle s’est d’abord trouvée dans le sud Deux-Sèvres, dans un lieu appelé « Les Ruralies », en lien avec un musée lié à la ruralité et le machinisme agricole, sur une aire d’autoroute. Elle est ensuite arrivée en 1993 à Parthenay sur la volonté de la municipalité de l’époque, et en dégageant beaucoup de fonds européens du Ministère, de la Région, de la Ville aussi, pour que l’UPCP soit accueillie à Parthenay en tant que tête de réseau d’un ensemble d’associations réparties sur tout le territoire. Cela dit, bien que ce soit une union – même si aujourd’hui l’UPCP est identifiée à Parthenay – il s’agit bien d’un réseau d’associations réparti sur les cinq départements.
Donc aujourd’hui, l’UPCP, c’est en même temps des actions dans le domaine de la création-diffusion, avec la mise en place d’un festival qui existe depuis trente-sept ans (le festival De Bouche à Oreille qui a lieu chaque année, hormis exceptionnellement l’année dernière et l’année du Covid). C’est un festival d’inspiration traditionnelle mais qui met en avant des esthétiques diverses. C’est un lieu de rencontre de toutes ces esthétiques qui s’appuient sur les musiques, chants et danses de tradition orale. C’est l’une des vitrines les plus visibles. Il y a également une saison qui se déroule à Parthenay et ça peut être avec les associations du réseau. On est en train d’écrire notre projet actuellement et cette saison on va d’ailleurs essayer de le construire de plus en plus avec les acteurs du réseau, donc de moins se trouver sur Parthenay. Cette saison se construit avec d’autres réseaux associatifs, mais aussi d’autres acteurs culturels. Ça peut être Diff’art à Parthenay, l’association « Ah », Le Nombril du Monde à Pougne-Hérisson pour les plus proches localement, mais pas que. On accueille aussi beaucoup de résidences d’artistes : on a un lieu qui est propice à cela, puisqu’on a une salle de spectacle qui permet de faire des sorties de résidence et un équipement dans lequel se trouve aussi le CERDO où les artistes en résidence peuvent venir chercher de la matière pour leurs créations.
Un autre volet important, c’est la transmission qui inclut la formation et l’éducation artistique et culturelle. Nous portons une formation de formateurs qui peut s’adresser à la danse traditionnelle, alors que dans ce domaine, il n’y a pas de lieu d’enseignement reconnu avec diplôme à la clé qui permet d’avoir une reconnaissance de compétences de transmission en danse traditionnelle. Ce n’est pas le cas pour la musique : là il y a des lieux qui le sont. Là, on va mettre une formation en place autour de la « musique verte ». C’est tout ce que l’on peut fabriquer comme matériel à partir d’éléments végétaux, que l’on trouve autour de soi. Cela peut être autour de la langue régionale, également, qui se développe de plus en plus. On est en lien avec l’Université de Poitiers à ce sujet. En éducation artistique et culturelle : on a un catalogue que l’on a réactualisé pour l’année scolaire. On occupe un lieu qui est la « Maison des Cultures de Pays », qui est un bâtiment municipal mis à disposition par la ville de Parthenay et qu’on partage avec le Musée d’Arts et d’Histoire de Parthenay. Avec la ville, nous avons en charge la co-gestion de ce lieu. Je parlais d’une salle de spectacles : elle est équipée au niveau éclairages et lumières et permet d’avoir des propositions de spectacles, de résidences… Ce lieu est également occupé par d’autres acteurs culturels du territoire. Nous avons la gestion au niveau de la régie, notre régisseur est mis à disposition des différents usagers de cet espace-là.