[COMMUNIQUÉ] Déploiement du pass sanitaire : le Gouvernement ne doit pas transférer sa responsabilité aux employeurs des musiques actuelles

Le 23 juillet 2021

Dès l’annonce de la mise en place du pass sanitaire, le 29 avril dernier, nos organisations, représentant les festivals et salles de musiques actuelles, ont exprimé leur incompréhension, face à une mesure qui n’avait pas été mise en débat lors des réunions de concertation, et leurs réserves, quant aux conséquences d’un dispositif qui posait de nombreux problèmes, tant déontologiques que juridiques, tant logistiques qu’économiques.
L’abaissement de la jauge « d’exigibilité » du pass sanitaire de 1 000 à 50 personnes le 12 juillet, avec une mise en application 10 jours plus tard, n’a fait que renforcer ce sentiment, le transformant souvent en colère, de la part d’organisateur·trice·s professionnel·le·s qui avaient adapté leur événement et qui ont ainsi vu leurs efforts réduits à néant.

En tant que professionnel·le·s des musiques actuelles, il ne nous appartient évidemment pas de juger de la stratégie sanitaire du Gouvernement.

Néanmoins, nous estimons avoir toute légitimité à nous exprimer sur la responsabilité que ce projet de loi souhaite faire peser sur les employeurs que nous sommes.
En effet, de quel droit devrions-nous juger les choix des salarié·e·s : permanent·e·s, intermittent·e·s, artistes, technicien·ne·s, mais aussi possiblement des bénévoles avec lesquel·le·s nous travaillons quotidiennement ? Et plus grave, pourquoi devrait-il être de notre ressort de sanctionner parmi ces personnes celles qui refuseraient de se soumettre à ce pass sanitaire, qui deviendra vite un pass vaccinal, dès lors que les tests seraient rendus payants à compter de l’automne ?

Nous dénonçons, encore une fois, l’absence de concertation avec notre secteur nous mettant au pied du mur pour assumer ces obligations, lourdes d’un point de vue logistique et posant de nombreuses questions éthiques.
Nous pointons aussi l’iniquité de traitement avec d’autres secteurs d’activité qui ont pu bénéficier d’un laps de temps supplémentaire pour s’y conformer, ou d’un énième passe-droit.
Nous souhaitons également souligner le coût de la mise en place de ces mesures qui induisent un contrôle nouveau et donc des personnels et une logistique supplémentaire pour les ERP.
Enfin, nous redisons que la mise en place du pass sanitaire a un effet conséquent sur la fréquentation des concerts et festivals que nous proposons. En effet, les personnes semblent refuser une énième contrainte après ces 16 mois de pandémie et, puisque la grande majorité d’entre elles n’a pas encore reçu ses deux doses de vaccin, elles refusent de se soumettre à des tests nasopharyngés. De ce fait, la fréquentation de nos évènements est en baisse drastique, en aucun cas nous ne pouvons parler de réelle reprise.

Par conséquent, nous demandons à ce que l’Etat vérifie lui-même le parcours sanitaire des professionnel·le·s concerné·e·s par le pass sanitaire.
Nous demandons aussi à ce que, dès lors que le pass sanitaire est exigé, les jauges intérieures comme extérieures puissent repasser à 100%.
Nous demandons encore à ce que les effets causés par ce déploiement soient intégralement pris en charge financièrement.
Nous demandons à ce que le gouvernement mette en place un plan de communication adapté auprès du grand public, pour que la pédagogie de cette mesure ne soit pas assurée par les organisateur·trice·s de spectacle.
Nous demandons à ce que le pass sanitaire relève d’une obligation de moyens et non de résultat.
Enfin, comme l’a laissé entendre le Premier ministre lors de son allocution de mercredi concernant les hôtels, cafés et restaurants, nous demandons que le contrôle de l’identité des publics reste de la responsabilité des personnes assermentées et ne soit pas reporté sur nos personnels ou nos prestataires.

Notre objectif commun doit bien sûr être de sortir durablement de cette pandémie, mais nous refusons que le Gouvernement transfère la responsabilité d’une obligation vaccinale masquée sur les entreprises que nous représentons.

Contacts presse :
FEDELIMA / Benjamin Fraigneau – benjamin.fraigneau@fedelima.org – 07 82 83 59 39
SMA / Aurélie Hannedouche – dg@sma-syndicat.org – 06 99 10 75 75

Lettre ouverte des organisateur.trice.s de festivals du SMA à l’attention du Président de la République

Le 5 mai 2021

Monsieur le Président de la République,

Début 2021, semblant tirer les conclusions d’une saison sans festivals, la Ministre de la Culture a souhaité réunir deux panels représentatifs des manifestations qui font la richesse culturelle des territoires. Le premier de ces panels réunissait, aux côtés de leurs organisations représentatives, 14 festivals de musiques actuelles concernés par les questions des spectacles debout et des grandes jauges, questions jugées, non sans raison, très urgentes.

Le 29 janvier, Madame Bachelot nous a donc reçu·e·s, se montrant à l’écoute de nos préoccupations, de nos contraintes et des enjeux culturels, économiques ou encore sociaux liés à nos événements. Cette première phase de concertation s’est conclue sur l’engagement ministériel de nous réunir chaque mois, afin d’élaborer un programme devant permettre aux festivals qui n’auraient d’autre choix, d’annuler dans des conditions permettant de préserver leur outil de production, et aux autres de continuer de travailler sur une édition, en garantissant, là aussi, un cadre sécurisant.

Le 18 février, la Ministre nous a à nouveau convié·e·s pour nous donner une esquisse du cadre dans lequel les festivals pourraient se tenir cet été : la capacité serait alors de 5 000 personnes maximum, en configuration assise uniquement.
Fort·e·s de ces éléments, les organisateur·trice·s ont alors décidé soit d’annuler leur édition 2021, considérant ce cadre incompatible avec leur projet, soit de l’adapter pour proposer une édition singulière, ainsi qu’une offre culturelle aux publics présents sur les territoires sur lesquels nous sommes ancrés.

Enfin, le 14 avril dernier, nous étions réuni·e·s par le cabinet de la Ministre de la Culture pour travailler sur les différentes étapes envisagées par le gouvernement et les possibles contraintes inhérentes à chacune d’entre elles.

Pour chacune de ces étapes, il est utile de rappeler que l’ensemble des organisations représentatives et des festivals invités ont contribué à la réflexion de manière active et constructive.

Aussi vous comprendrez, Monsieur le Président, que le décalage de vos annonces de jeudi 29 avril avec la méthode et les pistes de travail qui avaient été les nôtres depuis le mois de janvier nous a surpris, et que celles et ceux d’entre nous qui travaillent depuis plusieurs mois à adapter leur festival aux impératifs imposés par votre gouvernement se sont sentis méprisé·e·s.

En effet, si certaines de ces annonces sont bien conformes avec les éléments que nous avions travaillés avec le Ministère de la Culture, d’autres en revanche n’ont jamais été abordées ni débattues dans le cadre de ces échanges.

Tout d’abord, le couvre-feu sans possibilité d’horodatage, en obligeant les spectateur·trice·s à regagner leur domicile à l’heure dite, est inconciliable avec les programmations que nous avions patiemment élaborées.

Ensuite, et surtout, l’obligation de présenter un pass sanitaire pour les événements rassemblant plus de 1 000 personnes nous pose un réel problème sur les plans éthique, économique et logistique :

  • Pourquoi le public des manifestations culturelles devrait-il se soumettre au pass sanitaire contrairement aux clients des centres commerciaux ou aux usagers des transports en commun ? Les lieux culturels sont-ils réellement plus à risque que les autres typologies d’établissements ?
  • Qui va prendre en charge le coût de ces milliers de tests ? Le contribuable ? Les publics ?
  • Comment et où les spectateur·trice·s de festivals qui se déroulent sur plusieurs jours vont-ils·elles pouvoir se faire tester ?
  • Quelles sont les personnes qui doivent se soumettre au pass sanitaire ? Les publics ? Les salarié·e·s ? Les bénévoles ? Les prestataires ? Les artistes et leurs équipes ?
  • Qui va vérifier la fiabilité des tests présentés ou des vaccins ? Et qui en aura la responsabilité ?

Nous souhaitons par la présente aussi rappeler que depuis 2015, nous sommes tenu·e·s de respecter de nouvelles règles relatives à la sécurité publique dont certaines seraient incompatibles avec les obligations sanitaires. Il nous semble par exemple difficile d’ajouter un nouveau contrôle (celui des pass sanitaires) tout en réduisant les files d’attente.
Le précédent des mesures prises sous l’état d’urgence nous fait craindre que ces nouvelles consignes perdurent également au-delà de la crise sanitaire, et nos organisations, si elles l’acceptent aujourd’hui, redoutent d’intégrer sur un temps long ce principe de distinction et de discrimination.

En outre, à compter de l’étape 4, au 1er juillet, il nous est annoncé que les concerts debout pourraient reprendre : nous nous en réjouissons évidemment, puisque depuis le 13 mars 2020, ceux-ci sont interdits et qu’ils représentent l’essence même de nos projets et des musiques que nous défendons.
Or, ce sujet n’a pas été abordé non plus pendant les concertations, aussi beaucoup de questions demeurent :

  • Avec quels protocoles les configurations debout seront-elles autorisées ?
    Il semblerait que ce soit les préfets qui puissent autoriser les jauges debout, aussi dans quels délais vont-ils donner leur aval ou leur refus aux organisateur·trice·s ?
    Rappelons que nous sommes aujourd’hui à moins de 2 mois du 1er juillet et qu’il est donc urgent que nous puissions mettre en vente la billetterie de nos évènements. Or, comment faire sans cette information cruciale ?
  • Quid des protocoles pour accueillir nos spectateur·trice·s ? Et comment organiser la restauration sur nos évènements?
    Nous n’avons à ce jour aucun élément à ce sujet.
  • Qu’en est-il de la distinction plein air / intérieur ?
  • Qu’en est-il de la possibilité de réunir des jauges supérieures à 5 000 personnes ?

Enfin, concernant les aides apportées à nos manifestations annoncées par Madame Bachelot le 18 février dernier, les contours dessinés sont rendus caducs par vos annonces, et le temps passé pour les réinventer fragilisera encore un peu plus les organisateur·trice·s.

Aussi, vous l’aurez compris, Monsieur le Président de la République, malgré notre détermination et notre pugnacité depuis le début de cette année à vouloir maintenir nos évènements en 2021 et à accepter leur adaptation, cela nous est devenu impossible de poursuivre le travail sans avoir les réponses aux questions listées préalablement.
Nous manquons cruellement de visibilité et d’énergie pour continuer à nous engager : les mois de travail et de concertation balayés d’un revers de main finissent par avoir raison de nous.

L’annulation massive et quasi totale de nos événements en 2020 a eu pour seul bénéfice de mettre en lumière leur utilité sociale, leur rôle fondamental sur le maillage culturel de notre territoire, sans parler de leur rôle économique. Cela a notamment débouché sur les États Généraux des Festivals proposés par Madame la Ministre de la Culture afin de questionner ces données pour la politique culturelle de son Ministère. Le non-respect de notre travail et de cette concertation ainsi que le retard pris dans l’aboutissement d’un protocole tenable pour nos manifestations est un dénigrement évident de ce que nous sommes.

Aussi, nous vous demandons impérativement des réponses à chacune de nos questions et cela d’ici le 15 mai prochain, délai au terme duquel nous serons contraint·e·s de prendre les décisions qui nous incombent.
En effet, il nous paraitrait alors trop risqué de vouloir maintenir à tout prix une édition 2021, qui pourrait mettre à mal les entreprises qui portent ces festivals, voire les faire disparaitre au terme de cette année.

Sûr·e·s de votre compréhension de nos problématiques, veuillez croire, Monsieur le Président de la République, en notre parfaite considération.

Les 200 festivals membres du SMA

 

Contact presse : SMA – Aurélie Hannedouche – dg@sma-syndicat.org – 06 99 10 75 75

Conférence publique et formation « Décarbonons la culture »

La FEDELIMA et le SMA – Syndicat des Musiques Actuelles proposent à leurs adhérents un cycle de formation aux enjeux écologiques, en particulier sur l’énergie et le climat. Il s’articulera autour de trois grandes thématiques :

  1. comprendre les enjeux énergie-climat et l’impact du secteur culturel
  2. musiques actuelles et spectacle vivant : quelle trajectoire pour la résilience de nos activités ?
  3. le risque du greenwashing ou comment éviter les fausses solutions ? 

Si vous êtes adhérents au SMA ou à la FEDELIMA et que vous souhaitez participer à cette formation, merci de contacter Benjamin Fraigneau ou Maxime Molé

En amont de cette formation, aura lieu une conférence publique (ouverte à toutes et tous) qui sera l’occasion d’échanger avec Samuel Valensi, contributeur pour la décarbonation et la résilience du secteur culturel au sein de The Shift Project. Cette conférence sera divisée en deux temps :

  • une première partie pour la présentation des travaux menés au sein du The Shift Project sur le secteur culturel.

  • une seconde partie consacrée à un échange avec les participants sous forme de questions/réponses.

Pour suivre cette conférence ouverte à tous.tes en direct, rendez-vous le lundi 10 mai à partir de 10h30 sur : la page Facebook de la FEDELIMA ou sur la page Facebook du SMA.

Tous debout contre la mise à genoux de la musique

Le RIM s’associe aux 1500 structures et artistes et signe une lettre ouverte au gouvernement pour demander des perspectives claires et cohérentes en vue de la réouverture des salles de concerts.

La crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid 19 que nous traversons depuis plusieurs mois impacte très violemment l’ensemble de l’écosystème culturel.Les interdictions de regroupements et mesures de distanciation nécessaires ont des conséquences évidentes et très concrètes pour l’ensemble de la filière du spectacle vivant, et par capillarité sur l’intégralité des entreprises culturelles reliées à cette filière.La filière des concerts de musiques dites actuelles présente quelques particularités ayant tendance à accentuer la crise évoquée : forte dépendance de la billetterie, faible niveau relatif de financement public, forte proportion de publics debout et en mouvement, habitudes de consommation plus volatiles, etc.

Aujourd’hui, nous avons besoin de visibilité en vue de la reprise de notre activité, c’est pourquoi nous adressons la lettre ouverte au gouvernement. Elle est signée par plusieurs centaines d’artistes, de structures et de professionnels des musiques actuelles qui ont souhaité parler d’une voix unie.

LIRE LA LETTRE OUVERTE

[GESTION SONORE] Live en danger : appel à contribution en faveur de la révision du décret « son »

Alors que les conséquences du décret «  son » risquent potentiellement d’être désastreuses pour le secteur, notamment pour les événements en plein air, l’association AGI-SON [AGIr pour une bonne gestion SONore] appelle à votre contribution et à vos témoignages, dans le cadre de la poursuite de ses négociations avec les pouvoirs publics et dans l’optique d’une révision du décret :
  • Vous êtes un lieu de diffusion ou un événement de musiques amplifiées ? 
Témoignez de l’application du décret pour votre activité à info@agi-son.org (ex : problématiques ou tensions rencontrées, Procès Verbal, avis, etc.) et mettez en copie Nicolas Antoine
  • Vous êtes un festival ou travaillez dans le secteur des musiques amplifiées en relation avec les pouvoirs publics ? 
Sensibilisez vos élus sur le décret et prenez la parole publiquement (communication digitale, presse, etc.).
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Communiqué d’Agi-Son – « Le décret son en bref »

Un grand nombre des exigences du décret n° 2017-1244 du 7 août 2017, applicable depuis octobre 2018, sont techniquement irréalistes.

L’ensemble des acteurs et institutions ont pointé les incohérences et difficultés d’applications durant les rencontres du « tour de France » d’AGI-SON. Aucun texte complémentaire n’a été publié suite au bilan du « tour de France », où les solutions à envisager ont été affinées aux côtés d’experts.

Pour alerter le grand public, les professionnels et mieux prévenir les risques auditifs sans réduire le live au silence, l’association a lancé l’hiver dernier avec le PRODISS et la SACEM, la pétition OK pour un décret « son » qui ne mette pas la scène KO (toujours partageable).

#Live en danger – Public et professionnels rassemblons nous ! from PRODISS on Vimeo.

Il demeure un manque de solutions concrètes pour faire de ce texte un cadre acceptable, respectueux de la santé des publics et de la tranquillité des riverains, dans le respect de la diversité des esthétiques artistiques et dans la pérennité d’un tissu de diffuseurs riche d’une diversité de taille et de modes de gestion, face aux nombreux risques :

• L’expression artistique en danger

Les niveaux sonores imposés empêchent les artistes d’exprimer la richesse de leur style musical, mettant en péril la diversité des esthétiques.

• La diversité musicale attaquée

En effet, la baisse des basses fréquences nuit à l’ensemble des esthétiques musicales, notamment aux genres comme le reggae, les musiques électroniques, le dub et le hip hop qui disparaîtront peu à peu des scènes, réduisant la liberté d’accès des spectateurs à tous les genres musicaux.

• Les concerts et festivals en plein air menacés

L’obligation de produire une étude de l’impact des nuisances sonores sur l’environnement lors des spectacles en plein air est techniquement irréaliste. Par exemple, les conditions extérieures sont extrêmement variables le jour J, comme la présence de vent. De plus, les niveaux sonores exigés en milieu urbain sont impossibles à respecter, ce qui entraînera l’impossibilité de réaliser un concert en centre-ville.

• Toute la scène fragilisée

La limitation de la diversité musicale, l’impossibilité technique de mise en œuvre, additionnée au coût de mise en conformité (achat d’afficheurs, d’enregistreurs, de nouveaux systèmes de diffusion, formation du personnel…) met en danger tout le secteur, déjà vulnérable, d’autant qu’aucun soutien financier ou accompagnement n’est prévu par l’État.