[INTW] Parole de tutrice (et ancienne volontaire) en service civique

Aujourd’hui chargée de communication et de vie associative de La Locomotive (Tarnos) association qui gère également Le Magnéto (Bayonne) , Camille est une ancienne volontaire en service civique. Aujourd’hui, c’est elle qui accompagne les volontaires et encadre leurs missions au sein de La Locomotive… À l’occasion de la publication de + de 50 missions de service civique pour 2018/2019, elle nous livre ici ses impressions de tutrice et d’ancienne volontaire… En y glissant quelques précieux conseils !

La belle équipe de La Locomotive !

RIM : Quel est ton meilleur souvenir de professionnelle dans les musiques actuelles ?

J’ai beaucoup de très bon souvenirs depuis mon arrivée dans l’association, donc c’est difficile de n’en choisir qu’un… J’ai décidé de parler de la fois où, lorsque que j’étais encore volontaire en service civique j’ai eu l’opportunité d’organiser un concert moi-même de A à Z, accompagnée par mes collègues, le programmateur et le directeur de la Locomotive !

Dans le cadre de sa mission de service civique, un.e volontaire a l’opportunité de réaliser un projet personnel si il.elle le souhaite, j’avais donc choisi d’organiser un concert avec un groupe que j’aimais bien et dans un style qui n’était pas tellement représenté au Magnéto (la salle de concert gérée par l’association). J’ai donc pu expérimenter toutes les étapes de l’organisation d’un concert et sortir un peu du cadre de ma mission ce qui a été très enrichissant pour moi. Le soir du concert, bien que j’avais fait en sorte que tout se déroule comme il faut, j’étais un peu stressée ! J’avais peur que le public ne vienne pas, en effet au Magnéto c’est toujours la surprise car il est très rare que nous fassions des pré-ventes donc impossible d’avoir une idée de la fréquentation en amont. Au final, c’était un super soirée, le public est venu nombreux et tout s’est bien déroulé, j’étais hyper fière !

Photos du concert de Phases Cachées organisé par Camille @Magnéto – crédits : Adrien Sanchez

RIM : Au contraire, peux-tu nous citer une difficulté à laquelle tu as été confrontée ?

Je pense que l’une des difficultés à laquelle je suis confrontée serait le syndrome de l’imposteur. J’ai eu la chance de ne pas avoir galéré à chercher du travail dans le secteur culturel contrairement à plusieurs personnes dans mon entourage quand bien même j’avais peu d’expérience professionnelle dans ce milieu et que je ne suis même pas musicienne ! J’ai également la chance de travailler dans une association qui a certes des difficultés, comme beaucoup, mais où l’ambiance de travail est bonne et qui porte des valeurs qui me correspondent. Je suis tout à fait consciente de la difficulté de s’insérer professionnellement dans le secteur culturel et à fortiori dans celui des Musiques Actuelles. Sachant cela, je me surprend régulièrement à questionner ma légitimité à occuper ce poste plutôt que quelqu’un d’autre et à me demander si je suis suffisamment compétente et douée dans ce que je fais. Je pense que c’est un symptôme assez classique d’un manque de confiance en soi, qui j’espère va s’estomper avec le temps.

 

RIM : Pourquoi est-ce important pour toi (et pour vous à La Locomotive) d’accueillir des volontaires en service civique ?

À titre personnel, je pense qu’une mission de service civique effectuée dans un secteur qui nous intéresse où qui nous intrigue peut être un tremplin pour l’avenir. Quand on a la vingtaine, que l’on sort des études et que l’on ne sait pas trop vers quoi s’orienter pour la suite ou bien qu’on cherche du travail sans succès, ou encore que l’on souhaite trouver un moyen de s’occuper, de se rendre utile ; je suis persuadée que le volontariat nous fait avancer d’une manière ou d’une autre. Soit en confortant le projet que l’on avait en arrivant, soit en s’orientant vers un chemin que l’on n’avait pas forcément envisagé.

D’après ce que j’ai pu observer, le.a volontaire sort toujours enrichi.e de cette expérience, qui est à la fois une expérience professionnelle mais surtout une expérience humaine, faite de rencontres, de découvertes et d’ouverture d’horizons.

Du coté de la structure également cela s’avère très enrichissant d’accueillir un.e volontaire, car chacun.e arrive avec sa personnalité, ses envies et ses attentes ce qui permet de renouveler les propositions et d’avoir un regard neuf sur les actions menées et la manière de fonctionner.

D’autre part, les points qui sont faits avec chaque volontaire tout au long de son parcours nous incitent à ré-interroger à la fois sa posture, sa place au sein de l’équipe, les missions qui lui sont confiées et son accompagnement, ainsi que le rôle de chacun.e au sein de l’association.

Je suis persuadée que cela est important pour conserver des rapports humains sains et productifs entre les salariés, les bénévoles, le Conseil d’Administration et les volontaires, et donc à terme cela est aussi bénéfique pour l’association en tant que telle, les adhérents et les publics.

Journée service civique à l’Atabal (Biarritz)

RIM : Comment travaillez-vous ensemble avec les volontaires au quotidien ?

Pour nous, le temps de sa mission, le.a volontaire fait partie intégrante de l’équipe. Les axes de travail sont annoncés en début de mission et discutés ensemble. Nous essayons ensuite de segmenter chaque axe en plusieurs tâches/étapes afin que le.a volontaire puisse avancer. Nous faisons régulièrement des points sur l’état de progression des axes de travail et les difficultés rencontrées afin de pouvoir réagir et s’adapter, en se partageant les taches entre salariés par exemple, ou en prenant plus du temps pour clarifier certains points.

En début de mission, le.a volontaire est généralement très encadré.e par le directeur et moi-même puis au fur et à mesure qu’il.elle se sent plus à l’aise, il.elle devient plus autonome. Je pense que les volontaires sont conscients qu’il peuvent nous solliciter à tout moment pour poser des questions ou demander de l’aide.

Nous essayons au maximum de convier le.a volontaire aux réunions et aux échanges qui pourraient être intéressants pour lui.elle. Nous tentons de lui faire comprendre qu’il.elle peut proposer des projets qui sortent du cadre de sa mission, qu’il.elle peut émettre des idées, des pistes d’améliorations et qu’il.elle peut intervenir sur l’ensemble des sujets.

RIM : Pourquoi avez-vous choisi d’être accompagnés par le RIM dans cette démarche ?

L’accompagnement du RIM sur le service civique permet pour le.a volontaire d’avoir plusieurs temps dans l’année pour rencontrer d’autres volontaires qui sont e.ux.lles-mêmes dans des structures similaires à la sienne avec des missions, des problématiques, des questionnements similaires. Je pense que cela induit à la fois un sentiment d’appartenance à un groupe, une prise de recul sur son quotidien dans la structure et parfois la constitution d’un début de réseau professionnel, en effet outre les volontaires d’autres structures musiques actuelles, le.a volontaire est amené.e à rencontrer également certains salariés des structures du RIM.

De plus le RIM propose un accompagnement adapté aux Musiques Actuelles avec la mise en place de journées thématiques à destination des volontaires pour découvrir des métiers ou des pratiques inhérentes au secteur (technique son, métiers de la com, développement durable, bénévolat,…). D’autre part les démarches administratives sont simplifiées et la communication est fluide du fait du travail effectué par la coordinatrice Service Civique du RIM.

Promo 2017 – 2018 des volontaires en service civique

 

RIM : Un bon conseil de tutrice à donner aux volontaires en service civique?

Mon conseil serait de ne surtout pas hésiter à communiquer si quelque chose ne va pas, si on ne se sent pas à l’aise, que l’on rencontre des difficultés, qu’on souhaiterai un accompagnement plus approfondi ou que l’on a des questions à poser. Et également de profiter au maximum car 8 mois ça passe vite !

Pour contacter Camille et lui poser vos questions :

Camille Fuchs : communication@loco-motive.fr

 

 


Parole de volontaire :

Jean-Baptiste – ancien volontaire à Musicalarue

Bons souvenirs, difficultés, apprentissages, rencontres… À l’heure de la publication de plus de 50 missions de volontariat au sein des structures musiques actuelles de Nouvelle-Aquitaine, Jean-Baptiste, ancien volontaire de l’association Musicalarue, revient sur son expérience… Et vous livre ses bons conseils pour un volontariat réussi !

Lire son interview ici.

[SERVICE CIVIQUE] Retour en images sur la Formation Civique et Citoyenne

Après plusieurs mois d’investissement dans leurs structures respectives, les volontaires en Service Civique de la convention RIM se sont retrouvés cette semaine pour des temps collectifs de partage et d’échange.

Animés par l’Université Populaire de Bordeaux, de nombreux ateliers ludiques se sont succédés tout au long de la semaine. Le maître-mot, fédérer ces acteurs des musiques actuelles de demain dans un esprit de convivialité.

Répartis en deux groupes, les volontaires ont pu, entre autres, mutualiser leurs ressources pour réfléchir à des thèmes comme la place du volontariat dans leur structure, les modèles économiques et modalités de financement du secteur associatif, sa démocratie et sa gouvernance ou encore le lien entre musique et politique.

Au milieu de ces sessions de réflexions, la journée du mercredi a permis de réunir les 45 volontaires dans le magnifique cadre du deuxième étage du Marché des Douves, aux Capucins, à Bordeaux.

La matinée, consacrée à la rencontre, a amené nos volontaires en terrain inconnu et leur a permis de tisser du lien avec leurs alter-ego officiant dans d’autres structures, mais surtout, sur d’autres territoires.

L’après-midi, lui, a initié de vastes questions, volontairement polémiques, comme celle de la condition de volontaire en Service Civique, et la notion de sous-salariat qui peut parfois lui être sous-jacente.

L’objectif du RIM et de l’Université Populaire de Bordeaux, à travers ces modules ludiques, est de susciter l’esprit critique, de créer un esprit de cohésion et de faire perdurer les relations initiées au-delà de la stricte mission en Service Civique. Dans l’idéal, les volontaires garderont du lien qui favorisera, à terme, leur intégration future sur le marché de l’emploi … une sorte de mise en abîme du réseau.

[SERVICE CIVIQUE] Retour en images sur la journée d’accueil des volontaires 2017-2018

Le 6 Novembre, les 44 volontaires de l’agrément Service Civique du RIM se sont réunis au Krakatoa à Mérignac pour une journée de présentation et de rencontre.

Le but de cette journée était d’initier un contact entre les volontaires, mais aussi entre volontaires et tuteurs des 23 structures participantes au dispositif. Créer un esprit de cohésion et offrir l’opportunité aux volontaires d’échanger sur leur expérience est essentiel pour la dynamique d’interconnaissance

La journée s’est déroulée en plusieurs temps.

  • Un temps de présentation du RIM et du dispositif Service Civique dont les formations proposées pendant l’année aux volontaires, ainsi que les autres temps de rencontres et d’échanges qui auront lieu tout au long de leur mission.
  • Un « débat-mouvant », organisé par l’Université Populaire de Bordeaux, permettant à chaque volontaire de prendre la parole et de développer sa vision du volontariat selon deux questions centrales :
    • Être volontaire signifie-t-il forcément s’engager ?
    • Tout travail mérite-t-il salaire ?
  • Un repas commun entre volontaires, tuteurs, membres de l’équipe du Krakatoa et du RIM, ainsi que le conseil d’administration du RIM.
  • Une après-midi introduite par Didier Estèbe, directeur du Krakatoa, avec une présentation du lieu, de son histoire à son fonctionnement, poursuivie par 4 tables rondes thématiques :
    • Anciens volontaires : retours d’expériences et « l’après service civique »
    • Communication
    • Programmation et accompagnement artistique
    • Actions culturelles et transmission

Cette journée riche en rencontres a permis aux volontaires de prendre en main dès le début de leur mission la portée de leur volontariat, les avantages offerts par le statut de volontaire et surtout d’assimiler la notion de réseau et son articulation par rapport à leur structure.

Rendez-vous en février pour la prochaine journée commune avec la Formation Civique et Citoyenne.