Réunis à l’Assemblée nationale le lundi 16 avril dernier, les fédérations nationales et réseaux régionaux de la musique ont appelé de leurs vœux une concertation large sur les politiques publiques en faveur de la musique. Les 120 participants, représentant la pluralité des musiques d’aujourd’hui ont partagé leurs analyses respectives des enjeux auxquels sont confrontés les différents maillons de la filière musicale, convergeant en premier lieu sur la nécessaire défense des initiatives. Lors de ce temps, Jocelyn Borde, président de la Fraca-Ma a pris la parole au nom de la Coopération des Pôles et Réseaux régionaux de musiques actuelles. Vous trouverez ici son texte d’intervention
« Les Pôles et Réseaux pour lesquels je m’exprime aujourd’hui fédèrent les acteurs des musiques actuelles au niveau régional.
Ils créent des espaces pérennes de dialogue et favorisent ainsi la prise en compte de l’ensemble de l’écosystème musical et rendent possibles des coopérations sur de nombreux enjeux artistiques, culturels, économiques et sociétaux.
C’est fortes de la diversité qu’elles représentent que ces organisations souhaitent mettre en partage leurs diagnostics et préconisations en matière de politiques publiques liées au domaine musical.
Depuis le rôle essentiel joué par la France dans l’adoption de la déclaration universelle sur la diversité culturelle, l’objectif des Droits culturels des personnes s’impose peu à peu dans la politique culturelle française.
La loi NOTRe en a défini les contours et l’éthique et la loi LCAP, insistant sur la nécessaire articulation entre l’État, les collectivités et les acteurs pour la mise en œuvre d’une politique « construite en concertation avec les acteurs de la création artistique« .
Il convient ainsi de rappeler avec force les recommandations de l’ONU qui énonce clairement que le respect des Droits culturels est indissociable du « droit de prendre part au développement de la communauté à laquelle une personne appartient, ainsi qu’à la définition, à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques et de décisions qui influent sur l’exercice des droits culturels […] ».
Ce document impose par ailleurs aux États « l’adoption d’une législation appropriée et la création de mécanismes efficaces qui permettent aux personnes, individuellement, en association avec d’autres […] de prendre part effectivement à la prise de décisions […] »
Les pôles et réseaux régionaux souhaitent ainsi affirmer, au regard de la loi et de l’enjeu universel des Droits culturels, leur volonté d’assumer une responsabilité partagée avec les partenaires publics et les acteurs culturels, tel que cela est défini par l’ONU : « Les communautés et les associations culturelles jouent un rôle fondamental dans la promotion du droit de chacun de participer à la vie culturelle aux niveaux local et national, en coopérant notamment avec les États parties à l’exécution des obligations qui leur incombent […] »
Le respect des droits culturels et de la diversité artistique et culturelle est une question fondamentale pour les politiques culturelles.
Les structures que nous représentons contribuent à la diversité culturelle par la multiplicité de leurs identités, formes, publics, créations, activités et disciplines artistiques. Différentes et complémentaires, elles participent à l’évolution de la société et à l’enrichissement sensible et intellectuel des individus qui la composent.
La prise en compte de cette diversité des initiatives est indispensable pour permettre la diversité culturelle et artistique. C’est particulièrement vrai pour le secteur musical, composé aujourd’hui d’une myriade de petites et très petites entreprises (majoritairement associatives), mais également par des entreprises d’envergure nationale, voire internationale, ainsi que par des structures publiques. Les musiques actuelles ne peuvent véritablement se développer sans un maintien, et même un renforcement, de cette diversité et la recherche d’un meilleur équilibre au sein de cet écosystème.
Or, force est de constater que la concentration économique à l’œuvre aujourd’hui est une véritable menace pour la diversité des structures que nous représentons. Dans ce cadre, les politiques publiques, à travers leurs cadres d’intervention au niveau national et territorial, doivent contribuer à garantir le développement équilibré de la filière.
Les musiques actuelles sont bien plus qu’un mouvement artistique. Elles portent en elles une dimension culturelle et sociétale qui ne doit plus leur être nié.
Les réseaux territoriaux défendent et mettent en œuvre le dépassement des segmentations historiques du secteur musiques actuelles, mais aussi celles des politiques publiques. En assumant de prendre en considération un écosystème de plus en plus complexe, bien au-delà des seuls acteurs culturels, les réseaux permettent d’agir, au plus près des acteurs concernés, sur les principales politiques transversales au cœur des enjeux de société :
créativité, citoyenneté, liberté, responsabilité
participation,production, diffusion et internationalisation
développement des territoires, proximité et mobilité
développement de l’emploi et des compétences
formation et insertion
développement économique et numérique
transition énergétique, développement durable et responsabilité sociétale
recherche et innovation
gouvernance
Cette approche systémique des musiques actuelles doit trouver une traduction dans le projet de Centre National de la Musique, tant dans ses missions (concerter, construire, innover, redistribuer, réguler) que dans son processus de création.
C’est pour répondre à cet enjeu que les Pôles et Réseaux territoriaux demandent, aux côtés et en complémentarité des fédérations nationales de notre secteur, une participation pleine et entière à la mise en œuvre d’une co-construction de ces nouveaux modèles de politiques en faveur des musiques actuelles.
A l’heure des lois NOTRe et LCAP, à l’heure également de la gestion par les Régions des programmes opérationnels européens ou des Schémas Régionaux de développement économique, d’innovation et d’internationalisation, la réflexion et la mise en œuvre des politiques publiques de la culture ne peut se faire sans un dialogue étroit et permanent avec les territoires.
C’est un des objectifs de l’interpellation des organisations à l’initiative de cette journée de Concertation. L’État doit être garant, directement ou par le biais de son établissement national, d’une conception et d’un déploiement équitable et concerté de la politique culturelle sur les territoires.
Dans ce cadre, il apparaît nécessaire de renforcer les dynamiques de co-construction engagées localement.
Et ce, afin de favoriser un développement culturel en répondant aux enjeux de tous les territoires, dans leur articulation avec une vision nationale renouvelée.
À ce titre, la mise en œuvre de Contrats de filière « musiques actuelles et variétés » ambitieux, surtout s’ils sont signés aux cotés des Régions, de l’État et du CNV, est perçue par les acteurs comme une opportunité de repenser les politiques publiques en faveur des musiques actuelles.
Les enjeux sont majeurs :
accompagner les acteurs de la filière dans les mutations qu’ils rencontrent afin de sécuriser leur développement et d’encourager l’innovation,
adapter les acteurs aux enjeux numériques, environnementaux, sociaux, sociétaux et économiques,
expérimenter une politique publique conjointe en faveur des musiques actuelles, impulsant ainsi une articulation progressive des politiques publiques de droit commun,
élaborer, et c’est bien la question que nous abordons aujourd’hui, une mécanique de concertation pérenne avec la filière et la diversité de ses partenaires publics et privés.
Si les pôles et réseaux se sont constitués progressivement dans des contextes différents, leurs similitudes sont de plus en plus fortes.
La réorganisation récente des régions a favorisé depuis plus de trois ans des dynamiques de regroupement et une forte ouverture des réseaux à l’ensemble de l’écosystème musical.
Preuve de la volonté des acteurs musicaux de se rassembler dans leur diversité pour travailler ensemble et contribuer collectivement à faire progresser les pratiques, en complémentarité et parfois même à l’initiative de structurations ou d’innovations nationales.
Les 14 Pôles et Réseaux régionaux représentent à ce jour plus de 1200 structures du secteur des musiques actuelles : managers, salles de concerts, tourneurs, structures de formation ou d’accompagnement, festivals, labels indépendants, cafés-culture, studios d’enregistrement et de répétition, collectifs d’artistes, écoles de musique, médias indépendants, etc.
Ceci tout en dépassant, depuis longtemps déjà, les segmentations esthétiques et juridiques des musiques actuelles. Au sein des réseaux se croisent tous les métiers, toutes les musiques, tous les modèles économiques et toutes les dynamiques culturelles.
Ils représentent ainsi plus de 4000 salarié.e.s permanent.e.s.
C’est une diversité et une force inédites qui font des Pôles et Réseaux des espaces permanents de concertation pour l’ensemble des parties prenantes des musiques actuelles.
Ils portent des missions d’intérêt général qui, en complémentarité du processus de concertation, permettent d’accompagner durablement le développement et la structuration de l’écosystème musical.
Ils rappellent l’importance d’agir en proximité. Une proximité loin de tout repli sur soi, tournée vers les grand enjeux et interlocuteurs nationaux et européens.
Un grand nombre d’innovations du secteur sont d’ailleurs directement issues des territoires. Pour ne citer que quelques exemples :
l’expérimentation du dispositif d’aide à l’emploi artistique dans les Cafés-Cultures en Pays-de-la-Loire avant son déploiement national
la création d’un Contrat de Filière régional musiques actuelles et variétés en Nouvelle Aquitaine
la création d’un fonds de trésorerie mutualisée dans le Grand-Est
le déploiement de Métiers Culture, plateforme emploi-formation-compétences en région Centre-Val de Loire
la co-fondation en Ile de France, avec la Fedelima et le SMA, d’une solution nationale de billetterie solidaire portée par la Coopérative Socoop
Plus globalement, l’émergence artistique, les droits culturels, le développement territorial, l’emploi, la formation et l’insertion, l’accompagnement de l’entrepreneuriat, le développement économique, la prise en compte des structures de production et de développement artistique, les méthodes d’observation et les démarches responsables sont autant de thèmes sur lesquels les pôles et réseaux régionaux ont su faire la démonstration de la maturité collective des acteurs de musiques actuelles.
Les acteurs de musiques actuelles, inscrits dans une démarche éthique liée à la diversité artistique et culturelle, sont un atout pour l’ensemble des échelons territoriaux.
Leurs mises en réseaux multiples témoignent d’un engagement responsable exemplaire en faveur d’un développement concerté, solidaire et coopératif de leur secteur.
Aux côtés des organisations fédératives ou syndicales nationales, les réseaux régionaux disposent d’une vraie légitimité et apparaissent comme des interlocuteurs pertinents et précieux dans la dynamique de co-construction des politiques publiques :
diversité professionnelle de leurs adhérents et partenaires,
diversité des territoires et respect de la complexité en leur sein même,
capacité à agir sur le fonctionnement même de l’écosystème (coopérations, accompagnements, etc.),
porosité de leurs actions vers d’autres formes culturelles, sociales et économiques,
mise en place d’actions et de dynamiques privilégiant les circuits courts,
capacité de pondération des phénomènes de concentrations (industrielles et territoriales) en cours au sein de la filière
Œuvrant pour l’intérêt général, disposant d’une expertise sur les spécificités et enjeux territoriaux, les réseaux ont atteint un niveau de maturité tel qu’ils sont une partie prenante légitime et un interlocuteur incontournable de la co-construction de politiques publiques ambitieuses et renouvelées en faveur des musiques actuelles.
Aussi, aujourd’hui, ils souhaitent :
réaffirmer leur complémentarité, leur articulation et leur coopération avec les organisations nationales présentes ici
être reconnus pour leurs missions d’intérêt général, encore ignorées par de trop nombreux partenaires publics et par les réflexions sur le futur établissement national de la musique,
être reconnus et soutenus comme des interlocuteurs majeurs et centraux, tant pour la structuration et le développement des musiques actuelles que pour l’élaboration des politiques publiques nationales et territoriales,
défendre la nécessité d’un nouveau modèle de développement global capable de dépasser la segmentation de la filière pour s’emparer autant des enjeux transversaux de l’écosystème (numérique, emploi, économie, développement durable…) que de la notion de développement territorial.
Ce dernier point est tout sauf anodin. Il sous-tend un effort partagé de réalignement, depuis les territoires jusqu’à l’organisation du Ministère de la Culture, en passant par les Contrats de Filière, l’évolution de l’organisation interne du secteur et de son futur établissement national. Il ne peut plus être question uniquement de métiers ou d’esthétiques. Il doit être maintenant question des enjeux transversaux, fondamentaux, que nous partageons tous.
Au final, il s’agit bien de coopération. Il s’agit bien, pour nous tous ici – citoyens, acteurs musicaux, réseaux territoriaux, fédérations nationales, syndicats, collectivités, établissement public national, État – de dépasser les contradictions afin d’assumer collectivement ce que préconisent les principales normes internationales de développement durable, ce que portent les grands textes internationaux et ce que nous dit l’état de droit : nous sommes les parties prenantes d’un fait de société. Nous devons en assumer collectivement la responsabilité. »
Les appels à projets 2018 lancés dans le cadre du Contrat de Filière Musiques Actuelles et Variétés en Nouvelle-Aquitaine sont en ligne !
Le Contrat de filière espace de dialogue et d’innovation, vise à répondre aux problématiques des acteurs du secteur des musiques actuelles et des variétés en région Nouvelle-Aquitaine.
Au sein du contrat de filière, le fonds créatif, abondé par l’État, la région Nouvelle-Aquitaine et le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz), coordonné par le RIM (Réseau des Indépendants de la Musique) permet de lancer des appels à projets expérimentaux co-construits avec les acteurs dans le cadre des concertations.
Le Contrat de Filière, c’est quoi? Nicolas, notre délégué territorial vous répond à l’antenne de Radio Pulsar.
Les appels à projets sont ouverts jusqu’au lundi 9 avril 2018.
Appels à projets 2018
Développement des coopérations professionnelles
Soutenir des coopérations innovantes et la mise en commun de compétences en vue de construire des partenariats durables autour d’enjeux d’utilité sociale pour l’ensemble de l’écosystème musical.
Accompagner des projets d’actions culturelles (milieu scolaire, carcéral, hospitalier, zone rurales, zone sensibles…), dont la dimension d’expérimentation est liée à l’intérêt général (modèle économique, co-construction des projets, approche pédagogique, …).
Soutenir les projets d’entreprises de labels indépendants reconnus comme structurants, afin de leur permettre de se développer en s’adaptant aux mutations territoriales et à celles de leur secteur d’activité.
Soutien aux lieux et projets culturels de proximité
Soutenir les lieux ou projets de diffusion ou de pratiques, dédiés aux musiques actuelles ou nés d’initiatives portées par des acteurs d’autres secteurs d’activité (médias, cafés cultures, etc.) dans la mise en œuvre de leur projet culturel de proximité.
Parallèlement le dispositif de Transfert de savoir-faire est ouvert jusqu’au 30 juin 2019.
Ce dispositif a pour objectif de faire le lien entre les professionnels de la région Nouvelle-Aquitaine et de leur proposer un cadre d’échange pour partager des outils, des techniques et des modes opératoires répondant à des problématiques communes.
Retrouvez toute l’actualité et les informations sur le contrat de filière musiques actuelles et variétés en région Nouvelle-Aquitaine sur http://musiquesactuelles-na.org
À l’occasion du lancement des cinq appels à projets, la Région Nouvelle-Aquitaine revient sur le contrat 2017-2019 de filière musiques actuelles en Nouvelle-Aquitaine. Objectifs : soutenir l’innovation, la coopération entre structures, le dialogue avec les institutions et le lien avec les territoires !
Signé le 1er septembre dernier par le président de Région Alain Rousset, la ministre de la culture Françoise Nyssen, Gilles Petit, président du CNV et le RIM (Réseau indépendant de la musique en Nouvelle-Aquitaine), ce contrat de filière est une première en France. Il est le fruit d’une volonté commune de penser, d’articuler et d’accompagner les politiques publiques en faveur des musiques actuelles et des variétés sur les territoires régionaux. Le contrat rassemble tous les acteurs de cette filière dans une dynamique commune de développement au service des artistes et des populations sur un territoire. Cette nouvelle convention 2017-2019 est dotée de 240 000 € provenant de la Région (110 000 €), du CNV (110 000 €) et de l’État (20 000 €).
Depuis le début des années 2000, les trois régions qui composent aujourd’hui la Nouvelle-Aquitaine se sont engagées dans la construction des politiques publiques en faveur des musiques actuelles et des variétés en partenariat étroit avec l’État et les réseaux représentatifs des acteurs du secteur. Cette démarche de concertation a notamment permis la mise en œuvre d’une politique régionale singulière dotée de presque 5,5 millions d’euros. Sur l’ensemble de la Nouvelle-Aquitaine, on compte ainsi un maillage unique en France de treize labels SMAC – Scènes de musiques actuelles – sur 16 lieux différents.
Diagnostic partagé
Le contrat de filière 2017-2019, fruit d’une réflexion entre professionnels et institutions, cherche à répondre de façon collective aux enjeux de l’écosystème des musiques actuelles et des variétés. Il s’appuie sur un diagnostic partagé par l’ensemble des partenaires. Si les musiques actuelles encouragent l’innovation et permettent le déploiement de projets artistiques et culturels, leur écosystème, composé principalement de TPE et d’associations, montre également une grande fragilité.
Dans ce cadre, le contrat de filière et donc les nouveaux appels à projets qui en émanent ont pour objectif :
D’encourager l’adaptation aux enjeux numériques et environnementaux ;
D’accompagner les mutations professionnelles et l’évolution des compétences ;
De susciter la coopération entre les acteurs de la filière des musiques actuelles pour créer des dynamiques artistiques et territoriales ;
D’impulser l’évolution des modèles économiques ;
De repenser les modèles de gouvernance et la relation aux personnes dans une perspective de diversité culturelle et du respect des droits culturels des personnes.
Cette démarche s’appuie sur une concertation au long cours avec les professionnels, confirmant ainsi la volonté des signataires de co-construire avec les acteurs de la filière, partenaires essentiels dans l’élaboration du contrat de filière.
Les appels à projets 2018
Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 9 avril 2018 pour les 4 appels à projets. La mesure « transferts de savoir-faire » est ouvert jusqu’en juin 2019.
Retrouvez les appels à projets complet l’actualité et les informations sur le contrat de filière musiques actuelles et variétés en région Nouvelle-Aquitaine sur http://musiquesactuelles-na.org
Développement des coopérations professionnelles
Soutenir des coopérations innovantes et la mise en commun de compétences en vue de construire des partenariats durables autour d’enjeux d’utilité sociale pour l’ensemble de l’écosystème musical.
Expérimentation en matière d’actions culturelles
Accompagner des projets d’actions culturelles (milieu scolaire, carcéral, hospitalier, zone rurales, zone sensibles…), dont la dimension d’expérimentation est liée à l’intérêt général (modèle économique, co-construction des projets, approche pédagogique, …).
Soutien aux labels indépendants et structurants
Soutenir les projets d’entreprises de labels indépendants reconnus comme structurants, afin de leur permettre de se développer en s’adaptant aux mutations territoriales et à celles de leur secteur d’activité.
Soutien aux lieux et projets culturels de proximité
Soutenir les lieux ou projets de diffusion ou de pratiques, dédiés aux musiques actuelles ou nés d’initiatives portées par des acteurs d’autres secteurs d’activité (médias, cafés cultures, etc.) dans la mise en œuvre de leur projet culturel de proximité.
Mesure transferts de savoir-faire
Ce dispositif a pour objectif de faire le lien entre les professionnels de la région Nouvelle-Aquitaine et de leur proposer un cadre d’échange pour partager des outils, des techniques et des modes opératoires répondant à des problématiques communes.
Le dispositif de transfert de savoir-faire est ouvert jusqu’au 30 juin 2019.
Retour (en images) sur l’atelier Contrat de Filière Musiques Actuelles aux BIS 2018.
Suite à la signature d’un 1er contrat de filière musiques actuelles en Nouvelle-Aquitaine en 2017, l’État souhaite en faire un nouvel outil de l’action publique sur les territoires pour répondre aux enjeux de l’écosystème musical à travers le financement de coopérations, d’expérimentations, en instaurant un dialogue pérenne entre parties prenantes. Une table ronde organisée lors des BIS à l’initiative des réseaux régionaux a permis d’en savoir plus sur les objectifs et enjeux de ces contrats.
Des conventions CNV aux contrats régionaux de filière !
Depuis quelques années, les collectivités territoriales, le CNV et l’État travaillent à la construction de dispositifs territoriaux en collaboration avec les réseaux régionaux et les acteurs des musiques actuelles. Plusieurs conventions régionales ont été signées entre l’Etat, les collectivités et le CNV. En septembre 2017, un contrat de filière a vu le jour en Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit d’une première étape vers les nouveaux modèles de contrats de filière qu’aujourd’hui l’État souhaite déployer plus largement pour répondre aux enjeux de l’écosystème musical à travers le financement de coopérations, d’expérimentations et la mise en œuvre de formes originales d’actions, le tout en instaurant un dialogue pérenne avec les parties prenantes. La table ronde animé par Gilles Cattagnac (Irma) et organisée lors des BIS 2018 à l’initiative des Pôles et réseaux régionaux de musiques actuelles a permis d’en savoir un plus sur le sujet.
Présenté comme un « nouvel outil de coordination de l’action publique sur les territoires », le contrat de filière régional pour les musiques actuelles s’inscrit dans le prolongement des conventions CNV réalisées depuis 2012, et vise à créer de nouveaux dispositifs d’accompagnement des acteurs pour leur permettre de faire face aux mutations actuelles que connait le secteur. Les dispositifs d’accompagnement issus d’un contrat de filière peuvent avoir pour objectifs d’encourager l’adaptation aux enjeux numériques ou environnementaux, d’accompagner les mutations professionnelles ou l’évolution des compétences, de susciter la coopération entre les acteurs, de créer des dynamiques artistiques et territoriales, d’impulser l’évolution des modèles économiques ou encore de repenser les modèles de gouvernance…
Dominique Muller (Délégué musique adjoint de la DGCA/Ministère de la culture)
Ainsi, les conventions régionales avec le CNV, puis le 1er contrat de filière en Nouvelle-Aquitaine en 2017, ont constitué un véritable support pour définir un cadre national pouvant s’adapter à chaque région, sans volonté de modéliser excessivement précise Dominique Muller (Délégué musique adjoint de la DGCA/Ministère de la culture), lors de la table ronde des BIS 2018 : « C’est le fruit de l’expérimentation de nombreuses conventions qui nous a permis de définir des objectifs pour un cadre national qui soit ensuite adapté dans chacune des régions, (…) de donner des lignes fortes tout en préservant le travail qui allait ensuite se dérouler dans les régions ». Au sein du Ministère de la culture, ces contrats favorisent des collaborations entre la DGMIC (Direction générale des médias et des industries culturelles) et la DGCA (Direction générale de la création artistique), comme l’indique Anne-Claire Gourbier (Cheffe du bureau du financement des industries culturelles de la DGMIC/Ministère de la culture) : « L’enjeu de ces contrats c’est de raccorder ces deux pans de l’action publique (spectacle vivant musical et musique enregistrée) qui aujourd’hui dans un contexte de transition numérique sont de plus en plus imbriqués. C’est cette notion de 360° que l’on essaye de mettre à l’œuvre. L’idée, c’est vraiment de développer des choses qui soient complémentaires et nouvelles par rapport à ce qui existe ».
Anne-Claire Gourbier (Cheffe du bureau du financement des industries culturelles de la DGMIC/Ministère de la culture)
Une gouvernance favorisant la co-construction dans le temps !
L’objectif des contrats régionaux de filière musiques actuelles est de regrouper et de prendre en considération les différents acteurs et de les relier dans une dynamique commune de développement au service des artistes, des populations et du territoire. Philippe Nicolas (Directeur du CNV) poursuit : « L’enjeu principal, c’est un enjeu de gouvernance. Son corollaire en termes de méthode et d’état d’esprit, c’est la co-construction. On vient vraiment sans idées préconçues. Le diagnostic se fait avec les acteurs, et c’est sur la base de cette réalité que l’on va donner sa forme définitive au contrat de filière. Aucun contrat ne ressemble au contrat voisin, même si il y a évidemment des points communs ». Boris Colin (Co-président de Haute-Fidélité, Pôle régional musiques actuelles des Hauts-de-France) confirme « Pour que cela fonctionne, il faut que la place des acteurs soit vraiment garantie. (…) On a maintenant des réseaux régionaux qui sont là, pour certains, depuis des dizaines d’années sur les territoires et qui souvent y représentent la filière. Il y a une vraie maturité de ces réseaux qui représentent chacun des centaines d’adhérents, et font de la co-construction avec les collectivités depuis des années. C’est vraiment le bon échelon pour installer le dialogue et expérimenter des choses ». Selon le cadre méthodologique actuellement en discussion, la gouvernance du contrat de filière s’organise autour de l’Etat, de la Région, du CNV, et potentiellement d’autres collectivités territoriales. Elle associe les réseaux d’acteurs en fonction de leur structuration collective. En Nouvelle-Aquitaine, « l’animation et la coordination stratégique ont été confiées au RIM (Réseaux des Indépendants de la Musique) » précise Frédéric Vilcocq (Conseiller culture & économie créative au Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine).
Philippe Nicolas (Directeur du CNV)
Boris Colin (Co-président de Haute-Fidélité, Pôle régional musiques actuelles des Hauts-de-France)
Un contrat évolutif qui s’inscrit dans le temps !
Pour Frédéric Vilcocq « Il s’agit d’un processus long (…) dont l’un des objectifs principaux est la mobilisation des dispositifs de droit commun, car les acteurs musicaux sont des acteurs légitimes pour mobiliser des dispositifs de développement économique, d’innovation, de recherche, d’export… » Il revient sur la réflexion qui a conduit à la mise en place du 1er contrat de filière en Nouvelle-Aquitaine : « Les crédits culture étaient plutôt en phase de stagnation, et on a considéré que la mobilisation des fonds européens et du droit commun à l’intérieur d’une région était le seul levier dynamique pour pouvoir mettre en place de nouveaux dispositifs, et avoir la possibilité d’intervenir sur l’ensemble de la diversité des acteurs de la filière. (…) Auparavant, complète-t-il, on finançait le secteur dit-associatif, le secteur subventionné, et les entrepreneurs du SV, soit du côté de la culture, on les prenait pour des businessmen, soit du côté de la direction du développement économique, on les ramenait à leur statut de simple acteur culturel ». C’est pourquoi, selon lui, la légitimité des acteurs culturels à aller chercher des dispositifs de droits communs est l’une des forces du contrat de filière quand cela est clairement inscrit comme un objectif du contrat.
Frédéric Vilcocq (Conseiller culture & économie créative au Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine).
Par ailleurs, toujours pour Frédéric Vilcocq « l’autre point important, c’est le caractère imminent évolutif de ces contrats qui doivent permettre d’associer des partenaires supplémentaires, à la marge de la filière (le monde du numérique), et de pouvoir les faire entrer dans une gouvernance collective, totalement inclusive avec des règles très claires de manière à pouvoir travailler ensemble ». Ainsi, chaque axe d’un contrat de filière peut être amené à évoluer pendant la durée du contrat. Le cadre méthodologique préconise d’ailleurs « une durée relativement longue, de 4 ans minimum ». Ainsi, en fonction des nouveaux enjeux ou selon l’évolution des parties prenantes, de nouvelles mesures peuvent être proposées en faveur des acteurs de la filière et s’ajouter, sans se substituer, aux dispositifs d’aides existants.
Un diagnostic permanent
Toujours selon le cadre méthodologique proposé, le contrat de filière doit s’appuyer sur une observation continue et un diagnostic partagé, faire état des caractéristiques du territoire et du développement des musiques actuelles en son sein, tout en identifiant les manques, les besoins et les enjeux stratégiques communs. Le contrat de filière doit ainsi permettre d’identifier précisément les éléments de « la chaîne de valeur » de la filière des musiques actuelles dans ses dimensions artistique, culturelle, sociétale et économique, au regard de sa structuration à travers différents « métiers ».
Il se dessine donc aujourd’hui un déploiement des contrats de filière à l’échelle nationale, témoignant de la réussite de l’expérimentation en Nouvelle-Aquitaine. Lors de la présentation du projet de loi de finances 2018, le ministère de la Culture a annoncé que « des moyens seront consacrés au développement des contrats de filière régionaux de musiques actuelles conclus entre l’État, les régions et le CNV afin de rendre plus cohérente et plus efficace l’intervention publique au sein de cette filière en pleine mutation ». Les contrats de filière représentent déjà « 1 million d’euros », selon Philippe Nicolas, et peuvent ouvrir « un champ des possibles très important pour les acteurs culturels ».
Les candidatures sont ouvertes ici pour les appels à projets 2018 du Contrat de filière musiques actuelles et variétés en Nouvelle-Aquitaine… Où en sont les projets lauréats en 2017? Focus sur les avancées de certains d’entre eux !
Structure porteuse : Einstein on the Beach Nom du projet : Nouvelle-Aquitaine – Grande Factory
Développement de la collaboration entre Einstein on the Beach et Jazz à Poitiers, deux principales structures de production et diffusion de musique improvisée, expérimentale et autres recherches sonores en Région Nouvelle Aquitaine pour développer un réseau intra-régional de création et diffusion dédié aux pratiques musicales innovantes.
Plusieurs dates ont été organisées et ont eu lieu du 30 novembre au 9 décembre 2017 à Pau, Poitiers, Bayonne et Bordeaux. Jazz à Poitiers et Einstein on the Beach poursuivent leur ping-pong musical à échelle régionale. Après l’accueil de la création 2017 « Le Lobe » en décembre à Bordeaux, c’est Rühland qui s’est produit à Poitiers le 24 janvier dernier.
Structure porteuse : La Motte des Fées
Nom du projet : Festival de la Motte, 9ème édition
Le festival de la Motte est un festival qui se déroule au milieu des bois sur le site d’une motte féodale. Deux soirées sont organisées avec environ 7 groupes par soir. Deux scènes sont présentées : une grande scène avec des artistes confirmés et une petite scène avec des artistes locaux. Cette année, un partenariat s’est créé avec la salle de musiques actuelles de La Rochelle « La Sirène » afin de faire découvrir des groupes sur la petite scène et de mettre en place un projet culturel auprès des jeunes du canton.
Le festival a bien ouvert ses portes. Le jeudi soir, les enfants participant à la chorale du collège de Matha ont eu l’honneur d’ouvrir le bal avec l’artiste Hildebrandt, sur la Scène de la Sirène. L’ambition de ce partenariat avec la Sirène et Hildebrandt est d’enrichir le parcours d’éducation artistique et culturelle des élèves.
Structure porteuse : La Route Productions
Nom du projet : Les DANA en mouvement (développeurs d’artistes de nouvelle-aquitaine)
Nous sommes neuf développeurs d’artistes de Nouvelle-Aquitaine réunis dans le but commun de donner plus de visibilité et de poids à nos activités dans la filière des musiques actuelles. Une aide à la mobilité sur des festivals importants du territoire français nous aiderait à valoriser notre travail et participer à l’essor économique et créatif de la Nouvelle Aquitaine.
Réalisation de 500 totebags, 2500 livrets et 2000 double CD. C’est aussi 10 structures présentes pour représenter les 24 structures qui composent les DANA.
Les BIS furent un événement important pour représenter les DANA, cependant l’aventure ne se termine pas là. Il s’est créer une véritable cohésion de groupe et il y a donc une volonté de poursuivre. Plusieurs structures présentes sont prêtes à représenter leurs artistes sous la casquette DANA lors du Printemps de Bourges, MaMA évent et autre rencontre pro.
Structure porteuse : Pays’Sage Nom du projet : Maillage de compétences / Projet fédérateur
L’association Pays’Sage, dans une dynamique d‘aller vers la mutualisation des réseaux, des connaissances, des savoir-faire, veut entamer la mise en place d’un maillage de compétences avec différentes structures. Cette coopération entre le Café de l’Espace et l’Entente Sud-Est Creuse et Festiv’Art en Berry se fait sur différents de niveaux et sur un temps réparti sur l’année.
Pays’sage investit de multiples lieux du territoire creusois (et au delà!) jusqu’à fin mars dans le cadre de ses Bistrots d’Hiver !
Structure porteuse : La Dynamo
Nom du projet : mini-festival de La Dynamo
Festival Niortais, itinérant, proposant des concerts de style différents sur des lieux culturels, dans la rue en déambulation, dans un bar, chez un commerçant, au cœur de la ville, et surtout chez les habitants ! En plus, une proposition « citoyenne » : troc’fringues, conférences, stands d’informations, gestion éco-responsable, éthique et local…
>> Où en sont-ils? L’association la Dynamo organise ce 1er avril son premier mini festival à travers les rues de Niort. De la place des Halles à l’Alternateur, en passant par le Camji ou en s’arrêtant pour deux concerts intimistes chez l’habitant, venez découvrir ou participer aux trocs, expos et concerts !
Structure porteuse : Baco Records Nom du projet : remettre l’artiste, l’œuvre et la création au cœur des échanges en favorisant l’indépendance, les circuits courts et de proximité
Avec l’arrivée du numérique et de la distribution digitale, nous avons dû revoir notre modèle économique et imaginer des solutions permettant de lutter contre la baisse du chiffre d’affaire liée à la « dématérialisation » de la musique. Nous pensons que la désintermédiation, la diversification de nos activités et la remise de l’œuvre et des artistes au cœur des échanges nous permettra de continuer à nous développer.
Structure porteuse : Microcultures Nom du projet : Microcultures v3
Microcultures s’apprête à lancer la nouvelle version de son portail de production à destination des acteurs indépendants de la musique. L’orientation sera donnée vers les coopérations avec les autres structures (labels, collectifs, structures d’accompagnement) et le soutien à l’auto-production des artistes, via un module technique de crowdfunding et une proposition de services ad hoc, adaptés aux besoins de ces différents acteurs.
Des expérimentations ont lieu et donnent lieu à des corrections en direct Nouvelle transition marketing/technique envisagée courant 2018 qui réorienterait l’activité sur la production exécutive en déléguant l’activité de crowdfunding