[RENCONTRE-DÉBAT] Le financement des associations, urgence démocratique

En réponse à la sollicitation de diverses composantes de la vie associative en région, soulignant les difficultés et craintes de cet ensemble de l’économie sociale et solidaire dans un contexte de tensions sur les budgets publics, le CESER Nouvelle-Aquitaine a le plaisir de vous inviter à la rencontre-débat autour de l’avis adopté par le CESE en mai 2024 « Renforcer le financement des associations : une urgence démocratique ».

🗓️ Jeudi 17 avril 2025 de 16h30 à 19h00
📍A l’Hôtel de Région de Bordeaux
Salle des assemblées (2ème étage)
et en webinaire (accessible ici le jour J)

Cette rencontre-débat sera marquée par l’intervention de Mme Dominique JOSEPH, co-rapporteure de l’avis du CESE.

👉 + d’infos : https://lemouvementassociatif-na.org/rencontre-debat-le-financement-des-associations-une-urgence-democratique/

SOUTIEN AU CESER – Courrier co-signé par les réseaux culturels de Nouvelle-Aquitaine

SOUTIEN AU CESER

COURRIER CO-SIGNÉ PAR LES RÉSEAUX CULTURELS DE NOUVELLE-AQUITAINE

Bordeaux, 4 avril 2025

Madame la Députée,

Nous avons appris que deux amendements portant sur la suppression des CESER, dont celui de Nouvelle-Aquitaine, ont été adoptés le 24 mars dernier à l’Assemblée nationale, à l’occasion de la réunion de la Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi de simplification de la vie économique.

Par ces amendements, les CESER se retrouvent assimilés à des opérateurs de l’État, alors même qu’ils n’en relèvent pas, puisqu’ils sont liés au fait régional, institués par les lois de décentralisation de 1972.

De surcroît, remettre en cause leur existence-même pour un motif purement budgétaire, alors qu’ils représentent en moyenne moins de 0,1 % du budget régional, paraît tout à fait disproportionné.

Par ce courrier, nous voulons affirmer notre attachement à cette instance représentative de la société civile, dont nos associations professionnelles sont membres, comme une centaine d’organisations représentant l’ensemble des corps intermédiaires de la Région Nouvelle-Aquitaine.

Il nous semble que le CESER est un élément indispensable à la co-construction de l’action publique du Conseil régional.

Il offre à notre démocratie régionale des instances de dialogue uniques et originales réunissant les différents regards et registres d’expériences, les différentes sensibilités de la société civile organisée en permettant de porter la voix et les attentes des millions d’habitants, des bénévoles associatifs et des socio-professionnels qui vivent les réalités et les préoccupations du quotidien.

Alors que l’on déplore souvent l’évolution vers une société jugée comme trop marquée par des tensions et des logiques antagonistes voire conflictuelles, il paraît particulièrement contradictoire de mettre à mal l’une des rares instances qui précisément contribuent à faire naître des visions partagées dépassant les intérêts spécifiques ou catégoriels.

Les CESER ne remplacent pas les élus. Ils les accompagnent. Ils enrichissent la décision publique, en apportant une lecture plurielle, des expertises croisées, et une vision de long terme, au service des politiques publiques régionales, dont celles qui nous occupent au premier chef, les politiques culturelles.

Par la présente, nous vous demandons de voter contre ces deux amendements lors de l’examen de ce projet de loi qui sera présenté dans les prochains jours, et de demander, au contraire, à renforcer ces lieux de dialogue, de travail collectif et de construction démocratique.

Restant à votre disposition, nous vous prions d’agréer, Madame la Députée, l’expression de nos salutations respectueuses.

✒️ Signataires : ASTRE / GRAND’RUE / LINA / CINA / RIM

Droits culturels et pratiques en amateur : exigence éthique, ambition démocratique

Le CESER a adopté le 23 janvier 2020 le rapport « Droits culturels et pratiques en amateur : exigence éthique, ambition démocratique. Pour une transition culturelle de l’action publique en Nouvelle-Aquitaine » présenté par la commission « Vie sociale, culture et citoyenneté ».

Le CESER de Nouvelle-Aquitaine a souhaité aborder les pratiques en amateur comprises dans leur sens large tel que défini par l’UNESCO. Ces pratiques culturelles en amateur (dont les pratiques artistiques) intéressent une large partie de la population, mais restent, pour l’essentiel, assez mal reconnues dans les politiques publiques.

L’analyse des pratiques en amateur réalisée par le CESER révèle qu’elles ne sont pas uniformément ou également réparties dans la société, selon l’origine sociale, le niveau de diplôme ou de revenu. La participation effective ou active à la vie culturelle implique un minutieux travail d’accompagnement, de médiation et d’éducation populaire, au plus près des personnes et des territoires, afin de mettre celles-ci en capacité de s’exprimer, de créer, de partager leurs imaginaires…

Le CESER propose de réinterroger le sens et la portée des politiques culturelles en région, et ainsi contribuer à une transition culturelle de l’action publique en Nouvelle-Aquitaine.

Éric ROUX, représentant du RIM au CESER et rapporteur de ce dossier « Il ne s’agit pas simplement de nourrir le champ étroit d’une politique culturelle définie comme secteur d’intervention. Il s’agit plus fondamentalement d’irriguer les politiques régionales à l’éclairage des droits culturels des personnes. »

Lire la note de lecture

Téléchargez le rapport ici.
Téléchargez l’abstract du rapport ici

[INTERVIEW] Le RIM au CESER Nouvelle-Aquitaine: Éric Roux nous explique

Éric Roux, coprésident du RIM, fondateur et directeur de la Rock School Barbey, vient d’être élu vice-président du CESER Nouvelle-Aquitaine (Conseil Économique Social et Environnemental Régional). Décryptage.

Existant sous sa forme actuelle depuis la loi du 12 juillet 2010, le CESER remplit une mission de consultation auprès des instances politiques de la Nouvelle-Aquitaine. Ne prenant aucune décision mais émettant des avis, il participe activement à l’administration de la région.

Le 23 Janvier 2018, Dominique Chevillon a été élu président du CESER Nouvelle-Aquitaine. Avec lui, c’est une nouvelle assemblée de 180 membres qui s’installe pour un mandat de 6 ans.

Durant la mandature 2016-2017, le CESER N-A a produit 20 rapports ou contributions, 80 avis sur des sujets d’intérêts majeurs, près de 250 auditions et une vingtaine de présentations publiques dans les territoires.

Nous avons interrogé Eric Roux, co-président du RIM, directeur de la Rock School Barbey, élu vice-président du CESER Nouvelle-Aquitaine, pour mieux comprendre cet organe régional.

Élection du bureau du CESER / © CESER Nouvelle-Aquitaine

Peux-tu nous présenter brièvement comment fonctionne le CESER ?

Eric Roux : Le CESER est la deuxième chambre de la région Nouvelle-Aquitaine, la première étant celle des élus du Conseil Régional. Il est constitué de 4 collèges :
– Un collège de représentants de syndicats de salariés
– Un collège de représentants de syndicats patronaux
– Un collège cadre de vie et solidarité
– Un collège de personnalités qualifiées

Il y a 180 membres, 58 personnes par collège, sauf le collège 4 où ils ne sont que 6.

Le 23 Janvier, nous avons procédé à l’élection du bureau, composé de 32 membres. Il y a un président, 20 vice-présidents, répartis entre « présidents de commission » et « rapporteurs de commission » et 11 secrétaires.

Pour traiter les sujets, nous disposons de plusieurs commissions :

– 5 commissions sont thématiques. Pour exemple, la commission 5, celle qui nous concerne le plus, regroupe des champs divers comme la vie sociale, la santé, le sport, et la culture.

– 5 commissions sont transverses. Elles se chargent de thèmes comme l’international, le transfrontalier, le transrégional ou encore d’évaluations de politiques publiques de la région.

Enfin, une dernière commission est en charge de faire le lien avec des personnes issues de la société civile hors CESER. Elle se nomme « Veille et prospective », ou « Section ».

A côté de tout cela, existe un cabinet du CESER, composé d’un directeur et de chargés de missions. Ils accompagnent les commissions tout au long de l’année, et de manière régulière.

Quel est son rôle sur la région Nouvelle-Aquitaine?

E.R. : Le CESER est généralement défini comme la représentation de la société organisée.

De manière concrète, les études dont on s’empare sont celles que le préfet ou la région nous demandent d’effectuer pour eux. On appelle ça des « saisines ». Le CESER peut également « s’auto-saisir » pour manifester l’envie d’étudier tel ou tel sujet, auquel cas l’étude est également menée. Chaque délibération, qui va passer en commission permanente du Conseil Régional, fait, au préalable, l’objet d’un avis du CESER. La commission dont c’est la thématique analysera les propositions qui la concernent et formulera un avis et une préconisation.

Couverture de la lettre du CESER / NA! N°8, Janvier 2018.

Tu es avant tout un acteur des musiques actuelles à Bordeaux en tant que directeur de la Rock School Barbey, et l’un des co-présidents du RIM. D’où est venue l’envie de d’intégrer le CESER ?

E.R. : Avant tout, nous aurions pu choisir quelqu’un d’autre qu’un des co-présidents du RIM. Il se trouve néanmoins que j’ai une relation qui dure depuis quelques années avec le CESER. Aujourd’hui je pense que si le RIM n’avait aucun représentant au CESER nous aurions du mal à identifier sa fonction.

J’ai eu la chance, quand j’habitais Bordeaux, de côtoyer un chargé de mission, toujours en fonction au CESER par ailleurs, qui s’appelle Jean-Claude Guicheney. Nous avons eu l’occasion de nous rencontrer et de discuter du CESER.

Peu de temps après, il m’a semblé important que les musiques actuelles investissent cette institution pour continuer un travail d’irrigation de la société, où nous (le RAMA) étions déjà majoritaires en termes d’écoutes et de pratiques. Il m’a semblé évident que notre voix devait être portée au sein des institutions publiques de manière conséquente.

Je me suis attelé à comprendre comment il était possible de se faire nommer par le préfet pour intégrer le CESER, et ceux qui me connaissent savent que je ne lâche rien, jusqu’au jour où nous avons convenu avec le directeur régional des affaires culturelles (DRAC) de l’époque, François Brouat, d’une potentielle arrivée de notre réseau au CESER. Nous n’avions pas, à l’époque, de poste clairement identifié comme « musiques actuelles », même si ça y ressemblait beaucoup. A la deuxième mandature, un peu tronquée du fait de la fusion des régions, nous avons eu un poste un peu moins bancal. Nous étions 3 organes locaux à bénéficier d’une représentativité, le RAMA, la FEPPIA et Musiques de Nuit, qui officiait comme pôle régional Jazz à cette époque.

Pour la mandature actuelle, nous avons un poste clairement identifié « musiques actuelles » au nom du RIM. C’est donc une petite victoire, mais une victoire tout de même ! Par ce biais, nous avons assis la place des musiques actuelles dans un organe comme le CESER, mais également permis aux acteurs du secteur de clairement identifier sa fonction.

Quelle importance cela a-t-il ?

E.R. : Dès 2008, un an après la première mandature, nous avons inscrit une étude sur les musiques actuelles, qui a pris effet sur toute l’année 2009 et remise en 2010. Elle nous a permis de franchir un nouveau palier dans la représentativité que l’on mérite au regard de notre fonction pour la société. Le rapport a été voté à l’unanimité, et je pense que ça a permis à certains membres du CESER d’identifier les « musiques actuelles », ou du moins le terme, duquel je reste convaincu qu’ils étaient complètement étranger.

Il y a un aspect symbolique donc, mais pas que … Le CESER s’est rajeuni mais, à l’époque, je faisais partie de la jeune garde du CESER, et les plus âgés venaient me voir pour me dire « mon fils / petit-fils il fait aussi ce dont vous venez de parler ». Outre l’anecdote, ça prouvait bien que ça inscrivait le secteur et notre travail dans une réalité.

Même si certains sujets sont assez éloignés de nos problématiques musicales, il est important de contribuer à la dynamique globale, puisque l’on se retrouve dans de très nombreux champs abordés, de l’économie sociale et solidaire à l’environnement.

Cliquez sur l’image pour consulter le rapport

Comment la voix des « musiques actuelles » est-elle reçue ?

E.R. : Tout le monde est sensible à notre discours. Si on n’est pas très sensible à la musique, on a au moins quelqu’un dans sa famille qui pratique ou qui écoute. Ça permet de mettre enfin un terme et une réalité sur notre fonction. On jouit, je pense, d’une place estimée. On est sorti des « gentils hurluberlus » qui s’intéressent à des trucs que personne n’écoute.

Quels sont vos sujets de réflexion prioritaires pour 2018?

E.R. : Malheureusement, il est encore trop tôt pour cela. Ces priorités devraient être fixées très prochainement ! Il faut noter que, cette année, on dénombre 53 % de nouveaux membres. Ce n’est pas rien compte-tenu de la difficulté à identifier les jeux d’acteurs, l’histoire et les fonctions au sein du CESER, ça prend du temps pour pleinement prendre sa place, et la mesure de son rôle.

On passe cette année de 266 membres à 180. Qu’est-ce que cela peut-il changer dans le dialogue en interne ?

Je pense qu’on pourra enfin se retrouver réellement en séance plénière. Si nous étions 266, c’est parce-qu’il avait été décidé de fusionner les anciens CESER, à savoir celui d’Aquitaine, celui de Poitou-Charentes et celui du Limousin… et on rentrait tout juste dans l’hémicycle du Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine. On savait qu’il était impossible de conserver ce nombre sur la durée. Pour notre secteur, cette réduction était aussi une problématique à prendre en compte, puisqu’il fallait assurer sa place au sein des 180 restants, mais aujourd’hui, on y est. Ce qui est sûr, c’est qu’on travaillera mieux avec un nombre plus restreint. Je pense, ceci dit, que nous serons rarement réunis à 180 en séance …