[FILIÈRE] Les contrats de filière musiques actuelles… De quoi parle-t-on ?

Retour (en images) sur l’atelier Contrat de Filière Musiques Actuelles aux BIS 2018.

Suite à la signature d’un 1er contrat de filière musiques actuelles en Nouvelle-Aquitaine en 2017, l’État souhaite en faire un nouvel outil de l’action publique sur les territoires pour répondre aux enjeux de l’écosystème musical à travers le financement de coopérations, d’expérimentations, en instaurant un dialogue pérenne entre parties prenantes. Une table ronde organisée lors des BIS à l’initiative des réseaux régionaux a permis d’en savoir plus sur les objectifs et enjeux de ces contrats.

Des conventions CNV aux contrats régionaux de filière !

Depuis quelques années, les collectivités territoriales, le CNV et l’État travaillent à la construction de dispositifs territoriaux en collaboration avec les réseaux régionaux et les acteurs des musiques actuelles. Plusieurs conventions régionales ont été signées entre l’Etat, les collectivités et le CNV. En septembre 2017, un contrat de filière a vu le jour en Nouvelle-Aquitaine. Il s’agit d’une première étape vers les nouveaux modèles de contrats de filière qu’aujourd’hui l’État souhaite déployer plus largement pour répondre aux enjeux de l’écosystème musical à travers le financement de coopérations, d’expérimentations et la mise en œuvre de formes originales d’actions, le tout en instaurant un dialogue pérenne avec les parties prenantes. La table ronde animé par Gilles Cattagnac (Irma) et organisée lors des BIS 2018 à l’initiative des Pôles et réseaux régionaux de musiques actuelles a permis d’en savoir un plus sur le sujet.

Présenté comme un « nouvel outil de coordination de l’action publique sur les territoires », le contrat de filière régional pour les musiques actuelles s’inscrit dans le prolongement des conventions CNV réalisées depuis 2012, et vise à créer de nouveaux dispositifs d’accompagnement des acteurs pour leur permettre de faire face aux mutations actuelles que connait le secteur. Les dispositifs d’accompagnement issus d’un contrat de filière peuvent avoir pour objectifs d’encourager l’adaptation aux enjeux numériques ou environnementaux, d’accompagner les mutations professionnelles ou l’évolution des compétences, de susciter la coopération entre les acteurs, de créer des dynamiques artistiques et territoriales, d’impulser l’évolution des modèles économiques ou encore de repenser les modèles de gouvernance…

Dominique Muller (Délégué musique adjoint de la DGCA/Ministère de la culture)

Ainsi, les conventions régionales avec le CNV, puis le 1er contrat de filière en Nouvelle-Aquitaine en 2017, ont constitué un véritable support pour définir un cadre national pouvant s’adapter à chaque région, sans volonté de modéliser excessivement précise Dominique Muller (Délégué musique adjoint de la DGCA/Ministère de la culture), lors de la table ronde des BIS 2018 : « C’est le fruit de l’expérimentation de nombreuses conventions qui nous a permis de définir des objectifs pour un cadre national qui soit ensuite adapté dans chacune des régions, (…) de donner des lignes fortes tout en préservant le travail qui allait ensuite se dérouler dans les régions ». Au sein du Ministère de la culture, ces contrats favorisent des collaborations entre la DGMIC (Direction générale des médias et des industries culturelles) et la DGCA (Direction générale de la création artistique), comme l’indique Anne-Claire Gourbier (Cheffe du bureau du financement des industries culturelles de la DGMIC/Ministère de la culture) : « L’enjeu de ces contrats c’est de raccorder ces deux pans de l’action publique (spectacle vivant musical et musique enregistrée) qui aujourd’hui dans un contexte de transition numérique sont de plus en plus imbriqués. C’est cette notion de 360° que l’on essaye de mettre à l’œuvre. L’idée, c’est vraiment de développer des choses qui soient complémentaires et nouvelles par rapport à ce qui existe ».

Anne-Claire Gourbier (Cheffe du bureau du financement des industries culturelles de la DGMIC/Ministère de la culture)

>> Découvrez le panorama des conventions et contrats régionaux de filière en France.

Une gouvernance favorisant la co-construction dans le temps !

L’objectif des contrats régionaux de filière musiques actuelles est de regrouper et de prendre en considération les différents acteurs et de les relier dans une dynamique commune de développement au service des artistes, des populations et du territoire. Philippe Nicolas (Directeur du CNV) poursuit : « L’enjeu principal, c’est un enjeu de gouvernance. Son corollaire en termes de méthode et d’état d’esprit, c’est la co-construction. On vient vraiment sans idées préconçues. Le diagnostic se fait avec les acteurs, et c’est sur la base de cette réalité que l’on va donner sa forme définitive au contrat de filière. Aucun contrat ne ressemble au contrat voisin, même si il y a évidemment des points communs ». Boris Colin (Co-président de Haute-Fidélité, Pôle régional musiques actuelles des Hauts-de-France) confirme « Pour que cela fonctionne, il faut que la place des acteurs soit vraiment garantie. (…) On a maintenant des réseaux régionaux qui sont là, pour certains, depuis des dizaines d’années sur les territoires et qui souvent y représentent la filière. Il y a une vraie maturité de ces réseaux qui représentent chacun des centaines d’adhérents, et font de la co-construction avec les collectivités depuis des années. C’est vraiment le bon échelon pour installer le dialogue et expérimenter des choses ». Selon le cadre méthodologique actuellement en discussion, la gouvernance du contrat de filière s’organise autour de l’Etat, de la Région, du CNV, et potentiellement d’autres collectivités territoriales. Elle associe les réseaux d’acteurs en fonction de leur structuration collective. En Nouvelle-Aquitaine, « l’animation et la coordination stratégique ont été confiées au RIM (Réseaux des Indépendants de la Musique) » précise Frédéric Vilcocq (Conseiller culture & économie créative au Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine).

Philippe Nicolas (Directeur du CNV)

Boris Colin (Co-président de Haute-Fidélité, Pôle régional musiques actuelles des Hauts-de-France)

Un contrat évolutif qui s’inscrit dans le temps !

Pour Frédéric Vilcocq « Il s’agit d’un processus long (…) dont l’un des objectifs principaux est la mobilisation des dispositifs de droit commun, car les acteurs musicaux sont des acteurs légitimes pour mobiliser des dispositifs de développement économique, d’innovation, de recherche, d’export… » Il revient sur la réflexion qui a conduit à la mise en place du 1er contrat de filière en Nouvelle-Aquitaine : « Les crédits culture étaient plutôt en phase de stagnation, et on a considéré que la mobilisation des fonds européens et du droit commun à l’intérieur d’une région était le seul levier dynamique pour pouvoir mettre en place de nouveaux dispositifs, et avoir la possibilité d’intervenir sur l’ensemble de la diversité des acteurs de la filière. (…) Auparavant, complète-t-il, on finançait le secteur dit-associatif, le secteur subventionné, et les entrepreneurs du SV, soit du côté de la culture, on les prenait pour des businessmen, soit du côté de la direction du développement économique, on les ramenait à leur statut de simple acteur culturel ». C’est pourquoi, selon lui, la légitimité des acteurs culturels à aller chercher des dispositifs de droits communs est l’une des forces du contrat de filière quand cela est clairement inscrit comme un objectif du contrat.

Frédéric Vilcocq (Conseiller culture & économie créative au Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine).

Par ailleurs, toujours pour Frédéric Vilcocq « l’autre point important, c’est le caractère imminent évolutif de ces contrats qui doivent permettre d’associer des partenaires supplémentaires, à la marge de la filière (le monde du numérique), et de pouvoir les faire entrer dans une gouvernance collective, totalement inclusive avec des règles très claires de manière à pouvoir travailler ensemble ». Ainsi, chaque axe d’un contrat de filière peut être amené à évoluer pendant la durée du contrat. Le cadre méthodologique préconise d’ailleurs « une durée relativement longue, de 4 ans minimum ». Ainsi, en fonction des nouveaux enjeux ou selon l’évolution des parties prenantes, de nouvelles mesures peuvent être proposées en faveur des acteurs de la filière et s’ajouter, sans se substituer, aux dispositifs d’aides existants.

Un diagnostic permanent

Toujours selon le cadre méthodologique proposé, le contrat de filière doit s’appuyer sur une observation continue et un diagnostic partagé, faire état des caractéristiques du territoire et du développement des musiques actuelles en son sein, tout en identifiant les manques, les besoins et les enjeux stratégiques communs. Le contrat de filière doit ainsi permettre d’identifier précisément les éléments de « la chaîne de valeur » de la filière des musiques actuelles dans ses dimensions artistique, culturelle, sociétale et économique, au regard de sa structuration à travers différents « métiers ».

Il se dessine donc aujourd’hui un déploiement des contrats de filière à l’échelle nationale, témoignant de la réussite de l’expérimentation en Nouvelle-Aquitaine. Lors de la présentation du projet de loi de finances 2018, le ministère de la Culture a annoncé que « des moyens seront consacrés au développement des contrats de filière régionaux de musiques actuelles conclus entre l’État, les régions et le CNV afin de rendre plus cohérente et plus efficace l’intervention publique au sein de cette filière en pleine mutation ». Les contrats de filière représentent déjà « 1 million d’euros », selon Philippe Nicolas, et peuvent ouvrir « un champ des possibles très important pour les acteurs culturels ».

>> Télécharger la plaquette de présentation des Pôles et réseaux régionaux de musiques actuelles

Source : lepole.asso.fr

Article écrit par Françoise Henry @Kawen

Crédit Photos : David Gallard @Clack

[BIS 2018] Retrouvez-nous aux Biennales Internationales du Spectacle !

Rendez-vous des professionnels et des acteurs du monde du spectacle vivant, les Biennales Internationales du Spectacle sont un événement incontournable pour le RIM.

Nous y serons donc présents pour représenter nos adhérents ainsi que l’ensemble de la filière musiques actuelles en Nouvelle-Aquitaine.

 

Retrouvez-nous sur :

DEUX TEMPS FORTS

Tour de France du développement d’artistes

Le mardi 16 janvier à 14h / Trempolino de Nantes

Le Tour de France du développement artistique fera une nouvelle étape la veille des BIS, le mardi 16 janvier au Trempolino à Nantes. Ugo Cazalets, notre délégué territorial animera un atelier aux côtés de Maud Gari (FÉLIN) sur la thématique : « Réseaux, fédérations, syndicats : à quoi ça sert ? Pourquoi y aller ? »

Atelier « Les contrats de filière : de nouveaux leviers pour les territoires

Le jeudi 18 janvier à 16h / salle 150

Rencontre proposée par le Ministère de la Culture, le CNV, la Région Nouvelle-Aquitaine et les Pôles et réseaux régionaux de musiques actuelles.

Depuis quelques années, les collectivités territoriales, le CNV et l’État travaillent à la construction de dispositifs territoriaux en collaboration avec les réseaux régionaux et les acteurs des musiques actuelles. Plusieurs conventions régionales ont été signées entre l’Etat, les collectivités et le CNV. Plus récemment, un contrat de filière a vu le jour en Nouvelle-Aquitaine, première étape vers les nouveaux modèles de contrats de filière que l’État souhaite déployer. Il s’agit de répondre aux enjeux de l’écosystème musical à travers le financement de coopérations, d’expérimentations et la mise en œuvre de formes originales d’actions, en instaurant un dialogue pérenne avec les parties prenantes. Cette table ronde vise à échanger autour des objectifs, des enjeux et des perspectives de cette démarche.

 

Attention  inscription obligatoire sur le site internet des BIS, à partir du 15 janvier à 10h.

DEUX STANDS

Stand n°36 : les réseaux régionaux de musiques actuelles

Dans une logique de coopération à l’échelle nationale, nous partagerons un stand avec nos pairs : les autres réseaux territoriaux de musiques actuelles.

 

Retrouvez-nous dans l’espace exposants avec : le Pôle (Pays de la Loire), la Féma (Bourgogne-Franche Comté), Polca (Champagne-Ardenne), RMAN (Normandie) le Grand Bureau (Auvergne-Rhône-Alpes), le PRMA (Île de la Réunion), le RAOUL (Nord-Pas de Calais), le PATCH (Picardie), Avant-Mardi (Midi-Pyrénées),la FRACA-MA (Centre-Val de Loire), le RIF (Île de France), et le PAM (PACA).

Nous vous invitons à un pot convivial le mercredi 17 janvier à 18h30  sur le stand ! Apéritif ouvert à tous !

Stand n°89 à 92 : les développeurs d’artistes de Nouvelle-Aquitaine

10 développeurs d’artistes ont été lauréats de l’appel à projets coopérations professionnelles (lancé en 2017 dans le cadre du Fonds Créatif Nouvelle-Aquitaine) pour une stratégie de présence collective sur des salons professionnels. Ils mutualiseront donc un grand stand sous l’étiquette DANA (Développeurs d’artistes de Nouvelle-Aquitaine), sur la Place des Tournées.

 

Seront présents: Collectif Vacance Entropie, Ariane Prod, Hart Brut, Kiéki Musiques, L’équipe A, La Route Prod, Limouz’Art, Mélodinote, Miaou Records et NR Booking.

N’hésitez pas à prendre contact avec nous pour toute demande d’infos ou de rendez-vous, l’équipe du RIM se tient à votre disposition. Vous n’avez pas encore votre accréditation et vous souhaitez venir? Tout ce qu’il vous faut ci-dessous !

 

> Programme et inscriptions (à partir du 15 janvier à 10h)

 

> Vous accréditer