TRANSCIENCE OF LIFE – Elysian Fields

 

  • Album : TRANSCIENCE OF LIFE
  • Artiste : ELYSIAN FIELDS
  • Date de sortie : 22/09/2020
  • Label : MICROCULTURES

Transience of Life, album concept tiré du vénérable roman chinois Dream of the Red Chamber, place l’auditeur dans un paysage onirique à l’atmosphère électro-acoustique, ponctuée du rock noir mélodique caractéristique du groupe. Les morceaux dépeignent les scènes hantées d’un conte de fées abordant le destin et la perte. C’est aussi un document social dont les thèmes du bouleversement et de la perte d’autonomie résonnent encore à notre époque.

Le roman du 18ème siècle de l’auteur Cao Xueqin, peu connu aujourd’hui des lecteurs de l’Ouest, est une épopée nationale, qui, dans la littérature chinoise, tient un rôle comparable à celui de Shakespeare dans le monde occidental. Son intrigue basée sur un couple de jeunes aristocrates dont la relation amoureuse est condamnée ne peut d’ailleurs que faire penser à Roméo et Juliette. En dépit de cette ressemblance, Dream of the Red Chamber est bien plus singulier dans ces thématiques. Sexualité, servitude, pouvoir, destin et surnaturel s’écharpent dans un environnement doublement étranger : parce qu’il est aux confins du monde et parce qu’on car on y voyage dans un temps ou le déclin de la dynastie Qing était réel.

Le metteur en scène Jim Findlay a demandé à Jennifer Charles and Oren Bloedow de composer une musique inspirée des poèmes que Cao Xueqin a écrits pour son roman. Alors que le duo new-yorkais travaillait sur ce projet, il se rendit compte de la proximité de celui-ci avec sa propre esthétique. L’humeur naïve et les thèmes de l’amour, de la désillusion, du souci et du chagrin se marient parfaitement avec la sensibilité du groupe. L’idée de la fugacité de toutes choses est depuis longtemps un sujet central dans l’oeuvre d’Elysian Fields, et, dans ces vers anciens, le groupe a trouvé l’âme soeur.

Ayant terminé cette collaboration, Jennifer et Oren décidèrent de continuer leur travail sur d’autres poèmes de Xueqin pour le plaisir. Par la suite, ils invitèrent le poète Lu Chen a co-écrire une chanson. Un dernier morceau a été trouvé dans l’oeuvre de Warren Zevon, dont le titre « Indifference of Heaven » semble presque tiré des mêmes pages. Le producteur et collaborateur de longue date d’Elysian Fields, Thomas Bartlett, pilota les sessions d’enregistrement, incorporant brillamment les performances du batteur Sam Levin et du virtuose de Piri / Saengkwang Gamin Kang.

A THOUSAND DOORS, JUST ONE KEY – Feldup

 

  • Album : A THOUSAND DOORS, JUST ONE KEY
  • Artiste : FELDUP
  • Date de sortie : 23/09/2020
  • Label : TALITRES

Félix Dupuis (aka Feldup) vient tout juste d’avoir 18 ans, et la précocité du musicien peut en surprendre et en émouvoir plus d’un.

Originaire de Franche-Comté, résidant désormais proche de Paris pour suivre des études de son, il s’approprie la toile dès son plus jeune âge. Le vaste réseau devient un outil lui permettant d’acquérir des compétences, d’exercer de nouvelles aptitudes, d’allier pédagogie et récréation. Au fil d’interconnexions digitales, il crée une chaîne YouTube, qui comporte désormais plus de 150k abonnés. Il y développe un univers de « jeu en réalité alternée  » ou « Alternate Reality Game » (ARG), concept considéré comme une immersion narrative utilisant le monde réel comme support de création d’un scénario fictif.

Écrit, composé et enregistré sur une période de 9 mois « A Thousand Doors, Just One Key » est bien plus qu’un coup d’essai. Au préalable, le musicien autodidacte avait enregistré non loin de 9 albums : autant de recherches, d’expérimentations, de remises en question et d’appropriation des outils qui lui étaient proposés. Si ce disque ne doit, en aucun cas, être apparenté à la résultante d’un processus de création en période de confinement, force est de constater que la situation actuelle y résonne étrangement.

Très sensible aux timbres et aux textures sonores, Feldup admet que la couleur joue un rôle essentiel dans sa musique. Mais malgré cet amour de la couleur, ces sonorités brutes gorgées d’arrière-plans mélancoliques révèlent des tonalités en noir et blanc où l’expressivité des sentiments est peu à peu distillée. Les paroles, de leur côté, prennent le parti de l’authenticité brute, dans l’expression du désarroi comme dans les élans d’espoir.

Les compositions de Feldup sont des hymnes et des célébrations solitaires qui ne demandent qu’à s’ouvrir au monde. Les guitares perçantes du single « Falling Apart », son rythme syncopé, son ambiance foutraque en sont une merveilleuse illustration. Le titre est une ode au déséquilibre, comme si la seule réaction au pessimisme était une danse exutoire.

Au-delà d’être assumées, les influences du jeune musicien sont ici revendiquées. Chacun les reconnaitra. Au fil de ces titres, on perçoit l’hommage rendu à ses illustres ainés. Et cet hommage, cette reconnaissance sont les signes tangibles d’une étonnante maturité.